MERCEDES (télé, fin 02)
Slogan : Née pour séduire
Description : Un charmant bambin, sur le dos, dans un petit lit dans un dortoir de maternité, regarde autour de lui, étonné.
Autour de lui, d’autres charmants bébés, chacun dans leur lit, commencent à s’agiter et à se retourner vers le premier en tendant les bras comme s’ils étaient prêts à passer par dessus bord pour aller rejoindre notre premier angelot…
Peu à peu, on voit les bracelets portant les prénoms de ces impatients attirés par la présence centrale de celui-ci : « Paul », « Théo », etc.
Puis, on nous montre celui du bébé si séduisant : « Mercedes ».
J’ajoute que le sourire de notre amiE prend des allures de plus en plus craintives au fur et à mesure où elle voit converger vers elle tous ces efforts masculins pour l’atteindre.
Le slogan : « Mercedes, née pour séduire ».
Analyse : Tiens une fille, timide et attirante (malgré elle), entourée de garçons entreprenants !
Chez les bébés aussi alors ?!
Ça ne vous rappelle rien, cette mise en scène ?
Tout y est : la femme assimilée à une voiture, « née pour », les « tournantes » (et oui, je vais jusque là !).
Honte à MERCEDES (la marque) !
Pascal TAINTIGNIES, Lille, 30 déc. 02

Mercedes Classe A (presse, sept 02)
La description des différentes publicités insérées dans le Télérama n°2749, daté du 21 septembre 2002, est particulièrement éloquente.
En deuxième de couverture, une femme est assise à côté d'un homme (c'est un dessin au crayon gris). Elle le regarde d'un air furieux, parce que cet homme regarde en souriant une femme qui passe, les mains chargées de paquets de courses (et pas de l'alimentaire). Le regard de l'homme se situe au niveau des fesses de la jeune femme, qui va ranger ses emplettes dans la Mercedes classe A ("les dimensions idéales du bonheur"). Pour comprendre la pertinence du slogan, il faut savoir que les dimensions de la voiture sont indiquées sur le dessin, mais aussi la distance du regard furieux de la femme de gauche à son mari, celle du regard du mari aux fesses de la jeune fille, la taille des paquets, et la distance séparant la courte jupe de ladite jeune fille au sol (649 mm).
Quelques pages plus loin (inutile de décrire celle de la p.4 où sont comparées la taille du jet d'eau dont papa gratifie la haie, celle du pipi du chien sur la voiture et celle du fiston sur la haie), une nouvelle publicité, pour le Vaneo de Mercedes (p.34). Une femme accompagnée d'une petite fille et d'un petit garçon dans un caddie bondé range en souriant des caisses et des caisses de courses. Petit extrait du texte: "maintenant vos courses vont enfin être plus faciles à ranger dans votre voiture" (c'est moi qui souligne). Pas l'ombre d'un homme à l'horizon. Donc, la femme est privilégiée, puisqu'elle a sa propre voiture pour aller faire les courses, sans risquer d'abîmer celle de Monsieur. Alors, de quoi elle se plaint???
Laure Bardin, 21 septembre 2002

lettre envoyée à Mercedes
via le site http://www.mercedes-benz.fr/mercedes_espace_contact2/VP/part/remarque_reclame/vppart_ec_rec1.htm.
"Bravo Mercedes! Bravo messieurs les publicitaires! En cette ère de tolérance et de progrès, je constate que les règles élémentaires de civisme et de respect se sont apparemment arrêtées à la porte de votre bureau, et que dans votre esprits des poncifs rebattus et rétrogrades sont du plus haut comique et font vendre.
En ouvrant le dernier Télérama, j'ai eu le plaisir de tomber sur votre hilarante publicité pour la Mercedes Classe A. Une femme outrée regarde le sourire béat de son mari hypnotisé par les fesses d'une jeune femme les bras remplis de courses. Le tout est savamment mesuré (pour faire scientifique???). Un homme doit beaucoup rire, c'est vrai. Qu'elle est bête, cette femme, de se formaliser parce que "les dimensions idéales du bonheur" se placent au niveau de la distance des fesses au sol et aux yeux. Parce que lesdites dimensions correspondent également à des paquets d'emplettes, qui ne proviennent vraisemblablement pas du supermarché du coin. Tiens, en parlant de supermarché... quelques pages plus loin, une charmante jeune femme affublée de deux bambins blonds et d'un caddie débordant de salades range ses courses (par caisses) dans le coffre de la Vaneo. Elle n'est aidée par personne (pas l'ombre d'un homme), et cependant sourit d'un air épanoui. Oui, c'est vrai, maintenant toutes ses courses vont rentrer dans le coffre de sa voiture. Ha ha.
C'est vrai, vous êtes bien bons d'avoir pensé aux malheureuses roulant dans de vieilles petites voitures d'occasion. A celles qui n'ont pas d'enfants. A celles qui ont autre chose à faire que les courses. A celles qui n'ont pas les moyens d'acheter de la salade au quintal.
Elles sont drôles, vos publicités. Mais moi, qui suis une femme, je n'ai pas forcément envie de rire devant cette image dégradante qu'on me renvoie de moi.
Vous devriez pourtant savoir qu'une femme, ça réfléchit (voir la jeune femme photographiée en haut de cette page). Alors, merci de cesser de la prendre pour une potiche, merci de cesser de mettre en scène vos idéaux, merci de vous rendre enfin compte que nous ne sommes pas des arguments de vente."
Laure Bardin

Mercedes (presse, mai 02) Courrier international, 10 mai 2002

photo d’une voiture de sport décapotée
slogan : « Elle est toute jeune, c’est une Millesima. Jeune et jolie (et libre) »
Il s’agit de vendre des voitures d’occasion, et tout est bon pour assimiler une voiture à une femme, son faible kilométrage à son jeune âge. Le baratin est plein de mots à double sens sexuel « entrer chez Mercedes », « essai possible avant achat », « dans tous les cas, votre satisfaction garantie ».
Tout l’argumentaire s’adresse à un mâle hétéro. Les femmes aussi peuvent acheter des voitures. Les femmes pourraient en avoir assez dêtre assimilées à des voitures.
RÉVOLTONS-NOUS !
Réagissez !
www.millesima.mercedes.fr
tél. 0 810 049 050 (prix d’un appel local)