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Quelle est la publicité qui vous a fait prendre conscience du problème du sexisme dans la publicité ?

Vous souffriez depuis longtemps de toutes ces atteintes à la dignité humaine, de toutes ces images renforçant des stéréotypes dévalorisants. Une publicité particulière vous a poussé-e à dire "NON ! Ça suffit ! "
Décrivez votre expérience ! Pour envoyer votre texte : cliquez ici !

Publicité pour la crème Babette (avril 2000) banalisant la violence contre les femmes.
Cette affiche, diffusée à des milliers d'exemplaires dans toute la France, sur des panneaux de 4m sur 3,
a provoqué une prise de conscience nouvelle ou renouvelée chez de nombreux-ses féministes
des dangers de la publicité sexiste.

Témoignages

Tous les jours, que ce soit en allant en cours ou en me promenant dans Pari,s je remarquais toutes ces photo de femmes nues dans des espaces publicitaires ou dans des vitrines de magasins (on veut vous vendre des cachets contre les maux de ventre en vous montrant tout d’abord une femme nue !). Mais lorsque la publicité pour le parfum Opium a été placardée à chaque coin de rue et dans de nombreux magazines, j’ai été extrêmement choquée par la facilité avec laquelle les publicitaires utilisaient des références violentes (comme la prostitution, le viol, la mort) pour vendre un produit. Ceci marqua la fin de ma passivité, l’étape suivante étant de signer le manifeste contre les publicités sexistes et donc d’utiliser mon pouvoir en tant que consommatrice.
Anneli Duchatel, Paris, 9 octobre 2001

Il s'agit de la pub pour la Citroen ZX, qui, il y a quelques années, montrait une jeune femme en soutien-gorge, maquillée, en robe courte type sexy, faisant du stop et qui ne monterait dans une voiture que s'il s'agissait d'une ZX, bien entendu conduite par un homme. La possession de la voiture sous-entendait un pouvoir de séduction d'une minette qui fait du stop. La femme n'avait pas la voiture mais était "offerte" en récompense à l'heureux possesseur mâle du véhicule.
Une humiliation pour toute femme.
C’était en 1994, j'avais 20 ans. J’ai été choquée par cette pub et j'ai fait ma première action militante en dissuadant ma mère d'acheter cette voiture! ;-)
J'ai 27 ans, je suis intéressée par toutes les actions permettant de redonner aux êtres humains leur place dans la société de consommation, ainsi que par les actions de promotion de la dignité humaine. Vous l'aurez compris, la pub est dans le collimateur!
Sabine Wacheux, Douai, Nord (59), 28 janvier 2002

Les publicités qui m&Mac226;ont écoeurée et poussée à protester sont à peu près toutes les pub (lol !), mais surtout celles des années 80, c&Mac226;est-à-dire celles que j&Mac226;ai vues dans mon enfance, et qui étaient encore pires que les pub actuelles. Je me souviens de « Joker n&Mac226;a rien à cacher : demain j&Mac226;enlève le bas » : une femme qui faisait un strip-tease (d&Mac226;ailleurs encore maintenant je n&Mac226;achèterais de Joker pour rien au monde), ou encore des frites blondes à croquer, je ne sais plus la marque, Vico, je crois, avec des blondes sexy à mort.
Je me disais que ce n&Mac226;était pas la réalité, que les femmes n&Mac226;étaient pas que ça, des êtres qui se réduisaient à servir les fantasmes masculins les plus gras, avec rien dans la tête, et qui avaient toujours le dessous par rapport aux hommes. Je pensais à tout ce qui se passait dans ma vie et qui me confirmait que j&Mac226;étais un être humain à part entière, au fait que j&Mac226;avais de meilleures notes que les garçons en classe, ou que je ne me voulais jamais être un objet comme ça pour aucun homme, et que j&Mac226;aurais préféré voir des beaux mecs que des femmes nues.
Ce que j&Mac226;étais était complètement nié par ces représentations récurrentes. Mais je sentais qu&Mac226;on n&Mac226;avait pas le droit de critiquer ces représentations, même si on ne vivait pas en conformité avec elles (heureusement !). Je savais donc qu&Mac226;elles voulaient dire quelque chose d&Mac226;important, si elles étaient aussi intouchables : elles étaient bien le symbole que nous étions des êtres anormaux, différents, autres, et qu&Mac226;on ne nous prendrait jamais autant au sérieux que si nous étions des hommes.
Je dois dire que les années 80 étaient des années où les femmes n&Mac226;osaient plus rien dire, parce que le féminisme était réprimé. Ça m&Mac226;a beaucoup marquée, que les femmes n&Mac226;osent rien dire : ça signifiait que le rapport de force était vraiment contre nous, et que nous avions toutes peur de dire ce que nous ressentions. Mais je trouvais aussi que les femmes étaient assez stupides, de se laisser faire (je pense que c&Mac226;est pouquoi certains garçons apprennent à mépriser leur mère qui se laisse faire). Ça me paraissait inconcevable que la moitié de l&Mac226;humanité puisse se taire devant quelque chose d&Mac226;aussi ridicule que ça. Et je dois dire que je les détestais un peu pour cette raison.
Oui, les pubs sexistes sont bien une forme de violence. Ça compte beaucoup, pour moi, de pouvoir dire ce que j&Mac226;en pense, maintenant et que d&Mac226;autres femmes fassent de même.
Eve Michon, 18 août 2002

Et vous ?

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