Signalée par Guilaine Bouillard, Hérimoncourt (25), 6 nov. 01

Brochure de publicité pour le métier de professeur des écoles (avant on disait instit), éditée en sept. 2001 par le ministère de l'Éducation nationale et disponible dans les facs et les IUT, pour inciter des étudiants à embrasser cette merveilleuse carrière, dont tous les avantages sont décrits.
On y apprend aussi que le niveau requis (licence) pour avoir le droit de passer le concours est plus élevé que par le passé. Quelques pages plus loin, à propos de ce niveau requis, il est précisé: "aucune condition de diplôme n'est demandée aux mères de trois enfants et aux sportifs de haut niveau".

Question : quelle image de la femme (de l'enseignante) est-elle véhiculée, institutionnalisée ? Pourquoi pas la même faveur pour les pères ? Doit-on en conclure que faire des enfants ou faire du sport, c'est pareil : une question de muscles et de résistance à l'effort, en somme ! Pourquoi n'obtiendrait-on pas des équivalences en licence simplement en allant présenter ses trois enfants à l'entrée d'une fac ? A-t-on envie que les femmes passent les années les plus fertiles de leur existence à s'instruire, à faire travailler autre chose que leur hormones, leur ventre et leur instinct maternel ? Le culte du corps est-il à ce point tout-puissant qu'on associe mères de trois enfants et sportifs de haut niveau ?
Pour l'État, embaucher des mères, c'est du bénefice net : moins de congés de maternités et un modèle de la femme qui a encore de beaux siècles devant lui !
Je revendique un statut d'enseignante, pas une occupation à mi-chemin entre la colo et la mère de famille nombreuse !
PS : je ne fais pas d'allergie à la maternité, j'ai deux enfants de 17 et 14 ans !