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Commentaires approbatifs de signataires

(par ordre alphabétique)

Gianni Bartolomeo, formateur d'adultes, Charleroi, Belgique
"Je tiens à vous féliciter pour l'action que vous menez. Le combat contre le système patriarcal et machiste est une clé précieuse pour ouvrir les portes du changement.
Je précise que ce système affecte tant les femmes que les hommes en les enchaînant à des barreaux difficiles à scier. "
25 janvier 2001

Pierre-Frédéric Blanc, bibliothécaire, Aix-en-Provence
" Je ne corresponds pas à ces Zoms que l'on voit partout en 3 par 4 m et je revendique une part de féminité inhérente à l'homme en général. Les clichés que l'on subit tous les jours, il y en a assez.
Je m'engage à boycotter les marques dont les annonceurs ont une tendance à exagérer et à faire n'importe quoi pour attirer l'attention comme je le fais déjà depuis quelques années. (En revanche, en ce qui concerne les lames Gilette Mac III et la lotion Nivéa for men je ne peux rien faire... autant la pub est infâmante, autant les produits sont bons !)
Ce qui me rend malade quant à l'attitude des publicitaires, c'est cette propension à vous impliquer dans des modèles, des jugements de valeur attachés à l'image de l'être humain. Je trouve malsain de sentir cette présence "vidéo" dictatoriale omniprésente jongler avec du matériel humain. De quel droit essaient-ils d'influencer les mentalités en déclinant tous les clichés des aspects comportementaux les plus dégradants ? En effet, tout le monde le remarque : le corps reste une marchandise. En tout cas pour ce qui est de son image. Et c'est ce qui est dégradant. Ce jeux sur l'immatériel, l'image qui, pourtant influe sur les modes de représentations des gens quel que soit leur âge. Un auteur de SF type cyberpunk, une femme charmante, Pat Cadiggan, parle du monde "vidéo", considérant un nouveau type de culture résultant de l'immersion dans un monde (la ville ou l'écran), où tout ce que l'être humain voit et regarde a été prédigéré, créé et bien sûr contrôlé. C'est une forme de totalitarisme par l'image dont je parle aujourd'hui et c'est peut-être la première chose qui me dérange. L'habitude qu'ont les médias de régler la normalisation sociale comme cela les arrange. Ils définissent des types identitaires, immondes la plupart du temps, susceptibles de convenir au plus grand nombre d'observateurs. Comme il s'agit d'une course dans la bataille de la "consommation de signes" entre les différentes classes sociales, on n'hésite pas à caricaturer les personnages féminins et masculins jusqu'à ce qu'ils correspondent à des idées tellement simplifiées qu'elles en deviennent insupportables. Et de là en découle un mode de représentation qui s'éloigne de plus en plus de aspirations des gens mais aussi des moyens qu'ils possèdent pour arriver à leurs fins. "
4 octobre 2000

Sandrine Dekens, 31 ans, Paris
Voilà environ une semaine que je me suis décidée à vous rejoindre. Pas vraiment d'hésitations quant aux motivations et l'engagement lui-même, plutôt un manque de matériel informatique qui m'avait rendue fainéante.
J'ai été plus que ravie quand j'ai entendu parler pour la première fois des chiennes de garde... Si je ne me trompe pas, La Meute en est issue ? Bref, à l'époque, cela nous avait fait chaud au coeur de voir que nous n'étions pas seules à être ulcérées par l'"abus-age" outrancier et bêtifiant du corps des femmes dans la publicité en particulier, mais plus généralement dans la presse, les médias etc. Comme cela devait être dans l'air du temps, poussées par la nécessité de réagir à la pression commerciale, ma meilleure amie et moi nous étions associées début 2000, dans une cellule d'autodéfense que nous avions baptisée "La maman et la putain" (et oui, non seulement elles sont féministes, mais intellos, alors là...) ! Notre intervention consiste à coller des stickers sur les cibles de notre courroux (affiches, kiosques à journaux etc.). Nos cibles : toutes les images de femmes ridiculisées dans des poses langoureuses, archétypiques, les expressions figées par un pseudo-plaisir, l'oeil vide - j'arrête là, vous devez voir ce que je veux dire, cela concerne une bonne partie des pubs que La Meute connaît bien. Nos slogans : "Vous n'avez jamais eu envie d'essayer avec une vraie femme ?", "Sans cerveau, tu préfères ?", "Le pape non, les machos non plus", "Ca te fait de l'effet de baiser une morue ?", ou encore "Au sili-conne, c'est meilleur ?", et mon préféré "Baiser d'accord, mais pas avec un porc" ! Vous l'avez compris, nous avons 31 et 37 ans, et refusons l'exploitation de la sexualité à des fins commerciales, récupérant les bons vieux clichés machistes sur les femmes, et, cela me paraît essentiel, nous refusons dans le même temps le retour du bon vieil ordre moral, que l'on nous agite comme repoussoir dès que l'on ouvre la bouche sur le sujet. Au début de "la maman et la putain", c'était vraiment le ras le bol de ne pouvoir m'insurger contre ces dérives, sans qu'on me renvoie que j'étais une coincée ou une réac. Ca m'énervait trop pour que je ne fasse rien, et puis franchement, ça ne cadrait pas vraiment avec le personnage !
Donc, voilà la petite histoire. Vous imaginez après quelques mois où à peu près tout le monde (même nos amis ne voyaient pas le point) se foutait de notre gueule, comme ça nous a fait plaisir de voir que d'autres réagissaient. Cela donnait aussi une légitimité à ce combat, et on en avait besoin !
Il y a une chose qui me fait particulièrement plaisir sur votre site, c'est de voir qu'il y a des hommes qui ne sont pas dupes. Vouloir faire de ce combat, un combat féministe est un piège qui nous est tendu, une façon de nous rendre moins dangereux, puisque identifié, catalogué, et autant le dire - rétro et ridicules. Nous sommes tous pris pour des cons dans cette histoire, les hommes les premiers, et au delà, nous sommes surtout tous pris pour des vaches à lait. Le débat doit se déplacer sur l'abusage du corps humain en général, puisqu'on le voit bien : la presse dite "masculine" s'est engouffrée dans la brèche de la presse "féminine" (Men'sHealth, MM etc.). On nous vend de la bidoche, rien de plus. Non, les "vendeurs" n'ont pas d'opinions, pas d'idées particulières sur le monde, même pas de conception rétrograde des femmes ou des hommes, c'est pire que cela, ils sont près à tout pour vendre. Hier, l'homosexualité était honteuse, les "vendeurs" ignoraient les "pédés" ; aujourd'hui, les homosexuels ont une place dans la société et un pouvoir économique, les vendeurs affichent des homos en 4X3 : on est tous égaux, puisqu'on est tous consommateurs !
Jusqu'où ira-t-on dans le sacrifice de ce qui fait de nous des humains, pour pouvoir rester des consommateurs ?
24 janv. 02

Anne-Marie Gendre-Peter (43 ans)
Je ne suis pas la seule dans mon entourage à être plus que lassée des pubs sexistes. On n'en sort pas. On est un public captif, passif, qui subit sans rien dire partout, partout, partout... Aucun répit : après Dior, c'est Babette, après Babette c'est Nestlé (oh la jolie pub télé sur la petite fille perverse qui fait une pipe à sa glace pendant que la violence se déchaîne côté nippon, de l'autre côté d'une glace -peep-show ? (oh la sémiotique de bazar !)-. Ils sont malades, les publicitaires, ils devraient se faire soigner au lieu de se faire de l'argent par leurs problèmes !.
Et il y a pire, je trouve, quelque chose dont personne ne parle : c'est la réduction du corps féminin (et masculin) à une image ou à des mesures. Ce sont des paramètres très masculins, il me semble. Du coup les jeunes femmes ou celles qui résistent moins se mutilent de tous leurs autres sens. Voir les pubs de parfums plus "visuelles", plus "perverses" les unes que les autres... comment vendre ce qui ne se VOIT pas ?". Je ne manque jamais de faire la remarque quand des amis ou amies se perdent en remarques sur des photos de magazines : "mais je ne sais pas comment est sa peau, je ne sais rien de son odeur, de sa voix, de ses mouvements...". La sensualité dans toutes ses dimensions devient une terra incognita. Qu'est-ce que c'est que cette réalité collective qu'on nous impose ? Comment ? La qualité du sperme est en baisse ? Pas grave : ça ne se VOIT pas.
On est soi-disant libérés et on est de plus en plus esclaves de modèles masculins en-dessous de l'archaïque, quasi virtuels, collections de vieux clichés et de fantasmes d'hypermarché, d'impuissants de la créativité (seulement ?). Heureusement que les hommes de nos vies sont des aliens sur ces planètes là, c'est rassurant, ça permet de les aimer. Mais j'ai l'impression désagréable que beaucoup de femmes acceptent cet esclavage et cette mutilation quotidienne, et même qu'elles y participent.
29 mai 2001

Michel Grévin, instituteur, Saint-Quentin
"Il n' y a pas de combats mineurs, la banalisation voulue des images des corps de femmes et d'hommes étant l'aboutissement final de la marchandisation du monde que nous combattons aussi à ATTAC. "
14 novembre 2000

Virginie Milliot, maîtresse de conférence
"Merci de me donner l'occasion de dire publiquement à quel point cette humiliation quotidienne qui nous est infligée me met en colère.
Heureuse et fière de rejoindre la meute des emmerdeuses ! "
27 octobre 2000

Gérard Petit, éducateur, Lyon
" Je signe cette pétition, en précisant qu'à chaque pub à caractère sexiste qui souvent met en jeu une femme, il y a un homme visé derrière, dans lequel je ne me reconnais pas. La sexualité des hommes est donc autant attaquée par rebond. "
13 novembre 2000

Béatrice REGARD COULIBALY, agent ANPE, La Guadeloupe
" En Guadeloupe, où je réside, la situation est la même. Elle se traduit par un contexte général de violence , d'agression et de manque de respect envers les femmes.
On constate l'évolution des publicités, notamment radiophoniques où les femmes apparaissent comme vénales, intéressées, superficielles (pubs pour voitures, meubles, équipement du foyer) voire comme des maîtresses envahissantes !!
La violence verbale est très présente (insultes à caractère sexuel généralement, pouvant émaner des femmes elles-mêmes ), de même que la violence physique qui nous semble prendre d'autant plus d'importance que le territoire est petit.
Il s'est créé dernièrement un "comité d'éthique et de vigilance" dont le rôle consiste justement à réagir à toutes provocations ou à tout propos sexiste. Mais en Guadeloupe l'égalité Homme-Femme sera encore plus longue à venir.. Avec parfois la complicité (ou la naïveté) des femmes. "
2 novembre 2000

Marie Sabater, étudiante, Aix-en-Provence
" Je décide de me joindre à vous plus par principe que par colère. Peut-être que mon il de consommatrice malgré elle ne se révolte pas par habitude.
J'avoue qu'il m'arrive souvent de trouver ridicules les images publicitaires racoleuses sur fond de superbes nichons et de jambes interminables quand le produit vanté n'a aucun rapport avec la plastique féminine. Cependant je ne m'identifie en rien avec ces superficielles beautés sans charme placardées comme marchandises et ne me sens pas personnellement attaquée. Manque de solidarité avec la cause féminine ? Je ne crois pas. Mais j'ai tendance à mépriser malgré moi celles qui se plaisent à vivre de plates exhibitions parce que leur physiques modelés aux standards du moment fait vendre, celles qui choisissent de se complaire dans ces utilisations "dégradantes" de leur propre image. Voilà : je ne m'assimile pas à ces clichés de poupées aussi sottes que sexy et ne me laisse pas envahir par les images que je renie.
Je comprends parfaitement votre exaspération. Mais il est certain que le publicitaire, s'il entretient un cliché, ne le crée pas. Les stéréotypes qui vous scandalisent : "ange ou démon", "salope ou femme-enfant", "maman ou putain", "maitresse ou esclave", "ménagère ou femme-objet" sont plutôt des réalités qui vous insupportent. Il y a des "rivales jalouses" et des "lesbiennes exhibitionnistes". Etudiante en droit de 21 ans à Aix, j'ai tous les jours l'occasion de voir que très (trop?) nombreuses sont les petites minettes avec portable, ongles peints, visages fardés et petits ensembles archi-moulants à la mode. Les mêmes qui collent aux images des fringues et cosmétiques qu'elles achètent. Elles ont droit à leur dignité, me direz- vous. Je ne me révolte pas à la place de celles qui consomment. Je suivrai volontiers votre appel au boycott de produits que je n'achète pas.
Les magazines féminins sont les premiers à vendre leurs pages aux plus affligeantes publicités où seins, culs, lèvres, ventres s'étalent par dizaines. Et si vous considérez que ne sont déplacées que les pubs en décalage avec l'objet proposé, alors votre combat est sexiste et seuls les vendeurs de produits ciblant les femmes auraient le droit de s'approprier leurs formes dénudées ou ré-interprétées. Pour moi, dans tous ces cas la pub est grotesque. Au lieu d'en faire un combat féministe, il faut qu'il soit universel. Protégez aussi la dignité des hommes ! Dites non aux corps sur-musclés des faux athlètes au regard vide qui posent pour parfums , rasoirs , slips ,etc... Il ne faut pas paranoër non plus.
La pub est par essence exagérée puisque le but est de marquer le consommateur. Je comprends votre demande de limites. Je pense seulement que les "gens", hommes et femmes, savent faire la distinction entre le papier glacé et la réalité, entre leur concubin et le pantin à la télé. Je pense aussi que dans cette profusion d'images débiles on a le CHOIX d'adhérer ou non et qu'il ne faut pas chercher à stériliser toutes les pubs pour effacer les réalités sociales et comportementales. Je n'ai pas la télé et n'achète que rarement des magazines dont les sujets exclusifs sont mensurations , fringues et maquillage. J'ai déjà moins de chances de me sentir dégradée dans mon identité de femme. Merde, si ça ne se vendait pas , les publicitaires changeraient de thèmes accrocheurs ! Celles qui se retrouvent dans les pubs alimentent la pub et non l'inverse. Dilemme de la poule et de l'uf? Serions-"nous" ainsi si les stéréotypes étaient moins criants ? Ce serait vraiment donner un rôle démesuré à ces pubs.
J'adhère à votre Manifeste parce que je considère que les plus influençables sont les adolescents et adolescentes en mal d'identification. Peut-être que certain(e)s sans autres repères que télé et journaux en vogue se laissent submerger par quelques clichés stupides et basent leurs valeurs sur la femme-objet belle à tout prix et l'homme dominateur maitre à tout prix. Mais je pense que la vie offre assez de nuances et contrastes pour que ces dernier(e)s soient moins vulnérables qu'on ne le croit.
J'adhère enfin pour ces pubs qu'on ne choisit pas parce qu'imposées au regard comme les panneaux publicitaires dans les endroits publics. Je veux bien croire à l'effet pernicieux des clichés balancés longue durée dans une société. Cependant ne perdons de vue que l'effet "exagéré" peut être recherché par décalage et dérision sans qu'une caste masculine au pouvoir essaie d'exploiter vicieusement les atouts des femmes.
Je déteste le féminisme par principe. Je préfère les causes menées conjointement sans excès si possible. Aujourd'hui beaucoup de femmes ont la liberté de ne pas s'enfermer dans les moules exaspérants que vous comme moi critiquons et pourtant ! Je crois que certaines recherchent ça et ne pas adhérer ne signifie pas ne pas tolérer.
Je joins donc avec ces (trop?) longues précisions mon nom à votre Manifeste. "
26 octobre 2000

François SAVATIER, journaliste, Paris
" J'approuve entièrement le mouvement de protestation que vous avez lancé par le message intitulé "NON à la pub sexiste!".
Je suis plus souvent qu'à mon tour écuré par les images de femmes objets (et de plus en plus souvent d'hommes) que les représentations publicitaires nous imposent. Je trouve en effet nombre de ces images dégradantes pour les femmes et pour les hommes. Je regrette que tant de mannequins féminins et masculins se prêtent aux entreprises douteuses des publicitaires.
En outre, je vis le spectacle permanent de corps féminins dénudés placés dans des poses suggestives comme une agression contre mon désir; il ne peut que l'influencer, voire le saturer, le pousser vers la perversité qui consiste à plaquer des critères irréalistes et souvent malsains sur les femmes réelles. C'est dommage pour moi et cela sera dangereux pour ma fille. "
2 octobre 2000

Susan Vaillant, Strasbourg
" Je vous écris à propos des affiches publicitaires actuellement partout pour un parfum - Opium, d'Yves St Laurent.
La photo montre une femme nue, la main sur son sein, en plein orgasme. Montrer un tel moment est une invasion de l'intimité, ce qui va renforcer l'idée bien ancrée dans notre mentalité qu'une femme n'a pas d'intimité qui lui soit propre. Une idée qu'il faut combattre car, si une femme n'a pas de limites propres à elle-même, on peut toujours les violer, les transgresser...la transgresser, la violer.
Curieusement, une de ces affiches ici à Strasbourg a été placée sur l'abri-tram, devant un sex-shop (rue du Faubourg national) aux vitres couvertes de rideaux noirs, car il est interdit de montrer de telles photos !
Je sais qu'Yves St Laurent est sacro-saint en France (et donc lui, mais pas le sex shop, peut faire ce qu'il veut), mais pourquoi pas montrer un monsieur (lui-même) en train de se masturber sous la douche, tant qu'on y est?
Habituellement, je trouve la publicité 'sexuée' assez drôle et même formatrice...! mais ici je crains que le messsage ne soit pas 'Achetez mon parfum' ou même 'Les femmes ont aussi droit à une vie sexuelle', mais plutôt 'Une femme n'appartient qu'aux autres...' et pire... "
2 novembre 2000

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