Connexion (hypermarché, sur panneaux Dauphin, sept.-02 et de nouveau en mars 2003)

1° Une femme très myope avec de grosses lunettes : "J'ai pas choisi mes yeux, je veux choisir mon caméscope."
2° Un homme avec les oreilles décollées et déformées : "J'ai pas choisi mes oreilles, je veux choisir ma chaîne hi-fi."
3° Une femme rousse avec des taches de rousseur :"J'ai pas choisi mes taches, je veux choisir mon lave-linge." (photo ci-dessous)

Cette campagne ne fait pas que dégrader, elle cherche visiblement à blesser. De plus, elle tente de faire passer pour un défaut physique ce qui n'en est pas un (la rousseur), à la différence de la myopie.
La femme responsable du linge, c'est un cliché sexiste.
J'appelle la population entière, au nom du respect des différences et des défauts d'autrui, à détruire ces affiches, et les myopes très myopes, les rouquins et rouquines, les personnes ayant les oreilles décollées à porter plainte contre Connexion, ainsi que contre Dauphin-Clear Channel et le BVP pour complicité.
Cyril, Clermont-Ferrand, 23 septembre 2002


Clermont-Ferrand, sept. 02

DES NOUVELLES de La Meute
N°46 - 20 décembre 2002


Cyril, membre dynamique de La Meute et relais à Clermont-Ferrand, est convoqué le 27 décembre 2002 au tribunal en vue d’une mesure de « rappel à la loi ».
La cause : il a exprimé une réaction par écrit sur une affiche sexiste. Voir la photo sur le site de La Meute : http://lameute.org.free.fr/publicites/pubcomm/acces.php3?pub=connexion
La Meute lui apporte son soutien solidaire.
Voici la lettre que nous vous proposons, comme aux autres signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !", d’envoyer au plus vite par la poste au président du tribunal, afin qu’elle lui parvienne avant le 27 décembre. Vous pouvez la copier ou l’adapter.

« (Prénom, nom, adresse)

à Monsieur le Procureur de la République
près le Tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand
16, place de l'Étoile
63033 CLERMONT-FERRAND cedex 1

Monsieur le Procureur,

J’apprends que M. Cyril, membre comme moi du réseau La Meute contre la publicité sexiste, est convoqué au Tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand le 27 décembre 2002 en vue d'une "mesure de rappel à la loi", suite aux "dégradations volontaires" qu’il a commises sur un panneau publicitaire le 21 septembre 2002.
Cette convocation m’étonne.
En effet, comme vous pouvez le constater sur la photo en votre possession, la publicité de la marque Connexion visée par son action était sexiste, c’est-à-dire dans ce cas discriminatoire à l'encontre des femmes en général, ainsi que des rousses en particulier.
La publicité montre le buste d’une jeune femme rousse, dont le visage est parsemé de taches de rousseur. Le slogan est : "J'ai pas choisi mes taches, je veux choisir mon lave-linge."
Assimilant la rousseur à un défaut physique dont la femme serait affligée, cette campagne met sur le même plan les taches du linge, liées à la saleté ou à la souillure, et ce qu’on appelle des « taches de rousseur », qui sont propres à certains types de peaux.
En outre, c’est un cliché sexiste que d’assigner la femme à la lessive, comme si elle était seule concernée par l’achat d’un lave-linge.
Enfin, le slogan comprend une faute de français grossière.

Selon moi, c’est plutôt cette affiche, avec sa discrimination sexiste, qui constitue un trouble à l'ordre public, d’autant qu’elle a été exposée sur de nombreux panneaux de 12 m2 à travers toute la France.

M. Cyril s’est contenté d’écrire sur cette affiche « DÉGRADANT - CONNEXION LES PUBS LES PLUS BÊTES »
Selon moi, il a fait preuve d'une grande modération.
Par cette action, M. Cyril a appliqué le principe de la "légitime réponse", à savoir la légitime défense face à une agression publicitaire, doublée du droit de réponse et de critique dont dispose le public face aux œuvres qui lui sont livrées. Son action s'inscrit dans le cadre de la liberté d'expression dont disposent tous les citoyens français, liberté reconnue d'une part par la loi du 29 juillet 1881 et d'autre part par l'article 10 de la Convention Européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales.
La protection des affiches publicitaires en tant que propriété privée n'entre pas dans le cadre de l'article 322-1 du Code pénal que vous invoquez ; en outre, il n’est résulté de l’action qu'un « dommage léger », comme mentionné dans cet article.
Par ces motifs, je vous demande :
1° d'abandonner toutes les poursuites qui pourraient être menées à l'encontre de M. Cyril
2° de convoquer en vue d'une mesure de rappel à la loi les auteurs du trouble à l’ordre public :
a) la S.A.R.L. GPA TECH, sise 140, boulevard Gustave-Flaubert, 63000 CLERMONT-FERRAND, prise en la personne de son représentant légal, domicilié ès-qualité au siège de cette société, attendu que la publicité en question était réalisée au bénéfice du magasin à l'enseigne Connexion exploité par cette société ;
b) la société par actions simplifiées CLEAR CHANNEL FRANCE, sise 21, boulevard de la Madeleine, 75001 PARIS, prise en la personne de son président, monsieur Jacques MACHUROT, domicilié ès-qualité au siège de cette société, attendu que ladite société est le propriétaire et l'exploitant du panneau de marque Dauphin sur lequel était apposée la publicité en question.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Procureur, en l'expression de ma considération respectueuse.
[signature]»


à bientôt !
Florence Montreynaud