Retour de l’affiche de Jean-Marie Bigard, mars 03 à Paris, avril 03 à Marseille
Réactions lues sur des affiches dans le métro parisien :
FRONT DE LIBÉRATION DES MOULES
ALERTE ! LES MOULES CONTRE-ATTAQUENT
QUAND LES MOULES AURONT DES DENTS…

Jean -Marie Bigard (affiches, métro parisien, nov.et déc. 02)
On voit le corps nu et musclé de ce comique à la tête couverte par une perruque aux longs cheveux noirs en désordre. Il tient devant son bas-ventre un petit panneau oblong, portant le titre de son spectacle, « Des animaux et des hommes », et la photo d’une énorme moule, ouverte dans sa demi-coquille. On voit donc, à l’emplacement de son propre sexe, la représentation démesurée de celui d’une femme, avec ses replis et ses profondeurs.

Réflexions de la meute de Paris, 6 décembre 2002 :
Il a de longs cheveux en désordre. Se présente-t-il en homme préhistorique, proche des animaux ? Ou en femme, avec les deux signes que sont les cheveux longs et la vulve ? Ou en travesti, jouant sur l’identité sexuelle ?
Est-ce une allusion à l’affiche de son spectacle précédent, la photo d’un slip en coton blanc, rempli par d’énormes organes sexuels, et ce slogan « Bigard bourre Bercy » (une salle de 15 000 places)

« Ce sont mes étudiants américains qui m'en ont parlé en premier , ils détestaient. et je suis d'accord avec eux ,non par pudibonderie , mais parce qu'un homme nu , cachant son propre sexe par une photo en détails d'un sexe féminin , étalé sur les parois des stations de métro ; donc à la vue de tous , enfants compris est une atteinte à la sensibilité des voyageurs, jeunes et moins jeunes. »
Véronique du Parc, 6 décembre 2002

tags relevés dans le métro
Front de libération des moules
Bigard macho, les moules auront ta peau
Libérons les moules !


J'ai repris le travail il y a peu, depuis deux semaines. Comme beaucoup de Parisiens et Parisiennes, je prends le métro et le RER pour me rendre chaque matin au bureau et idem dans l'autre sens pour rentrer chez moi le soir.
Tout cela pour dire que je passe soudainement beaucoup plus de temps dans les transports en commun... et que cela a considérablement modifié ma perception de la publicité annonçant le prochain spectacle de Jean-Marie Bigard.
J'avais déjà vu cette affiche une première fois, ce qui avait fait surgir une cohorte de points d'interrogations grommelants dans ma tête. Je l'avais revue à d'autres occasions, plutôt furtives, et cela m'avait simplement donné à penser que ce Bigard était décidément très vulgaire (je l'imagine d'ici rétorquer: "Comment dites-vous? vulvaire? ha-ha-ha!" et ça ne me fait pas rire). Mieux vaut ne pas perdre son temps avec cela et regarder ailleurs.
L'agacement suprême me venait du titre: "Des animaux et des hommes" qui m'évoque spontanément deux choses: - la première est un écho du titre d'un roman de John Steinbeck, "Des souris et des hommes", où (curieux hasard!) le personnage principal, Lennie, est une brute épaisse un peu simple d'esprit qui aime caresser les choses douces, mais ne sait le faire sans les détruire, qu'il s'agisse de lapin, de chiot, de souris, ou de... femmes.
- la seconde est une extrapolation qui donne "des hommes et des femmes", ce qui pourrait être entendu comme la légende de l'affiche. N'oublions pas que Bigard est un humoriste, et qu'il joue donc avec la connivence de son spectateur, doué lui aussi du sens de l'humour, du double-sens, du jeu de mots et du décryptage de lapsus faussement involontaires. Ainsi Bigard, présenté dans le plus simple appareil, et étrangement travesti, serait en train de nous dire: "moi, homme, voici comment je vois les femmes, oups! pardon, je voulais dire les animaux", et ce disant, il nous montre une grosse moule.
Mais on peut toujours répondre à cela qu'il ne s'agit que de mon interprétation, et que si ça m'agace souverainement, c'est que décidément, je n'ai pas le sens de l'humour. "Ouh! la méchante rabat-joie! qu'est-ce qu'elle vient faire chier avec ses histoires de bonnes femmes, continuons de rigoler en nous grattant les couilles ostensiblement (parce que, justement, son baratin, on s'en bat les...)" etc...
J'en reviens à mon trajet nouvellement bi-quotidien dans les transports en commun parisiens... En général, le matin, je suis moyennement réveillée, l'esprit vaguement occupé à des pensées sereines telles que "quel temps fait-il à la surface?" et autres futilités. Alors... quand au premier arrêt, considérant nonchalamment le mouvement des montées et descentes de la marée humaine dans la rame, mon regard tombe par hasard sur une forme humaine complètement nue et au sexe monstrueusement agrandi, plutôt difforme, (Aaaah-aah! c'est quoi ce truc?!?) qui rappelle furtivement la dissection d'un animal en cours de biologie... ça fait un choc. Je reconnais l'affiche de Bigard, peste intérieurement du mauvais coup qu'elle vient de me faire, le métro repart et avec lui, mon esprit reprend ses futiles préoccupations: "tiens? quel est le menu ce midi à la cantine?". A l'arrêt suivant, rebelote, re-choc. Re-Bigard pas lassé d'exhiber sa grosse moule. Et ceci 10 fois de suite. Et à nouveau 10 autres fois sur le trajet du retour. A ce stade, c'est du harcèlement! Je n'en peux plus! L'affiche de son spectacle, je l'ai dans le crâne. Il suffit que je ferme les yeux pour la voir. Je me suis même surprise à émettre la considération suivante: "il a placé la moule à l'envers, son clitoris est en bas..." pour en arriver à une telle confusion, il faut que j'ai inconsciemment admis que le sexe féminin, le mien, est une moule. Aïe! Stop, ça suffit, je n'en peux plus! 20 fois, par jour, c'est trop! J'ai vraiment besoin de faire quelque chose comme prendre un seau de colle à papier et quelques silhouettes de culottes en papier et ainsi équipée, d'aller rhabiller ce malpropre, quitte à payer des amendes.
Que Bigard rie donc et fasse rire de ce qu'il veut, mais ce serait gentil de sa part qu'il me laisse le choix en ne m'imposant pas de partager son humour. Merci. Bien entendu, je lui ai écrit un gentil petit message en ce sens. Et suis prête à en écrite un moins gentil s'il ne retire pas son affiche. Et plus. J'en ai marre.
Romy Duhem-Verdière, 5 février 2003

Commentaires de votant-es pour le prix Macho 2003, janvier 03
La pire, c'est Bigard, une telle vulgarité dépasse l'imagination. Anne Collet

Bigard Jusqu'où va-t-on aller ? c'est moche, vulgaire, choquant, dégradant et surtout, SANS INTERET !! Virginie Varga

Ce pauvre Bigard serait vraiment perdu sans la vulgarité. Comme si le complexe de la petite bite ne lui suffisait pas, il nous fait le coup du complexe de la grosse moule. Xuan Nguyen

C'est très difficile de choisir, tellement il y a de choix, hélas ! La pub de Mikli m'avait aussi beaucoup choqué. Mais j'ai voulu choisir un acteur dont le mode de racolage est toujours particulièrement sexiste, même s'il prétend que c'est du second degré. Chantal Charpenet

Difficile de voter sans les visuels! Quoique... ces pubs, il suffit de les avoir vu une fois une seule pour s'en souvenir: choquée. Celle de Bigard passe toutes les bornes. Romy Duhem-Verdière

bigard est violent, trop violent. la rue n'est pas le lieu pour son affiche car il y a des enfants, des femmes et des hommes qu'il faut tout de même respecter un minimum. c'est de toutes les affiches vues depuis un an la plus épouvantable. gabriel kepeklian

écrivez : bigard@bigard.com
son site: http://www.bigard.com