Charal, viandes (Télévision, Mai 2001 + janv. 02)

Le décor est la chambre d'un couple, la nuit.
On entend un cri de douleur, puis on voit la femme qui bondit du lit, en robe de nuit blanche, et qui se frotte la fesse en grimaçant.
Elle se dirige vers son miroir, relève sa robe de nuit, se retourne pour regarder ses fesses dans le miroir, et dit à son mari (resté au lit, l'air penaud) d'un ton consterné et indigné : "Il m'a mordue !" ; "Tu m'as mordue !" ; "Mais pourquoi tu m'as mordue ?"
Sur l'écran s'affiche la phrase : "DEPUIS COMBIEN DE TEMPS N'AVEZ-VOUS PAS DONNÉ DE VIANDE À VOTRE MARI ?" Puis on voit en gros plan un morceau de viande saignante en train de cuire sur un barbecue, et une voix off dit : "Charal. La viande devrait toujours être aussi bonne que ça".
Trois leçons à tirer. Pour les auteurs de cette œuvre :
1/ La femme est un morceau de viande.
2/ C'est à la femme d'aller acheter le steak de son mari, de le lui préparer, et de le lui servir (tiens, ils ont oublié la vaisselle !)
3/ Si un homme devient violent, c'est nécessairement la faute de sa femme.
Morale : Il y a des coups de pied au cul qui se perdent !

Signalée par Virginie Derensy et David Potente, 14 mai 2001

Il en existe deux versions et pour l'instant je l'ai vu à la télé et sur des panneaux publicitaires
1/ Un couple, un hurlement et "vous ne donnez pas à votre mari assez de viande fraiche"
avec la dame en toile de fond qui se tient les cotes
2: même couple avec le chien qui hurle, même scénario
Cette pub dépasse le sexisme, elle joue avec un nouveau joujou à la mode qui est le cannibalisme; c'est un grand fantasme qui court en ce moment (modèle Hannibal); j'avoue que cette pub me laisse pantoise; allons-nous nous laisser bouffer avec nos chiens sans protester ? Après le viol, l'inceste, pourquoi ne pas y laisser un morceau de steack ? C'est une histoire à la Masterton car c'est meilleur prélevé sur du vivant que sur du cadavre: fantasme inaceptable à la télé devant une tribu de gogols !
Catherine Ziskind



Autre commentaire ; Estella, Mulhouse, 11 février 2002 (vu sur M6 mi janvier 02)
Slogan : Donnez de la viande Charal à votre mari
Description : En pleine nuit, une femme se réveille en hurlant et se lève du lit conjugal, le regard atterré ; elle s'insurge contre son mari: "mais tu es fou? Qu'est-ce qui t'a pris?" etc... On se demande ce qui a pu se produire, on devine néanmoins que le mari a mordu violemment sa femme à la cuisse. Faute de l'avoir nourri de viande Charal, elle réveille les instincts destructeurs et violents de son bonhomme de mari.
Analyse : Toujours les mêmes stéréotypes : violence subie par la femme (et tournée en dérision, car la pub est censée à n'en pas douter faire "rire"), morsure à un endroit charnu du corps féminin (la femme ne dormait évidemment pas en gros pyjama)... la femme nourrit l'homme, l'homme reste un carnassier, même quand il a l'aspect du Français moyen. C'est révoltant de machisme...

Laurence COUSIN, 17 avril 02
Un couple dort dans le lit conjugal. Tout à coup, un hurlement : la femme se lève, le visage crispé de douleur, se tenant la cuisse. "Mais qu'est-ce qui t'a pris ?" dit-elle à son mari hagard. L'on comprend que c'est lui, cet "animal", qui a mordu sa femme, faute d'avoir mangé sa dose de chair fraîche.
Slogan : « Donnez de la viande charal à votre mari ! »
Moralité : si vous vivez avec un homme, assurez-vous que ce n'est pas un animal sinon vous risquez votre peau au propre comme au figuré (ou bien donnez-lui de cette viande). Cette publicité est d'une bêtise sans nom, qui encore une fois, montre une femme subissant la violence de l'homme. Si son "homme" a un comportement stupide, c'est encore à cause de la femme qui, l'ingrate, le nourrit mal. Là le message est clair : la femme "objet" et "bonniche" puisque cantonnée à la cuisine, est mordue par son mari carnassier, elle se résume à de la "viande fraîche" ...à défaut de viande charal !!!
Si l'image de la femme est déplorable, celle de l'homme est désastreuse. En effet, il suit ses instincts homme=animal/chasseur, il se résume à un estomac et tout est lié au charnel et non à l'intellect. Pour résumer, l'homme est stupide. Eh oui, à dévaloriser systématiquement les femmes, les hommes sont réduits à une image peu flatteuse (incapable de se faire cuire un steak, le comble !!!). A bon entendeur...

pour écrire : Charal, 1 place des Prairies 49301 Cholet