Nikon (presse, mai 03)
Slogan : Pour votre futur numérique, vous avez le choix entre ...
Description : sous 2 millions de pixels : une fille en slip et tee-shirt poitrine menue ; lui faisant face en symétrie, sous 3 millions de pixels, la même fille, mais avec une opulente poitrine.
Analyse : Elle sous-entend que la qualité d'une femme se mesure en tour de poitrine comme la qualité d'une photo se mesure en pixels et, que forcément, tous les hommes (car seuls les hommes prennent des photos, c'est bien connu !), ces gros benêts, choisiront la plus forte poitrine comme le maximum de pixels : lamentable !
Sur le site www.nikon.fr, il est possible de laisser un Mail : ne vous en privez pas !
Daniel FERRY, 7 mai 2003

Télérama (semaine du 10 au 16 mai 2003)
Slogan : Pour votre futur numérique vous avez le choix entre 2 millions de pixels / 3millions de pixels
Description : Nikkon fait la pub de deux appareils numériques (coolpix) dont la définition peut être de 2 ou de 3 millions de pixels. Pour illustrer ceci, on voit la même femme (représentant l'objet technique appareil photo)... avec deux tours de poitrine différents.
Analyse : Cette publicité est sexiste à plusieurs niveaux :
1 - L'objet technique (l'appareil photo) est humanisé, anthropomorphe. Ce processus est largement utilisé dans la publicité, ce qui a pour effet d'objectiver le corps (et plus particulièrement celui de la femme).
2- Ensuite, la femme représentée est "taille mannequin" ce qui véhicule et contribue à construire des stéréotypes de femme-idéale. On sait que les médias et la publicité sont l'espace public. Leurs discours ont donc de fortes répercussions sur l'opinion publique, sur les individus (ces stéréotypes font parties des causes des troubles alimentaires des jeunes : boulimie, anorexie, régime à répétition qui ont des conséquences désastreuses sur leur santé physique et morale, etc.)
3- N'oublions pas que la jeune femme est en culotte échancrée, ce qui est compréhensible dans l'intimité (comme le suggère le décor). Mais l'intimité par définition n'a pas à être étalée dans l'espace public, sinon c'est du voyeurisme.
4 -Ce qui me fait réagir tout particulièrement en tant que femme et en tant qu'étudiante en communication et en journalisme (on nous apprend les ficelles du métier), c'est que la gamme de définition de l'appareil numérique soit comparée à la gamme des attributs féminins, ceux-ci étant proposés au consommateur (masculin) dans différentes tailles. La femme est réduite à certaines parties de son anatomie, dont les seins font partie (voir la pub sanex dont vous avez déjà parlé). Que doivent en conclure les femmes qui ont dû recourir à l'ablation de tout ou partie de leurs seins pour survivre à certaines maladies ?
5 - Je note que le prix des appareils est indiqué au-dessous de chaque appareil, eux-mêmes situés sous les deux corps. Cela me fait penser aux prostitués qu'on exhibe derrière des vitrines, les clients n'ayant qu'à choisir le numéro qui correspond le plus à leurs goûts.

Dans l'histoire que nous conte Nikkon, c'est l'homme qui a un regard et qui agit sur le monde en artiste.
La femme reste cantonnée au rôle d'objet, au mieux d'inspiratrice. Elle est passive, se donne à voir. L'aspect, la forme, les attributs maternels et sexuels de la femme suffisent à appréhender l'individu féminin, j'en suis profondément peinée et choquée.
Virginie Julliard, 9 mai 2003

publicité pour un appareil photo numérique (je n'ai même pas retenu la marque tellement cela m'a choquée) présentant deux jeunes femmes en tenue légère (culotte/soutien-gorge). A gauche, la femme est mince plutôt plate en termes macho, la légende dit : "2 millions de pixel". A droite, la même femme mais cette fois version "bimbo" (gros seins, fesses rebondies) avec pour légende : "3 millions de pixel" et la publicité de conclure : pour votre futur numérique vous avez le droit de choisir entre 2 millions de pixel et 3 millions de pixel .
Voilà comment vendre du matériel multimédia aux hommes (quand on sait que la plupart des acheteurs en informatique sont des hommes), en comparant la capacité de l'appareil aux mensurations des femmes... Alerte alerte alerte !
Véronique Girard, 9 mai 03

agence : DeBonneville Orlandini.
Télérama - 36 rue de Naples - 75378 Paris Cedex 08
Internet : http://www.telerama.fr
Fax 01.45.22.08.26


Chantal Danet au BVP <contact@bvp.org> 10 mai 2003
Madame, Monsieur, Vous qui êtes en charge du respect de la personne humaine dans la publicité, vous ne serez pas insensible à la dernière annonce Nikon pour son appareil "Coolpix".
Une annonce parue dans Télérama du 10 au 16 Mai est en effet particulièrement choquante.
Je vous y renvoie sans vous la décrire autrement qu'en ces mots : Les seins d'une femmes augmentent suivant le nombre de pixels désiré en choisissant le "Coolpix" de Nikon.
La femme est présentée dans une attitude racoleuse, en sous-vêtements, sur ce qui semble être une scène de cabaret.

à <webmaster@digital-shopping.com>
Merci de bien vouloir transmettre ces remarques à la direction marketing Nikon, responsable de l'annonce parue dans Télerama du 10 au 16 mai 03.
Messieurs,
Votre annonce "coolpix" est une insulte faite aux femmes.
Les femmes voudront - elles acheter votre appareil, en étant ainsi traitées ?
Traitées comme putes offertes, avec des seins grossissant à la demande du consommateur.
Votre faiblesse imaginative fait plonger votre marque dans l'indignité.
Les hommes s'y laissent peut-être prendre, mais savez-vous que les femmes deviennent susceptibles ? Pourquoi abimer ainsi votre image de marque ?
Chantal Danet, 9 mai 03
(D'un point de vue qualitatif la photo de cette annonce est navrante, bravo encore !)

J'ai été scandalisé par une publicité que j'ai vue dans TELERAMA du 10 au 16 mai :
la publicité pour NIKON : elle représente deux femmes identiques en petite tenue face à face pour vanter les qualités d'appareils photos
Le slogan dit " pour votre futur numérique, vous avez le chois entre 2 millions de pixels ou 3 millions de pixels"
Annie Bartolo et sa fille Cécile (16 ans)

J'ai failli étouffer devant mon Télérama il y a deux jours, en découvrant la nouvelle publicité Nikon (il me semble que déjà celles de l'année dernière étaient un peu "limite"): page 23, on découvre donc deux femmes en petite tenue (petit haut à bretelles et slip tanga) et position "racoleuse" (ça, par contre, M. Sarkozy n'a pas l'air de s'y intéresser!), c'est à dire cambrées et les bras relevés derrière la tête, pour faire ressortir la poitrine... qui est justement l'objet de la réclame en question. Le texte dit: "Pour votre futur numérique, vous avez le choix entre 2 millions de pixels (la femme de gauche, 80 A, peut-être 85 A grand maximum de tour de poitrine) 3 millions de pixels (la femme de droite, un bon 90 C)". Je suis tellement éberluée que je ne sais même pas quoi écrire comme commentaire.
J'imagine le symétrique masculin, avec deux pénis de longueurs différentes... Une telle image ne passerait pas, alors pourquoi celle-ci? Pourquoi encore une utilisation du corps féminin pour vendre un appareil photo? Surtout que la différence se joue sur la finesse du grain de la photo... Voilà, encore une fois je me demande ce que vient faire une publicité de ce genre dans un magazine qui se dit culturel et qui se fait parfois écho des démarches féministes... mais c'est à Télérama que je devrais poser la question et pas à la Meute - je précise que j'ai eu la désagréable surprise de découvrir la même publicité dans le numéro précédent (je répète donc mes références: page 45 du n°2781 et page 23 du n°2782).
Elodie BERVAS, 9 mai 03


*************************

Nikon (presse, mars 03)
Je vous signale la publicité pour l'appareil photo Nikon Coolpix (visible dans le Télérama du 1er au 7 mars 2003).
Une jeune femme aux longs cheveux blonds tient les trois-quarts de la page. Elle porte une robe noire très décolletée qui met en valeur sa poitrine généreuse, a la bouche entrouverte et les yeux mi-clos en regardant le lecteur. Elle se caresse la joue de sa main et, assise par terre, a les jambes pliées et écartées. Elle porte aussi des talons aiguille, pour parfaire le tableau. Cette femme, assise donc, est apparemment en pleine rue, puisqu'il y a à sa droite et à sa gauche des immeubles (mais à sa taille). Tiens, d'ailleurs, il y a en bas à gauche un panneau indicateur ("Saint-Denis").
Approximativement au niveau de sa poitrine, il y a marqué en énorme "le pentamegapixel de Nikon".
Bon. Moi, je n'y comprends rien. J'ai beau chercher, je ne vois pas le rapport entre la femme et l'appareil photo. Je vois une femme, c'est ce qui est de toute évidence vendu, mais je ne comprends pas ce qu'elle nous apprend sur les qualités de l'appareil (rendre les femmes désirables? transformer en star n'importe quelle quidame?)
Cette publicité me semble au-delà du sexisme, puisque la femme n'est même plus un argument de vente. Elle est vendue pour elle-même, et l'appareil devient finalement très secondaire.
Dernière remarque, cette publicité n'a même pas une esthétique artistique.
L. Bardin, 8 mars 03