Marionnaud (pubs cinéma, déc. 02)
Slogan : Il y a plus simple pour rester belle
Description : Une femme aux mains manucurées manie avec peu d'adresse un rouleau de scotch sur fond de musique hip-hop (avec des scratchs-freestyle justement...). En maniant son rouleau de scotch (les petits bouts collent), elle fait tomber le contenu de sa table de maquillage. Lorsqu'on découvre son visage, on le voit rapiécé par ces bouts de scotch. On comprend que le ruban adhésif sert à tendre la peau ridée de la femme (qui de surcroît à la trentaine à peine entamée !), et cette dernière fait un sourire à son reflet dans son miroir pour tester sa beauté juvénile (grâce au scotch).
Analyse : On comprend mal pourquoi seule une femme jeune serait belle. La diabolisation des rides (dans d'autres pays vues comme signe de sagesse et appelant le respect) féminines fait partie de cette politique de jeunisme que les publicitaires mènent ! Ridiculiser une femme en la montrant se faire un lifting à l'aide de bouts de ruban adhésif est un procédé qui fait de la femme une personne à l'intelligence limitée prête aux procédés les plus idiots pour rester belle et jeune.
tikaf, Bagneux, 18 décembre 2002


Marionnaud (parfums, affiche, mai 02)
le symbole pacifiste de « peace and love », barré de la croix du symbole féminin
Slogan : « Fête des mères, pas la guerre ».
C'est eux qui nous font la guerre !
Eliane Crouzet, 22 mai 2002

C'est une allusion au slogan "faites l'amour, pas la guerre"; ça veut dire quoi, "faites des mères" : est-ce adressé aux hommes, en leur proposant d'engrosser les femmes pour qu'elles deviennent des mères ?
Sylvie Dumoulin

Eliane Crouzet à Responsable de la Publicité des parfumeries Marionnaud
Fête des mères, pas la guerre
Mme ou M. la(e) Responsable de la Pub
Je suis écoeurée par la provocation anti-féministe de votre récente pub : " fête des mères, pas la guerre "
J'avais déjà écrit à votre agence nimoise, à propos de la Pub Caron " pour homme " et " pour femmes ", et votre vendeuse m'avait conseillé d'écrire à Caron, ce que j'ai fait.
Mais là, vous lancez un défi à toutes celles et tous ceux qui ont pour les femmes du respect et que les médias appellent avec mépris des " féministes " .
La guerre, c'est vous qui la faites.
Car les femmes, et les féministes ( femmes et hommes) ne revendiquent que le droit des femmes au respect, leur droit d'être considérées comme des êtres humains à part entière, et non comme des objets à consommer, des présentoirs à marchandises les plus diverses, des esclaves et des prostituées, même pas vraiment gratuites : le parfum, elle devront le " mériter ", par un service sexuel. Quand elles l'auront obtenu, il ne servira qu'à donner un peu plus de plaisir à celui qui, l'ayant offert, en réclamera la contre-partie.
Mais pour faire un maximum de profits vous avez besoin d'hommes qui croient que tout peut s'acheter, et de femmes soumises, qui par amour acceptent n'importe quoi des hommes ( pères, maris, amis, copains, fils, ..).
C'est pourquoi vous tirez à boulets rouges ou avec des missiles nucléaires, sur les femmes qui ont l'audace de relever la tête, de refuser l'esclavage, la marchandisation de l'Amour, et rêvent d'un monde où les femmes et les hommes vivraient dans des rapports de respect mutuel et d'amour sans hiérarchie.
Pour moi, la fête des mères, c'est l'occasion de répandre ce rêve, et d'espérer que ma petite fille le connaîtra, grâce à l'action obstinée de celles et ceux qui font la guerre aux esclavagistes du 21e siècle.

Fait à NÎMES le 26 MAI 2002