C&A : ÇA RECOMMENCE GRRRRRRRRR!

C&A (affiches, métro parisien, mai 03)
Une petite fille d’environ quatre ans est couchée sur un lit, ses magnifiques cheveux bouclés et longs étalés autour d’elle. Elle a une couronne sur la tête, et est vêtue comme une princesse de pacotille. Elle sourit et cligne de l’œil.
Slogan : C&A by Aurore, attendant le prince charmant

Vu un slogan féministe : « N’attends pas le prince charmant, apprends à lire et deviens qui tu es »
Marie Hautmont, 7 mai 2003

Une fois de plus, votre magasin C&A nous gratifie de publicité sexiste dans le métro parisien (et sûrement ailleurs).
Première affiche : une femme sortant du four un plat de cuisine complètement brûlé avec ce slogan "Claire, 3ème dan de plat raté". Bravo de perpétuer les vieux clichés éculés de la femme à la cuisine !
Deuxième affiche avec une petite fille habillée comme une poupée tout en rose tenant une "baguette de fée", avec ce slogan "Aurore, attendant le prince charmant". Là aussi bravo de perpétuer les vieux clichés des petites filles-poupées qui n'ont rien d'autre à faire que d'attendre "le prince charmant"...
Depuis des années vous affichez systématiquement des images et slogans insultants et dévalorisants pour les femmes.
Quand allez-vous cesser cette campagne sexiste ? Dans l'attente d'une réponse positive de votre part, je boycotte systématiquement vos magasins et j'encourage avec succès mon entourage à en faire autant.
Alexandra CHAUCHIX, 13 mai 03

C&A (affiches dans le métro parisien mi-mai 2003)
Slogan : C&A by Camille garçon manqué et fille réussie
Description : une ènième pub pour des sous-vêtements, là une jeune femme en soutif-string est à demi allongée, sa particularité est ses cheveux courts
Analyse : le slogan est éclatant de sexisme, c'est une "fille réussie", la réussite étant réduite à sa beauté, son corps. Comment supporter ce parallélisme? Comme si la réalisation de soi passait pour les femmes par un objectif unique: "être un beau morceau". De vrais buts comme la connaissance ou la réussite professionnele sont complètement occultés, placés hors des capacités des femmes.
contre-slogan féministe vu sur la ligne 4 (entre Chatelet et Barbès):
A POIL DANS LE METRO
TU PARLES D'UNE REUSSITE!
Amanda Cabrejo et Mathilde Maîsano

C&A (affiches, fév. 03)
femme pleurant, en corset de satin dentelle et slip ; posture d'offrande, le regard du spectateur est attiré vers l'endroit psychologique.
Slogan : Madeleine, au 36° dessous
tags lus dans le métro (fév. 03)
Ne pleure pas, Madeleine ! Rhabille-toi et dis avec les féministes NON à la publicité sexiste !
(entre le prix du soutien-gorge et celui du slip) : 89, 95 e la femme
le corps des femmes n’est pas à vendre
C&A Chair Achetable
C&A c’est la déprime

C&A : ÇA SUFFIT !

Je découvre en février votre nième publicité sexiste dans les stations du métro parisien :
Femme pleurant, entourée de kleenex, en corset de satin dentelle et slip, posture d'offrande. Slogan : "Madeleine, au 36° dessous". Cette publicité est actuellement une des plus recouvertes de graffitis de voyageurs/euses en colère. Si vous prenez le métro, vous avez dû le remarquer ?
Une fois de plus vous mettez en scène une femme dans une situation dégradante et humiliante. Quand afficherez-vous un homme en sous-vêtements en train de pleurer ?
Je suis exaspérée par les publicités sexistes que vous affichez depuis plusieurs années, je boycotte totalement votre magasin pour cette raison et j'encourage avec succès mon entourage à en faire autant.
Je vous demande de cesser au plus vite cette campagne, ainsi que toutes vos publicités sexistes du même genre.
Meilleures salutations,
Alexandra CHAUCHIX, 25 février 2003


Commentaires de votant-es pour le prix Macho 2003, janvier 03
leur campagne s'apparente pour moi à du harcelement Laurence Pelletier

Je suis tout simplement effarée par la liste (malheureusement non exhaustive) des publicités sexistes proposées. C'est trop cruel. Difficile de choisir, mais je crois que compte tenu de la qualité et de la quantité de leurs campagnes, le champion toutes catégories du prix Macho 2003 c'est C&A. Il n'y en a pas près de chez moi, je ne peux donc pas exercer mon droit de boycott actif, mais tout ceci me révolte. Les mots me manquent. Irène Nlandu

Les pires, ce sont quand même celles de C&A qui s'affichent dans les grandes largeurs dans le métro parisien. Je n'aime pas que mes filles voient ça. Carole Chassin

C&A (grand magasin de vêtements)
affiches dans le métro parisien, mai 2001 - décembre 2002

Bonsoir,
J'ai signé le manifeste car j'ai découvert vos actions contre Cet A.
J'ai 53 ans de colère contre le sexisme.
En ce moment, je déteste rencontrer dès le matin sur mon chemin la pub de Cet A.
Je travaille au Châtelet et mon bureau donne sur les bureaux du siège de cette société.
Tous les jours, je peste en pensant qu'ils sont là-dedans à nous concocter de nouvelles affiches détestables et méprisables.
Je fais campagne contre ces boutiques auprès de mes collègues et prêche le boycott, avec plus ou moins de succès.
En tous cas, quand mes collègues achètent quand même parce que c'est une boutique qui colle à notre bureau, désormais, ils et elles s'en excusent et ont un brin mauvaise conscience d'avoir donné une part de leur salaire à ces minables "humains".
J'ai découvert votre site récemment, je vous soutiens et vous remercie d'agir.
Paulette Piette, 6 décembre 2002

Nous y revoilà ! C'était attendu, prévu, couru d'avance : C&A récidive, redouble de sexisme, dans les grandes largeurs, pourrait-on dire, celles des gigantesques affiches du metro , en exhibant aux yeux médusés , allumés ou accablés du (de la) voyageur (seuse) RATP, l'image gigantesque, renouvelée en 300 ( 400 ? 500 ?) exemplaires, d'une fille en body string, image si réaliste qu'on la croirait tout droit sortie d'une vitrine d'Amsterdam !
Pourtant, depuis notre manif du printemps, les publicitaires de C& A s'étaient calmés .Ils renouvelaient les clins d'oeil ( pas toujours subtils ) à notre égard, en se contentant de sortir des affiches où des caricatures de féministes passaient quasiment inapperçues : Anna, dangereuse pour l'homme, Régine , qui ne manque pas de chiens, avec ses chiennes ( de garde, on peut le supposer )...Et puis, la castratrice qui se fend la bûche, la frigide avec son bonhomme de neige...C'était lourd et agaçant, mais au moins ce n'était pas sexiste, en tous cas pas au sens strict et habituel. ( Même si sur ce point, bien sûr, il y aurait encore beaucoup à dire...)
Mais là , avec leur dernière publicité, pas de doute possible : ils sont repartis dans le triste stéréotype millénaire : Femme sexuellement désirable = image pornographique= prostituée...
J'ai envie d'empêcher C&A de continuer à nuire , à faire des ravages dans le métro. J'ai envie d' obliger cette firme à cesser de faire l'amalgame entre publicité et prostitution. Pas vous ?
Annick Boisset, 30 nov. 02

nov. 02
Slogan : aïe aïe aïe by C & A
Description : Une femme nue vêtue uniquement d'un justaucorps transparent est assise sur un lit défait. Elle serre ses bras entre ses genoux. Elle se tourne à demi et affiche un sourire timide.
Analyse : Encore une femme nue exposée dans le métro pour que les passants se rappelle qu'une femme, ça sert avant tout à être baisée! Le slogan "aïe aïe aïe", qui est une expression de douleur, joint à l'expression peu enthousiaste du visage de cette femme, me fait penser qu'elle a peur de quelque chose. Puisqu'elle est nue sur un lit, peut-être l'affiche suggère-t-elle un viol imminent? Que C & A s'avise encore, après de tant de protestations, à réafficher des images sexistes, montre bien le mépris de cette société pour les clientes.

nov. 02
Slogan : "Jonas et sa baleine", "Neige avec son bonhomme", "pompon girl en exercice"
Description : Il y a trois visuels différents: Le premier montre un homme souriant en tenue de pêche. Il tient une ligne avec un hameçon au bout duquel se balance un poisson. Le slogan "Jonas et sa baleine" figure à côté de lui. Second visuel: Une jeune femme habillée d’une doudoune enlace un bonhomme de neige, slogan "Neige avec son bonhomme". Troisième visuel: une petite fille, debout, l’air triste. Elle tient dans chaque main un gros bouquet de fanfreluches vertes. Slogan " pompon girl en exercice"
Analyse : A première vue, pas de sexisme. Toutes les personnes sont habillées, il n'y a pas de poses sexualisées... Mais, en regardant de plus près, on s'aperçoit que seul l'homme est en position "normale". Il est montré fier de lui, en train d'exercer avec succès un hobby. Il est acteur et actif: il a capturé un poisson (étrangement, le poisson en question est mis au féminin par le slogan).
Ce qui touche au féminin est lié à la passivité: "Neige" est en même temps le prénom de la femme et la matière du "bonhomme". La femme est donc matière, passive. Pire encore, dans ce jeu de mots elle ne saurait exister par elle-même, elle n'existe qu'en relation avec "son bonhomme". Quand à la petite fille pompon girl, loin d'exercer une activité, elle est précisément un objet passif: dans la culture des États-Unis, les pom pom girls sont des adolescentes qui animent des spectacles censés émoustiller les spectateurs de sports masculins. Le décor, un parquet de gymnase, suggère un sport, mais la petite fille n'est pas sportive, elle apprend à se montrer. Les pom pom girls, telle que leur image est véhiculée par les supports audiovisuels américains à l'intention du reste du monde, sont des adolescentes qui portent des jupes plutôt courtes. Ici, il s'agit d'une petite fille. Un pédophile se serait-il glissé dans la société qui invente les pubs pour C&A ? Ce n'est pas la première fois en effet que des petites filles sont érotisées dans les images de C &A.
Amélie Fontaine, 7 nov.02

sept.-02
« Yves by C&A, fidèle à lui-même »
Un homme dans la cinquantaine, genre vieux beau avec barbe de trois jours, fait un sourire de dragueur à une jeune femme qu’on voit de dos, avec de longs cheveux châtain.
Il suffit d'inverser les sexes pour percevoir le stéréotype. Imaginez une femme d'âge mûr, en train de draguer un jeune homme, avec ce slogan « Yvette, fidèle à elle-même ». C’est cette même inversion qui permet de percevoir le sexisme dans de précédentes affiches : « Henri just married (le type à vélo avec une femme bien plus jeune assise sur le porte bagage) » ou « Roméo à mini-jupe land (un petit garçon environné de jambes nues de femmes) ».
C&A donne ici une image indulgente et attendrissante de l'adultère masculin. Une femme qui ne serait « fidèle qu’à elle-même » et ferait de l’œil à un jeune homme ne serait pas présentée de cette manière valorisante.
Frédéric Robert, Paris, 17 sept. 02

Régine by C&A, qui ne manque pas de chiens
Une jeune femme debout, l’air impérial, le regard sévère, tient en laisse deux petits chiens d’allure agressive (des bouledogues français). Sur des affiches dans la rue, elle tient un chien sous chaque bras.
Cette femme, qui n'a pas l'air commode et dont le prénom, Régine, signifie reine, est, dans la série des publicités de C&A, la première dans le registre "Domination féminine" ou "Femdom", chers aux amateurs de sm.
Fait-elle pendant à celle du dragueur « Yves, fidèle à lui-même » ? On peut imaginer qu’on voie d'un côté le mari coureur, de l'autre sa femme, qui l'attend avec une grimace menaçante et des chiens en laisse, prêts à être lâchés.
Frédéric Robert, Paris, 17 sept. 02

Compte rendu de la manifestation du samedi 8 juin 2002 par Anneli
C&A by la Meute
"La manifestation du 8 juin à Paris a réuni 20 féministes très en colère par les récentes campagnes de publicité des magasins C&A.
Un samedi après-midi rue de Rivoli : le public était garanti ! Nous n’avons pas été rendu-es invisibles par le flux de personnes. Bien au contraire, les chants et slogans émanant de notre groupe attiraient les passants ; notre banderole et les pancartes aux couleurs de C&A étaient du meilleur effet ! Nous avons distribué les 1000 tracts en 45 minutes !
Les contacts ont été très positifs : bon nombre de passant-es venaient à notre rencontre afin de discuter ou d’avoir un tract. Parmi les réactions, il y a eu beaucoup de “ c’est bien ce que vous faites ! ”, “ je suis d’accord avec vous ! Continuez ! ”… Des clientes sortant du magasin ont même déclaré qu’elles regrettaient d’y avoir acheté quelque chose !"

mai 02
Slogan : Roméo à mini-jupe land
Description : Un petit garçon se tient debout au milieu d'une foule de jambes de femmes nues.
Analyse : Je ressens toujours un malaise lorsqu'on mélange, comme ici, l'enfance avec une scène sexualisée. On voudrait nous faire croire que le petit garçon est content de regarder "sous les jupes des femmes". Mais c'est un enfant... Il n'y a que des hommes adultes pervers pour prêter à l'enfant leur fantasmes malsains. C'est encore une fois manipuler l'image de femmes et d'enfants et les forcer à s'identifier à quelque chose qui ne leur correspond pas. Et puis, pourquoi vendre des vêtements d'enfants avec des morceaux de femmes nues?
Monika KARBOWSKA, Paris, 16 mai 2002
Ecrivez : C&A 122 rue de Rivoli, 75041 Paris Cedex 01 tél: 01 44 88 75 75

Le petit garçon s'appelle Roméo, le prénom de l'amoureux traditionnel. Que fait ce Roméo au milieu d'une forêt de jambes minces de femmes (j'ai compté douze jambes) ? Sa tête arrive à la taille de ces femmes, tous sont debout dans un magasin ou dans le métro. Est-il le tout petit au milieu des géantes ? Ou le futur amoureux au pays des minijupes, qui apprend son rôle de macho ?

quelqu'un a dit CetA?...
un exemple particulièrement consternant est celui de l'image du petit blond,la dizaine d'année ,placé entre deux jeunes femmes (évidemment calibrées dans les usines de la mode) et regardant en dessous des courtes jupes...ainsi le môme qui n'a même pas atteint l'âge des premières relations sexuelles,doit,pour affirmer la réalité de son appareil reproducteur masculin,commencer des son plus jeune âge à adopter une attitude irrespectueuse vis-à-vis des femmes...ce genre d'image tente de poursuivre une banalisation des attouchements comme la 'main sur les fesses' et autre viols 'non pénétrants' de l'intégrité féminine,en incitant le petiot en construction à s'affirmer auprès de ses pairs comme le plus pur reflet des adultes machistes...le tout dans la plus grande complicité des deux étourdies innocentes...un message qui,en substance au delà du non-respect entre adultes de sexes opposés,incite au non-respect de l'enfant futur homme vis à vis de l'adulte femme...
un bon moyen de continuer à déstabiliser l'autorité maternelle vacillante dans de multiples foyers,en associant à la binarité des roles,aux vexations machistes du conjoint,la possibilité pseudo-morale aux enfants de sexe masculind'outrepasser leurs droits sur leur mere...
Magali Cuvereaux, 4 décembre 2002

Emma donneuse de tarte
Description : Une femme très très maigre vêtue d'un slip et d'un soutien-gorge noir et rouge se sert de son pied pour refermer la porte d'un four. Dans ses mains elle tient un plat avec une tarte.
Analyse : C&A réalise le rêve du macho : être servi à table par une femme nue. Premièrement il semble donc que cette pub s'adresse uniquement aux hommes. Deuxièmement cette femme est ridicule avec sa posture quasi à poil, comme si les femmes avaient l'habitude de cuisiner toutes nues. Troisièmement, elle est évidemment dans la cuisine en train de préparer à manger pour son mec et de le servir comme au bon vieux temps. Quatrièmement, les jambes de cette femme sont d'une maigreur terrifiante. Image typique qui sert à encourager l'anorexie.
Quelqu'un a encore envie de donner son argent à C&A? Moi, plus du tout.
Monika KARBOWSKA, Paris, 16 mai 2002
Ecrivez : C&A 122 rue de Rivoli, 75041 Paris Cedex 01 tél: 01 44 88 75 75
(http://www.c-and-a.com/fr)
porte-parole de la C&A : sylvie.amblard@c-et-a.fr
président M. Benoît, siège social, 122 rue de Rivoli, 75041 Paris cedex 01.
Tél. : 01 44 88 75 75

Cher M. Benoît,
Je vous écris dans l’espoir de pouvoir vous rendre service : il me semble évident que quelqu’un, autour de vous, cherche à vous cacher la vérité, aussi considéré-je de mon devoir de la faire éclater.
Il me semble que la maison de publicité à qui vous avez accordé votre confiance pour votre campagne actuelle vous cache la vérité.
Tout d'abord, ils ont voulu vous faire croire, comme les hygiénistes du XIXème siècle, que les femmes sont génétiquement programmées pour le bavardage, l'oisiveté et la gourmandise depuis leur plus jeune âge (cf. l'exploseuse de forfait).
Pourtant, les progrès scientifiques de tout le siècle dernier (le XXème ) ont prouvé que, de même que tous les Noirs n'ont pas le sens du rythme et que tous les Juifs ne sont pas des avares, les femmes, qui présentent autant de diversité de caractère que leurs congénères masculins, ne sont pas systématiquement bavardes (on a observé des femmes silencieuses et posées, qui par ailleurs n'ont pas le téléphone), ni oisives (beaucoup exerceraient même des activités professionnelles et/ou extra-professionnelles exigeant des capacités intellectuelles et/ou physiques très pointues.), ni pathologiquement gourmandes (nous pouvons affirmer que certaines femmes n'aiment pas le pop-corn.)
D'autre part, ces mêmes études prouvent que les femmes ne sont pas non plus atteintes de flemmingite aiguë caractéristique de leur sexe (cf. Marie en stage de glandouille). Au contraire, leur travail et leurs efforts continus en font de bien meilleures élèves que leurs camarades masculins. Quant au milieu professionnel, des recherches ont montré que pour arriver au même niveau hiérarchique qu'un homme, on exige trois plus d'une femme. Sans compter leur part majoritaire dans les travaux domestiques.
Par ailleurs, si les sexagénaires et les septuagénaires masculins apprécient les jeunes filles de 20 ans (cf. Henri, jeune marié), la réciproque s'est rarement vérifiée, même pour des hommes fortunés. Il semblerait plutôt qu'elles élisent de préférence des jeunes hommes de leur âge qui, s'ils ne connaissent ni Yvette Guilbert ni Arletty et ne fréquentent pas le club de bridge de leur grand-père, n'en apprécient pas moins les balades à rollers ou les soirées en boîte sans risque de lumbago ou de crise cardiaque.
Enfin à la lumière de toutes ces études, nous pouvons affirmer que les femmes s'achètent aussi des sous-vêtements pour être à l'aise et pour se faire plaisir (cf. Just fianced ), que les femmes célibataires aussi portent de jolis sous-vêtements et que les soldes sont rarement l'occasion de conflits ouverts.
Une personne de votre position et aussi débordée n'aura pu remarquer ces évolutions, et c'est sans doute pour cela que vous avez pu être dupé si ignominieusement par des personnes en qui vous aviez confiance.
J'espère avoir pu mettre fin à cette mascarade et que, forte de ces révélations, votre société sera à même de réparer le tort qui lui a été fait et qui risquerait à long terme de l'éloigner d'une clientèle qui ne sentirait plus en phase avec elle.
En espérant que cette lettre puisse vous parvenir, veuillez agréer, cher M. Benoît, l'expression de ma considération distinguée.
Gaëlle Coudurier-Abaléa, 3 avril 2002

Slogan : C & A by Henri, jeune marié
Description : Le dénommé Henri est un vieil homme de 70 ans juché sur un vélo. Derrière lui et aggrippé à lui est assise une toute jeune femme, 20 ans au plus.
Analyse : J'ai la nausée lorsque je passe devant cette affiche. Non, elle ne correspond à aucune réalité. Non, les jeunes filles d'aujourd'hui ne se marient pas avec de vieux pour se faire entretenir. Non, un vieil homme ne se marie pas de préférence avec une jeune fille de 20 ans mais avec une femme de sa classe d'âge. Oui, les phantasmes pédophile (50 ans d'écarts d'âge entre ces deux personnage! Il aurait pu être son grand-père!) sont très répandus, et en plus on n'a pas honte de les afficher publiquement!

Slogan : "Exploseuse de forfait"
Description : Une petite fille d'environ 6 ans est assise dans un fauteuil. Elle est collée à un téléphone et mange du pop-corn.
Analyse : Les pires clichés sexistes sont concentrés sur cette petite fille : 6 ans et déjà bavarde, passive et gourmande ! Je trouve que c'est honteux d'affubler des enfants des phantasmes d'adultes de cette sorte. Surtout que les enfants n'ont pas les moyens de se défendre contre ce type d'image, absorbent cette propagande et cherchent à s'y identifier.

Slogan : C & A by Marie en stage glandouille
Description : Une jeune fille avec une énorme bouche bien pulpeuse est assise devant un bureau un stylo dans sa bouche. Devant elle, sur le bureau, des feuilles de papiers transformées en petits bateaux.
Analyse : Cette affiche travestit complètement la réalité qui est que les fille travaillent plus et sont meilleures à l'école que les garçons. Pour les publicitaires, une stagiaires est forcément une fille facile qui va se servir de sa bouche pulpeuse pour réussir. Franchement, cette pub est dégeulasse avec ses sous-entendus sexuels et cette image de femme passive, offerte et paresseuse.
Monika Karbowska, 28 fév. 02

Après la jeune femme en dessous roses "tout juste fiancée", voici Henri le "jeune marié", Lisa l'"exploseuse de forfait" et Marie "en stage glandouille". Messages à peine cachés: le "jeune marié" semble avoir la soixantaine... mais transporte une jeune femme de 30 ans sur son porte-bagages, ce qui montre une fois de plus que les hommes n'ont pas de problèmes d'âge, qu'ils peuvent toujours séduire des "jeunettes" et que c'est même ce que celles-ci recherchent (un père, un amant expérimenté et accessoirement un porte-monnaie); l'"exploseuse de forfait" est une petite fille de huit ou neuf ans qui téléphone, c'est déjà une femme qui passe son temps à bavarder, à dilapider l'argent du ménage en communications dispendieuses au lieu de gentiment s'occuper... du ménage, parce qu'il est bien connu que ce ne sont pas les hommes qui passent des heures au téléphone; la "glandeuse" enfin est une jeune fille d'une vingtaine d'années à qui on semble avoir donné exprès un air bête et potiche (crayon dans la bouche, lèvres pulpeuses) pour montrer que les filles, forcément, ne font pas des stages intéressants, puisque de toute façon elles ne sont pas faites pour ça, tout ce qu'on leur demande c'est de faire des enfants et de satisfaire leur mari, et pourquoi iraient-elles faire autre chose qu'un "stage glandouille", qui n'est qu'un prétexte pour "mettre le grapin" sur un homme?
Elodie Bervas, 27 fév. 02

C&A a pris l'habitude d'utiliser des jeunes filles dans des poses suggestives, plus ou moins dénudées et surtout plus ou moins jeunes. De plus, les photos n'ont pas l'aspect lisse, parfait et glacé de la plupart des autres pub de grands magasins (ou celles du genre "Aubade" - qui sont assez réussies - où les corps semblent iréels) : C&A utilise un style "amateur" avec des jeunes filles qui semblent étonnamment réelles.
Il y a quelques années, deux jumelles âgées de 13/14 ans posaient vêtues de dessous (des dessous d'adolescentes, de couleur pastel avec quand même de la dentelle), dos à dos, souriant au spectateur. Depuis, il y a eu deux ou trois nouvelles pub avec jeunes filles dénudées.
L'année dernière, la campagne "si ma mère me voyait" représentait une jeune fille blonde, en dessous rouges (suggestifs), allongée sur un bureau, jambes écartées, un stylo (pourquoi un stylo ?) à la main.
Cette année, C&A récidive avec quatre photos :
"Just married" : un homme (50 à 60 ans) emmène sur son vélo sa nouvelle compagne. Elle est assise derrière lui et à moitié cachée. Elle a visiblement entre 30 et 40 ans. Il sourit, mais il n'a pas l'air de faire attention à elle. Rien d'exceptionnel, donc.
"Just fianced" : une jeunes fille (20/05 ans), prête, offerte, à genoux sur un lit et dans une tenue affriolante, sourit au spectateur.
"Stage bidon" : une jeune fille (15/17 ans), lèvres gonflées (siliconées ? à son âge ?) et entrouvertes, sourit à la caméra. Elle évoque une étudiante (et une stagiaire) "désoeuvrée". Comme la jeune fille de la campagne "si ma mère me voyait", elle tient un stylo, mais cette fois-ci, il est entre ses lèvres.
"exploseuse de forfait" (!) : une enfant (4 à 5 ans) est étendue sur un canapé ; elle téléphone en souriant ; elle tient entre ses cuisses, contre son sexe, un paquet de pop-corn et plonge la main dedans.
je me souviens que les anciennes pub de C&A ont toujours été tendancieuses : les femmes (et les filles) sont présentées comme désoeuvrées, soumises, offertes.
Je suis choqué que soient associés des ingrédients "ambigus" comme "jeunes filles", "désir", "vente", "plaisir", "soumission" et "consommation" (car il s'agit de consommer et en particulier en série, en excès, égoïstement...).
Quand il s'agit de vendre des biens de consommation à des enfants (vêtements, jouets, bonbons), les publicitaires sont souvent amenés à "érotiser" l'enfant en lui associant l'idée de "désir".
Pourquoi le travail des enfants, interdit par ailleurs, est-il autorisé dans la publicité ?
Frédéric ROBERT, 2 mars 02

fév. 02
Slogan : "Just fianced"
Description : Une jeune fille est agenouillée sur un lit, habillée de soutien-gorge, slip, bas et porte-jarretelles ; elle sourit niaisement en faisant un strip-tease.
Analyse : Une jeune fille fait un strip-tease devant l'oeil du passager de métro voyeur. Un rêve de pornographe : voir des femmes nues partout et que tout le monde trouve ça normal. Le slogan précise qu'il s'agit d'une fiancée qui donc, logiquement, fait un strip à son homme. L'amour, le couple, ce ne sont pas la tendresse, le plaisir, les caresse, non , c'est une femme déshabillée pour des milliers d'inconnus dans le métro. Bel exemple de l'insidieuse distillation des clichés pornographiques (voyeurisme - absence de l'homme sur l'image, posture agenouillée, porte-jarretelles, visage niais) dans la conscience de Monsieur et Madame Tout le Monde.
Monika KARBOWSKA, Paris, 13 février 2002

RÉAGISSEZ !
C & A président M. Benoît, siège social, 122 rue de Rivoli, 75041 Paris cedex 01.
Tél. : 01 44 88 75 75.

janvier 2002
Slogan : SOOOOLDES by C&A
Description : Deux femmes d'une cinquantaine d'années, élégantes - habillées à la mode dans un style plutôt bcbg, bien coiffées et maquillées- tiennent chacune le coin d'un vêtement, en tirant dessus. On comprend qu'elles se battent pour l'obtenir. Le slogan souligne que cette scène se déroule pendant les soldes.
Analyse : Cette pub est sexiste à plusieurs points de vue : les femmes de cinquante ans sont des mégères qui s'intéressent tellement aux vêtements et aux soldes qu'elles sont capables d'en venir aux mains. De plus, on retrouve dans cette image le cliché de la femme ayant des intérêts futiles, et toujours liés à la mise en valeur du corps (ces deux femmes sont habillées de façon très soignée). Sont-elles l'avenir de la jeune fille de la campagne précédente du même magasin, que l'on voyait à moitié nue sur un bureau ? Voilà sans doute la mère ("et si ma mère me voyait ?" était le slogan de cette précédent campagne)!

Vu écrit sur ces affiches : "bêtiiiiises" ; "les femmes se battent surtout contre le sexisme" ; "à quoi bon se crêper le chignon pour un bout de chiffon"
Signalée par Anne-Laure Soler, Paris, 18 janv.-02

RÉAGISSEZ !
C & A président M. Benoît, siège social, 122 rue de Rivoli, 75041 Paris cedex 01.
Tél. : 01 44 88 75 75

Sandrine Dekens, 24 janv. 02
Slogan hystérique : Soooooooldes ! Image ahurissante : en pleine action, 2 bonnes femmes tentent de s'arracher des mains un vêtement (en soldes, tu penses bien la bonne affaire !). Déjà, je ne vais pas m'étendre sur l'image dégradante des femmes : tout juste bonnes à se battre comme des chiffonnières dans les magasins pour permettre à leur homme d'économiser quelques euros, qu'il s'échine à gagner, pendant qu'elle les dépense...
Au delà de ces considérations déjà déprimantes, on y regarde de plus près les protagonistes : ce sont des femmes de la réalité ; cette fois, pas de mannequins bien calibrées, juste des femmes actuelles, un peu chic mais pas trop, telles qu'on les voit dans les rues parisiennes. Malgré cela, elles sont pourtant bien typées : une blonde brushinguée, une brune méditerranéenne... Enfin, très méditerranéenne... Plutôt franchement rebeu (ou juive au choix). Et là, je ne suis plus très sûre de comprendre de quoi me parle la pub : c'est la guerre ? Française de souche contre immigrée ? Musulmane contre feuje ? Achkénaze contre Séfarade ?
Je dois avouer que je suis un peu soufflée. J'imagine qu'il va y avoir des réactions, parce que ça me paraît un peu hallucinant que la pub nous offre un spectacle aussi pitoyable. Vachement pas envie d'aller faire les soldes, et à aucun prix chez C&A, parce que j'ai pas spécialement envie d'en découdre avec ma voisine rebeu.
J'aimerais bien savoir ce que les meutes en pensent, parce que là...

nov. 01
Signalée par Anne-Laure Soler, Paris, 6 décembre 2001 Slogan : si ma mère me voyait by c & a
Description : Une jeune fille en sous-vêtements rouges est allongée sur un bureau, les lampes de lecture tournées vers elle telles des projecteurs. C'est sans doute une jeune étudiante : coiffure sage, frange, elle a un stylo à la main. Il semble qu'elle ait interrompu son travail scolaire pour prendre cette pause.
Analyse : L'image que véhicule cette publicité correspond au cliché que les femmes, pour réussir, auront plus de chance si elles se déshabillent et s'allongent sur le bureau où elles sont censées travailler. Cette image est celle de la fille qui compte sur son physique pour réussir. De plus, elle est blonde, le cliché "belle mais bête" étant aujourd'hui associé à cette couleur de cheveux. Le slogan a sans doute pour but d'associer les vêtements de l'annonceur dans une idéologie de la jeunesse rebelle, mais l'image ne fait que conforter des clichés.

Autre analyse :
La femme serre ses lèvres très rouges en cul de poule ; sa posture met en valeur sa poitrine abondante. Le décor fait penser à celui d’une bibliothèque privée, trop luxueuse pour être celle de cette étudiante. Est-elle en train de s’exhiber devant son professeur, ou un riche client ? C’est l’atmosphère d’un film de porno soft, avec la couleur rouge sombre des sous-vêtements, l’air aguicheur de la femme.
Le slogan « si ma mère me voyait » peut être compris de plusieurs manières (interprétation entendues dans le métro, en discutant avec des voyageurs, le 5 déc.01) :
- elle serait jalouse de ma beauté et voudrait aussi s’acheter de tels sous-vêtements (homme, 19 ans)
- elle m’engueulerait car je fais quelque chose d’interdit : draguer un vieux monsieur, au lieu d’étudier sagement (femme, 23 ans)
- elle me dirait de me rhabiller car on ne se montre pas à moitié nue dans le métro (femme, 53 ans)

RÉAGISSEZ !
C & A président M. Benoît, siège social, 122 rue de Rivoli, 75041 Paris cedex 01.
Tél. : 01 44 88 75 75.

Signalée par Ingrid Hugnet, 22 mai 2001
J'ai vu sur les murs du métro parisiens un campagne de pub pour C&A. L'une des affiches de la campagne représente une jolie brune en sous-vêtements. Le commentaire est : C&A by Leïla et au dessous la mention Fin de limitation à 90. Comment interpréter cette pub, que la demoiselle fait plus que 90 de tour de poitrine ? La référence au code de la route s'adresse sûrement aux aficionados du volant, qui sont comme chacun sait de gros consommateurs de soutiens-gorges.
Je ne sais pas trop où ils veulent en venir, je sais juste que je n'aime pas cette pub et que je la trouve discrimatoire.