OAKWOOD
Agence : colorado

voir manifestation de la meute parisienne 3 nov. 2001

POUR ÉCRIRE AU PDG, société Cuirco, siège social :139 rue ferdinand Forest 77290 Mitry-Mory tél 01 64 67 68 00; fax 01 64 67 68 49
showroom 8 rue du Puits 75003 Paris tél. 01 48 87 87 09

Signalée le 11 octobre 2001
Affiches à Paris, dans les stations de métro Place de Clichy, La Fourche, Guy Moquet, Opéra, Tuileries, etc.
Slogan : CHAUD (sur d’autres affiches : CHIC)
Description : Une femme entièrement nue, les jambes écartés ; on voit une partie de son pubis. Sur l’une de ces publicités, la partie gauche de son corps est recouverte d'une veste en cuir, sur la deuxième uniquement son épaule gauche, laissant découverts ses seins, ce qui suggère que l'on assiste à un strip-tease. La femme est debout, mais l'affiche est renversée, ce qui laisse l'impression qu'elle est allongée. Un seul mot en grosses lettres rouges au-dessus d'elle : CHAUD.
Analyse : Une femme est nue, les jambes écartés, à peine recouverte d'un morceau de cuir, allongée, marqué du mot "chaud" et offerte à tous les regards: c'est la quintessence même de la représentation des femmes dans la pornographie. C'est la pornographie dans la rue. Cette affiche est pour moi d'une brutalité inouie, surtout en cette période de guerre que nous vivons. Pour les islamistes extrémistes, les femmes occidentales sont des prostituées. À regarder cette image, on ne peut que penser: oui, les femmes occidentales sont des prostituées. Les publicitaires les voient et les représentent en prostituées. Nous assistons à l'avènement d'une nouvelle catégorie d'images : la publi-pornographie.

Signalée par Anne-Laure Soler, Paris, 11 octobre 2001
Description : Une femme nue est à moitié recouverte d'un manteau, qui cache son sein gauche et son sexe. Son bras droit cache son sein droit. La photo a été prise à la verticale, c'est-à-dire que le modèle était debout pour la prise de vue, mais la photo est affichée à l'horizontale, la femme apparaît donc couchée ! Ses jambes sont écartées, le regard est lascif. Il y deux variantes pour le slogan, écrit en grosses lettres au-dessus de la femme : "chaud" ou "chic".
Analyse : La représentation de la femme est totalement manipulée : elle est représentée allongée alors que la photo a été prise debout. Le slogan se rapporte, à la première lecture, bien plus à la femme qu'au manteau. En lisant "chic", on voit sur l'affiche une call-girl et en lisant "chaud", on voit aussi une femme de petite vertu, la deuxième est offerte, pendant que la première émet l'idée d'argent qu'il faudra dépenser pour l'obtenir. La pose lascive -regard langoureux et jambes écartées- de la femme renforce cette image d'une femme offerte, qui n'a comme activité que l'attente d'un homme. Cette publicité est un concentré des clichés sexistes les plus éculés : la femme-prostituée, position soumise, dépendance à l'homme à qui cette publicité s'adresse.

Paris, vendredi 12 octobre 2001, à la station Tuileries, autocollant sur cette pub : "le corps de la femme n'est pas une marchandise"

On signale que le 15 octobre, l'autocollant était retiré. A la place, ces mots écrits: "hypocrisie, les femmes aiment montrer leur cul, surtout pour de l'argent. D'ailleurs, elle, on l'a pas forcée!!"


Autres commentaires
Roberte Amiel, Paris
Pour vendre des vestes en cuir, des femmes nues sont représentées couchées, les seins écrasés par des vestes en peau. Ce qui suggère une identité de statut entre la peau (et donc l'animal qui en est l'origine) et la femme qui en recouverte. Il ne manque plus que la grotte et le chasseur lubrique venant chercher son dû.

Marie-Ange Filippi, 15 oct.
Une marque de vêtements en cuir étale l'habituelle femme à moitié nue, l'autre moitié étant cachée par le sus-dit vêtement. Passons sur la créativité des suggestion (cuir/peau/ nudité) et attardons-nous sur la femme qui porte ces peaux. Elle n'est pas compliquée, elle se case partout, c'est une femme pratique à emporter avec soi, elle ne gênera pas. Comme elle ne rentrait pas debout sur les panneaux, on l'a mise à l'horizontale. Et quand elle se pavane à l'arrière des bus, elle se remet à la verticale. Pratique une femme qui va partout. Sans rien dire, toujours à moitié nue, prête à toutes les éventualités.

Katy Sterenberg, Paris, 18 oct.
Je suis scandalisée par la pub de la femme nue de Oakwood (affiches différentes dans le métro/rue), sur l'une on dirait qu'elle "se touche"), j'en ai fait part sur leur stand du Salon des bonnes affaires, les vendeurs ont ri et se sont fichus de moi. Ces affiches sont révoltantes, écoeurantes.
Une publicité comme celle-ci gomme 30 ou 40 ans de combat pour le respect des femmes, qui de nouveau sont considérées comme des putes / salopes par ceux qui les regardent, sans compter que la population a changé, notamment en banlieue ; nombreux sont les jeunes hommes qui ne font pas la différence entre les femmes de ces pubs et celles qui habitent les cités, et qui leur font subir des viols collectifs dans les caves. Pour moi, il y a un lien direct entre pub porno (pas chic) et viols.

Jean-Charles CABANEL, Lille, 18 oct.
Je trouve cette publicité particulièrement choquante, car n'importe qui peut se rendre compte qu'elle réduit les femmes à leurs seuls corps et qu'elle fait de ces corps un objet de convoitise à des fins marchandes. La symbolique de la position couchée n'est pas "accessoire" : elle est traditionnellement celle de l'esclave devant le "maître" (en l'occurrence le macho de service qui regarde l'affiche).
L'affiche est en même temps très fétichiste - le corps de la femme et son accessoire de cuir - et très sado-masochiste (avec le "traditionnel" partage paternaliste des rôles : le masochisme pour la femme, le sadisme pour le mec !)

Depuis le 25 octobre, des silhouettes en carton, grandeur nature, de cette femme à moitié nue, sur des talons aiguilles, sont apparues dans les vitrines de dépositaires de la marque, ainsi que (pour certains cas) dans la rue, devant la boutique.

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