Barbara, (panneaux, nov 03)

Mesdames, Messieurs,
Je vous écris spontanément alors que je viens de rentrer chez moi suite à une course en ville (Orsay- 91) où j’ai avec stupéfaction croisé la dernière affiche publicitaire de la marque de lingerie Barbara. J’imagine, et j’espère, que vous avez déjà eu de nombreux e-mails à ce sujet, je m’apprête pour ma part à contacter la marque pour leur indiquer mon indignation.
L’affiche en question montre un postérieur de femme remplissant toute l’affiche, ne portant qu’une légère culotte de dentelle, avec le slogan « Ce n’est pas le tout d’avoir de beaux seins » (vous la trouverez sur Barbara.fr). Peu après le débat récent suscité par une publicité Sloggi pour des slips montrant 3 femmes en string en situation de strip-tease, et après toutes les autres publicités portant atteinte à la dignité des femmes, je ne comprends pas pourquoi ces marques et agences de pub continuent de faire ça, et je me demande si cela n’est pas carrément de la provocation vis-à-vis des femmes en général, et en particulier des femmes et des hommes qui cherchent à faire respecter l’image de la femme, dans la publicité ou ailleurs ?
Je tiens à témoigner (en précisant que je ne suis pas une bigote, mais une femme standard moderne, de 33 ans, athée, cadre de la fonction marketing) que je me suis personnellement sentie humiliée en voyant cette affiche, et particulièrement dans le contexte où je l’ai vue.
Je traversais les passages cloutés auxquels étaient arrêtés 2 hommes dans une camionnette, qui regardaient l’affiche mises dans un panneau de ville sur pied, sur le trottoir opposé et vers lequel je me dirigeais, et comme je les regardais regarder l’affiche et que nos regards se sont ensuite croisés, j’ai détourné instantanément le mien, humiliée comme je l’ai dit, à cet instant là, puisque j’ai eu l’impression d’être en tant que femme, réduite à un postérieur potentiel en dentelle similaire.
Je tiens à ajouter que cette publicité, placée à côté de l’arrêt de bus où de nombreux adolescents et enfants attendaient, contribue de plus à banaliser auprès des jeunes qui formeront notre société future l’image de la femme objet réduite à être un cul ou une paire de seins, ce qui ne présage pas d’amélioration rapide pour l’avenir. C’est aussi, en plein débat sur le voile , de l’eau apportée au moulin des islamistes goguenards qui n’ont plus qu’à nous rétorquer que nous, Occidentaux, exhibons sans respect le corps des femmes et les traitons comme de la marchandise, pour ne pas dire autre chose.
C'est la première fois que je réagis activement à une publicité bien que cela fait déjà longtemps que je suis excédée par la forme de régression à laquelle nous assistons (pub, émissions télé réalité, etc).
Christine Marchal, 19 novembre 2003

Barbara, prix Macho en 2003, récidive !

Nouveaux panneaux, avr 03
Slogan : on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre
Description : la tete et le buste d'une femme en soutien gorge pigeonnant.
Analyse : On prend les femmes pour des putes (elles achètent de la lingerie SEULEMENT pour séduire les hommes!!) mais en plus, elle véhicule l'idée des femmes comme des prostituées et les hommes tous comme des obsédés ... les hommes ce sont les mouches, et le vinaigre ca doit etre un slip et un soutien gorge quelconque !!
InfosAnnonceur : http://www.barbarabeauxseins.com/
Annie Lefèvre, 24 avr 03

Barbara (panneau en vitrine, magasin de lingerie à Grasse, mars 02)

Slogan : "Quand on me dit non, j'enlève mon pull"
Description : Le panneau montre une photo du buste d'une jeune femme brune coiffée d'un catogan, vêtue seulement d'un soutien-gorge bleu turquoise. Elle esquisse un léger sourire et vous regarde en coin d'un air de défi malsain.
Analyse : Quand on a derrière soi une carrière dans l'industrie, durant laquelle on a dû constamment prouver sa compétence à cause des clichés malsains véhiculés par certains hommes, retrouver dans une publicité l'idée que la femme se déshabille pour obtenir ce qu'elle veut est déprimant, rageant, dégoûtant.
site de l’annonceur : www.barbara-beauxseins.com
Laurence Hanneguelle, Aix-en-Provence, 9 mars 2002

BARBARA (soutien-gorge), panneaux Decaux dans toute la France, 18-23 avril 02
Slogans : 1/ Mon banquier me préfère à découvert, allez comprendre
2/ Mes seins se passent très bien de mon ex et pas vice-versa
3/ Quand on me dit non, j'enlève mon pull
www.barbara.fr
Pour écrire
e-mail : v.ferrand@barbara.fr ou : barbara@barbara.fr

chaque année ils nous narguent avec leurs slogans débiles, y'en a marre
d'être réduites à des beaux seins, une belle paire de fesses pour séduire
n'importe qui !
Patricia Pacitti, Lyon

Autres réactions
"quand on me dit non , j'enlève mon pull"
une jeune femme en soutien-gorge bleu qui nous regarde en souriant d'une façon suggestive
Pour obtenir ce qu'elle veut (par exemple un travail), elle est prête à se déshabiller.
Cela représente l'image dégradante que la femme est prête à "coucher pour réussir", que seuls son corps, ses charmes et sa séduction lui permettent d'obtenir quelque chose (elle n'en serait pas capable autrement).
Je me demande ce que pensent les femmes qui travaillent chez ou pour la marque.
Le site barbara-beaux seins est débile (astro seins, envoyez un e-sein..)

Ces pubs donnent une image stupide, idiote, décérébrée et uniquement corporelle (à croire que c'est notre seule richesse !) aux femmes. Le seul argument des femmes pour obtenir quelque chose serait-il de se servir de leur corps, de coucher ?
de Strasbourg, 20 avril 2002

Madame, Monsieur,
Laissez-moi vous dire que j'apprécie particulièrement votre campagne de pub du moment.
"Mes seins se passent très bien de mon ex et pas vice-versa" Ça commence soft, par une discrète allusion à la stupidité des hommes qui se laissent mener par le bout du nez pour une paire de seins, qui sont bien sûr tout ce que les femmes ont de mieux pour se faire regretter ...
"Mon banquier me préfère à découvert, allez savoir pourquoi" ... puis vous mêlez habilement sexe et argent dans une relation subtile ...
"Quand on me dit non, j'enlève mon pull" ... qui nous mène naturellement à l'idée forte de votre campagne : toutes des putes ! toujours prêtes à jouer de leur corps pour arriver à leurs fins.
Merci ! de prendre hommes et femmes pour des crétins, et de contribuer subtilement à l'éducation des enfants qui retiennent si facilement tous les messages débiles et rétrogrades dont sont chargées vos publicités.
Soyez assurés que j'éviterai soigneusement votre marque à l'avenir.
Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l'expression de ma sincère indignation.
Véronique Jourde, 22 avril 2002

J'ai été très choquée de lire les textes qui explicitent vos publicités actuelles pour les soutiens-gorges. Il me semble tout à fait outrageant pour les femmes d'être considérées comme des objets qui se dénudent volontairement à la moindre contrariété (Quand on me dit non...) ou qui envisagent la relation commerciale (en l'occurence avec leur banquier) comme une relation dans laquelle la sexualité est partie prenante.
Il m'est insupportable de penser que mon fils de 21 ans et ma fille de 19 ans puissent être "pollués" par ce type de publicité qui mélange le commerce et le corps.
J'espère que vous tiendrez compte de ma remarque et que la marque Barbara s'engagera à ne plus concevoir de publicité sexiste.
Marie-Noëlle Bas, Paris, 23 avril 2002

"Mon banquier me préfère à découvert, allez comprendre!"
Monnayer ses charmes contre de l'argent porte un nom: cela s'appelle la prostitution. En faire la promotion est aussi dégradant pour l'image de la femme que pour celle du banquier, et réduire la relation homme-femme à un marchandage mammaire est faire bien peu de cas de la dignité humaine.
Face à de telles images il est urgent de se mobiliser, mais aussi de sensibiliser les enfants à ces messages qui façonnent insidieusement leur représentation du monde.
Virginie Mudry – Strasbourg, 23 avril 2002

extrait de http://www.toutsurlacom.com, 24 avril 2002
BARBARA TOMBE DE HAUT
Le BVP et Decaux décrochent la campagne Barbara des abris bus où elle était affichée depuis le 17 avril dernier. Les visuels et les rédactionnels incriminés avaient suscités un nombre considérable de plaintes formulées depuis plus d'une semaine auprès du BVP par des passants choqués de lire ces inscriptions sur les corps de jeunes femmes en sous-vêtements : "Quand on me dit non, j'enlève mon pull" ou encore : "Mon banquier me préfère à découvert, allez comprendre". Jugée trop éloignée des recommandations faîtes par le BVP l'an dernier au sujet de la place des femmes dans la publicité, cette campagne signée Publicis Etoile (DC : Dominique Chevallier, DA : Jean Christophe Esclafit) est arrêtée et retirée de son réseau d'affichage.
De son côté, Publicis Etoile réplique et affirme que la diffusion de sa campagne était initialement prévue sur une période d'une semaine et qu'elle devait s'arrêter le 23 avril, avec ou sans l'intervention du BVP.

Madame, Monsieur,
J'habite le Sud de la France, Toulon, et depuis quelques semaines fleurit sur les panneaux publicitaires de la ville, une campagne de publicité indigne et infâmante pour l'image des femmes. Cette campagne, orchestrée par la marque de lingerie féminine BARBARA, vante l'élégance de sous-vêtements, dont la qualité n'est pas mise en cause ici. Ce qui l'est davantage, c'est la manière d'y parvenir: le "texte" accompagnant la photo représentant - évidemment - une jeune femme très déshabillée, au regard et à l'attitude très suggestifs.
Ce texte: "Mon banquier me préfère à découvert, allez comprendre pourquoi", par exemple, est sans équivoque. Il laisse supposer en effet qu'il suffit d'être jeune, jolie, vêtue de dessous affriolants pour résoudre ses problèmes d'argent. Ce qui, d'une part, relève de la prostitution et assimile donc les femmes à des prostituées et, d'autre part, considère les banquiers comme les clients potentiels de ces prostituées.
Quand va-t-on arrêter d'utiliser de tels procédés éculés qui renvoient toujours à une image stéréotypée et dégradée des femmes? Nous ne sommes pas des putes et quand bien même, nous avons aussi une tête! A telle enseigne que nombre de Toulonnaises, et moi la première, allons boycotter la marque Barbara et que cette lettre, copiée sur le site électronique de La Meute, association féministe contre le publicité sexiste, appelle les adhérentes à faire de même.
Vous souhaitant bonne réception de ce courrier, je vous prie de recevoir mes salutations indignées.
Danièle Masse, Toulon, 23 mai 2002

« mon banquier me préfère à découvert »
Description : Une jeune femme, qui fait de la publicité pour de la lingerie, arbore un magnifique décolleté pigeonnant avec le slogan ci-dessus
Analyse : En montrant ses seins, elle peut tout se permettre, et monnayer le silence de sa banque. Cela s'appelle de la prostitution. Cela signifie aussi que lorsqu'on est jeune et belle (et avenante) on peut se permettre de se trouver hors la loi: on compense avec ses charmes. Cela signifie aussi que toutes les femmes sont des gourdes, des dépensières, qu'elles ne savent pas gérer leur budget, etc.
Christine Colomb, Saint-Étienne, 27 mai 2002

Commentaires de votant-es pour le prix Macho 2003, janvier 03
Quant à Barbara, j'ai immédiatement détesté ces pubs qui ont fleuri au printemps dernier. Elles illustrent parfaitement bien les clichés sexistes encore largement répandus sur les femmes dans notre société : contrairement à ce que disent les machos, on n'a pas beaucoup évolué depuis 30 ans ! Une chose est sûre : je n'achèterai JAMAIS de sous-vêtements Barbara ! Maud Ferrari

Les publicitaires feraient bien de comprendre qu'une étude sérieuse montrera toujours que les femmes n'aiment pas les images qui les représentent comme des idiotes, des personnes soumises aux désirs et aux besoins des autres ou comme des objets sexuels.
La publicité Barbara me parraît proprement choquante. Le slogan véhicule deux clichés particulièrement sexistes. Le premier est celui de relations sexuelles entre deux personnes qui ne manifestent pas leur consentement (les femmes ont envie même quand elles disent non, c'est pour ça que quand on lui dit non, Barbara enlève son pull). Le deuxième est que les femmes utilisent leur corps pour obtenir ce qu'elles veulent. Barbara n'a pas eu ce qu'elle voulait (un travail, une amélioration dans sa carrière?), elle enlève son pull pour se vendre. Le premier renvoie à la violence sexuelle et à la manipulation du désir sexuel féminin dans une societé phallocentriste. Le deuxième à la dépréciation des femmes réduites à une représentation de leurs corps qui émane d'un fantasme masculin sexiste.
Bravo! C'est pas mal pour une seule pub! Peut-être qu'un jour elle figurera dans un musée de l'oppression des individus et les enfants en visite scolaire mourront de rire en voyant une image aussi absurde...
Angéline Benoit

Prix machissime pour BARBARA : "quand on me dit non j'enlève mon pull" Emmanuelle Jay

Barbara, étant donné le contexte politique actuel (projet de loi sur la prostitution), parce qu'elle renforce le pire des clichés sur les femmes !!!! Laurence Pelletier

Barbara, parce que ça entérine "quand une femme dit non, en fait elle veut dire oui". françoise claude

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Barbara (panneaux, avril 03)
Slogans: "On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre."
"Il n'y a plus de télé dans la chambre."
"C'est pas le tout d'avoir de beaux seins"... et la photo d'une paire de fesses.
"C'est pas le tout d'avoir de beaux seins", pour quoi? Pour être recrutée sur promotion canapé, pour être belle, pour être respectable ou regardable, pour entrer dans les critères d'une société sexiste?
Adeline Challet, 25 avril 2003

Quel choix pour les femmes ? Des fesses et des seins, c’est tout ?