Printemps (affiches, métro parisien, mai 03)
On voit une jeune femme vêtue d'un maillot de bain 2 pièces et à côté le même maillot en devinant une femme invisible.
Au métro Palais Royal, un graffiti : "A la recherche de la nouvelle tare".
Ce slogan est un peu narquois car il peut être pris dans 2 sens différents. Le 1er dans un sens machiste, la recherche de la nouvelle tare signifiant que la tare est la femme car elle est invisible sur la moitié de l'affiche. Le 2ème dans un sens féministe, la nouvelle tare étant le maillot de bain car on ne considère pas la femme en la rendant invisible et en la considérant comme simple objet support du maillot de bain.
Laurent DEMAY, 13 mai 2003

Printemps (affiches, métro parisien, avril 03)

Au premier plan, le buste d'une femme noire, de face, torse nu, et tenant dans ses bras un saladier rempli de Chantilly (ou de mousse à raser? ou dépilatoire?), qui lui cache pile les seins.
slogan "inventez-vous"

Au premier coup d'œil: Qu'est-ce qu'elle fiche là, nue, avec ce saladier??? Gênant:
Le contraste entre le noir (de la peau) et le blanc (de la mousse) qui met l'accent sur la peau, donc la nudité, (mais aussi l'origine ethnique?) de cette femme.
La quantité de mousse blanche... y'en à trop. C'est pour faire quoi?
L'involontaire association d'idées : je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle va se retrouver barbouillée de cette crème... Est-ce que je fais inconsciemment référence à la pratique de l'entartage (=envoyer une tarte à la crème à la figure)? ou à ces jeux érotiques incluant des matières alimentaires? ou...? de toute façon à quelque chose de 'régressif' (c'est pas franchement intellectuel: il s'agit de corps nu et d'alimentaire)
L'incongruité de la situation et de la tenue vestimentaire : s'apprête-t-elle à quitter la cuisine pour aller servir un saladier (de crème chantilly) à ses invités? quel genre de soirée est-ce donc? faut-il vraiment s'y inviter comme nous le dit le slogan (conjugué à l'impératif)?
Le slogan "inventez-vous" et son sourire (je crois) placent cette scène dans la convivialité, le plaisir ou le jeu. Et un soupçon d'audace puisqu'on n'est pas invité/e/s, mais qu'il faut oser s'inviter soi-même, au risque de 'se taper l'incruste' (c'est-à-dire d'abuser).

Au propos : A QUOI s'invite-t-on? chez elle? à manger? à jouer avec elle? en elle? à jouer d'elle? est-ce-celle qui invite? ou l'auteur(e) de la photo? son éventuel mari/partenaire? combien serons-nous? Contre-slogan: Dans une bulle (en forme de nuage = pensées): "Ton bol de chantilly, tu peux t'en coiffer mon chéri. Débrouille-toi avec les invités : moi, je vais prendre mon bain."
Romy Duhem-Verdière, 10 avril 2003

Autres contre-slogans :
"Evitez-nous"
mon corps n'est pas une marchandise
je ne suis pas à vendre
les femmes ne sont pas à consommer
indigestion de pub sexiste
Printemps – espace sexiste

Slogan : "Je suis une Pratik gourmande"
Description : Une femme noire et maigre se tient nue devant un saladier rempli de crème fouettée. Le saladier lui cache les seins nus. Derrière elle, le décor est celui d'une cuisine impeccablement rangée.
Analyse : Pourquoi cette femme est-elle nue?! Quelle besoin de mettre une femme nue pour vendre de la déco pour la maison?! C'est le slogan qui me gêne le plus. Gourmande, cette femme, mais pas pas bonne vivante, vu comme elle est maigre! Et pouquoi "Pratik"? C'est le fait d'être nue dans une cuisine qui est pratique? On ne cuisine pas nu, donc cette "practicité" ne peut être que liée à la sexualité. Encore une femme, noire de surcroit, bête de sexe. Racisme et sexisme.
Monique Perrin, 5 mai 2003

Slogan : Inventez-vous
Description : Une femme est accoupie sur une commode dans une posture bizarre. Ses vêtements sont bleus et elle regarde en haut avec un air halluciné. Le slogan dit "Je verrais bien une lampe bleue ici".
Analyse : La lampe bleue du slogan, doit être "ici" c'est-à-dire sur la commode. Là, ou se trouve la femme, qui est de surcroit vêtue de bleu. Donc la femme se fait meuble, objet de décoration. En plus, avec le slogan "inventez-vous" on a compris que le seul horizon des femmes c'est la maison et qu'elles s'identifient aux meubles et objets de la maison! Une pierre deux coups : la femme ramenée au foyer et la femme-objet-meuble! Bravo pour l'image "moderne, d'aujourd'hui, dynamique" que les publicitaires donnent des femmes!
Monique Perrin, 5 mai 2003

Printemps (affiches, métro parisien, mai 03)
Une femme très mince, debout, vêtue d’un haut de bikini et d’une minijupe, de facture très ordinaire et sans doute très bon marché.
Les mêmes vêtements sont reproduits à côté d’elle.
Slogan : Mes plans de l’été. Petits prix. Deux fois plus de plaisir.
Qu’est-ce que le plaisir vient faire là, et comment peut-on le quantifier ainsi ? Quel rapport avec des vêtements plutôt moches ?
Annie Guérin, 7 mai 2003

Printemps (Affiches dans le métro, Paris, janv. 03)
Slogan : « Non, je ne dirai pas oui tant que je ne serais pas prête »
Description : Une femme nue est assise sur une machine à laver. On la voit de dos. Elle porte un voile de mariée sur la tête. En face d'elle se trouve comme un énorme hublot.
Analyse : Prête à quoi? L'affiche suggère une mariée. On serait tentée de voir si dans la machine à laver en question se trouve la robe de mariée. La femme attendrait donc que la robe soit "prête". Que nenni! Pas de robe! En fait, comme la femme est nue, il s'agit encore d'une allusion sexuelle. Prête pour être baiser sur une machine à laver! C'est profondément débile. On nous prend, nous, consommatrices, pour des débiles.
InfosAnnonceur : printemps.com

Voici la lettre que j'ai envoyée
Il s'agit de votre publicité pour la liste de mariage avec la femme nue assise sur la machine à laver. C'est une pub sexiste et stupide. Le slogan "non je ne dirai pas oui tant que je ne serai pas prête" apelle la question "prête à quoi"? Et l'image suggère par la disposition du corps nu de la femme: "prête à être baisée sur une machine à laver". Vous haissez à ce point vos clientes pour nous mépriser ainsi?
30 janvier 2003

Printemps (grands magasins) (affiches dans le métro parisien, nov. 02)
Description : Une femme court à grandes enjambées dans un pré. Elle est en soutien-gorge et en string. Son corps est visible de dos, ce qui a pour effet de mettre au premier plan ses fesses nues. A côté d'elle, on voit la chemise et les chaussures qu'elle a enlevées.
Analyse : Je trouve ce gros plan sur ce fessier nu particulièrement obscène. Et la photo est en elle-même stupide et perverse. Stupide, car je ne connais pas de femme qui à tout bout de champ éprouve le besoin de se déshabiller, comme ça, sans raison, dans un pré. Perverse car... où court cette femme? Elle n'a pas l'air de jouir du soleil, du ciel bleu et le l'herbe verte. Elle n'a pas l'air de se mettre en sous-vêtements pour se faire bronzer. Au contraire, elle court le plus vite possible, visage tendu, comme pour échapper à quelque chose. Sa nudité suggère-t-elle qu'elle court pour échapper à ... un viol? Le deuxième degré de la perversité est dans le fait que cette femme se déshabille pour nous, les spectateurs, le public anonyme dans le métro... Il y a exhibition d'un corps nu de femme, il y a incitation au matage, au voyeurisme, et encore une fois à l'objectification des femmes.
Site : www. printemps.com
Amélie Fontaine, 7 nov.02

Printemps (magasins, affiches, mai 02)
Slogan : Tous les corps sont permis
Description : En dessous du slogan " tous les corps sont permis" une jeune femme très maigre, la bouche grand ouverte, vêtue d’un bikini, reste éberluée devant un poisson géant qui la regarde.
Analyse : Pour faire la pub de ses maillot de bains, Le Printemps crie "tous les corps sont permis". Mais encore une fois, on est face à une femme de 45 kilos maximum. Et, en face d'elle, un gros poisson (une sorte de thon) semble symboliser la femme grosse, énorme. C'est une incitation à l'anorexie!
Dans le slogan "tous les corps sont permis", j'entend: "Tous les coups sont permis contre la femme et sa dignité".
A chaque fois que je prends le métro munie de mon marqueur, je rectifie la pub et je barre "corps" pour le remplacer par " squelettes".
Ingrid Holler, Paris, 26 mai 02