Ada (location de voitures, Télérama, 27 mars 02)

Une femme attend un certain Mr P. Niss (oui, vous avez bien lu !) qui doit prendre sa voiture en location.
La métaphore de la prostitution est évidente pour qui sait lire le double discours d'une image : l’homme loue la voiture ET la femme.

Autre commentaire : cette réclame se trouve aussi dans l’Express du 28 mars 02.
Agence : Louis XIV DDB
D’autres détails. La scène se passe à Roissy, elle est dans les tons beige et marron. Nous sommes à une sortie d’avion, là où les passagers voient, de l’autre côté d’un mur de verre, les personnes venues les attendre. Une femme d’une trentaine d’année, d’aspect ordinaire, est là, manifestement une employée de l’agence de location. Elle n’est ni mince, ni élégante, ni sexy, elle est mal coiffée et porte des lunettes. Elle est vêtue d’un tailleur pantalon fripé, informe et vaste. Elle a le visage tendu vers le client qu’elle attend avec un sourire figé. C’est un homme, car sur le panneau blanc qu’elle tient dans ses mains, on peut lire « Mr P. NISS ». Ce blanc, avec des lettres noires, attire l’attention au milieu de l’image.
À côté d’elle, un homme d’âge moyen, avec une casquette sur la tête, la regarde avec un demi-sourire. Derrière elle, une femme plus mince et plus âgée regarde dans la direction des passagers. D’autres personnages encore, dont une jeune femme élégante. On ne comprend pas bien le sens de cette scène, on cherche une explication.
Comment comprendre le slogan « On finit toujours par regretter de ne pas avoir loué une voiture » ? « Regretter de ne pas » : une double négation pour vanter quoi ? Avoir loué une voiture et se la voir remettre par une femme aussi banale ? Une voiture banale pour une femme banale ? À part le jeu de mots sur pénis, rien n’attire l’œil dans cette réclame banale. Une femme s’identifie sans peine à cette femme ordinaire, mais quel homme peut fantasmer sur elle ? Ne reste donc que le pénis, et encore le pénis, pour vendre de la location de voiture ; toujours le pénis, lié à la voiture dans l’imaginaire si routinier des publicitaires français !