Sloggi (panneaux, octobre 03)

Le 4 octobre 2003, plusieurs membres de La Meute étaient présent-es à Vitry-sur-Seine, avec un millier de personnes, un an après la mort de Sohane, jeune fille de 15 ans brûlée vive par son « ami ». De la mairie jusqu’à l’immeuble où a eu lieu le crime, nous avons marché « pour la dignité ». Au retour, à l’arrêt de l’autobus, une publicité montrait deux femmes, une blonde et une brune, de dos, vêtues d’un string et de gants de boxe. Elles semblaient menacer un jeune homme se défendant à mains nues.
Marcher pour la dignité. Parler pour la dignité. Avec les personnes attendant l’autobus, nous avons engagé un dialogue sur la nécessité du respect. Et voilà comment La Meute s’agrandit !
Bien des membres de La Meute ont fait de même à d’autres arrêts d’autobus. Cette affiche, ainsi qu’une autre pour Sloggi montrant trois jeunes femmes en string dans un décor de strip-tease, ont été diffusées pendant la première semaine d’octobre sur 15 000 panneaux à travers toute la France. Les corps irréels de ces femmes, aux épaules plus larges que les hanches, sont retouchés à l’ordinateur. Les exhiber ainsi dans la rue, nous obliger à voir des corps de femmes sans visage et quasiment nues, c’est exercer sur nous une violence, c’est nous atteindre dans notre propre intimité, c’est nous imposer un modèle unique de corps bronzé, longiligne et épilé. En outre, ces publicités déshumanisent les corps et la sexualité. C’est pour toutes ces raisons qu’elles sont sexistes.
Le directeur général de Triumph (dont dépend Sloggi) a déclaré : « S’il y a quelque chose que l’on respecte, c’est la femme » (Antoine Dumais, Journal du textile, 13 oct. 03, p. 3). Comment mieux dire que « la » femme est une chose ?

La Meute avait déjà réagi à cette publicité sexiste, amplement diffusée à travers toute la France lors de deux campagnes d’une semaine chacune, en février et en mai 2003 (voir ci-dessous).
Déjà en février, le BVP était intervenu auprès de l’annonceur pour lui demander d’écourter sa campagne. La reprise des mêmes images en mai et en octobre montre combien les annonceurs membres du BVP respectent cet organe d’auto-régulation de la profession. Périodiquement, le BVP les incite à un peu plus de retenue, ce qui se révèle d’une efficacité très discutable, comme nous le constatons presque chaque jour. Son bilan, publié début octobre, fait pourtant état d’une proportion minime de publicités sexistes, qualifiées d’« exceptions ». L’objectif prioritaire du BVP semble bien être d’éviter le vote d’une loi antisexiste, et c’est précisément ce que demandent les 3 500 signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !", ainsi que des dizaines de milliers de féministes ayant signé d’autres appels.

Le 3 octobre, la députée socialiste Ségolène Royal, ancienne ministre de la Famille, a demandé publiquement au BVP de faire retirer la publicité sexiste de Sloggi. Quatre jours plus tard, soit la veille de l’arrêt prévu de la campagne, arrivait la réaction du BVP !
Le 7 octobre, dès qu’a été diffusée la dépêche de l’AFP annonçant que le BVP invitait l’annonceur à écourter cette campagne, j’ai été interviewée par une journaliste de RMC info. J’ai parlé de la marche « pour la dignité » et de notre action-trottoir. Tant que les femmes seront montrées comme de la viande à l’étal, comment pourraient-elles être traitées en égales et respectées ?
Dès le lendemain, l’affaire Sloggi a pris de l’ampleur, avec d’innombrables émissions et articles sur le sujet. Pour La Meute, j’ai été interviewée par l’AFP, par France-soir (article du 8 oct.) et Le Figaro (9 oct.), et aussi sur Radio-France Internationale (en anglais), Le 8, j’ai participé à un débat avec le public à la télévision, sur LCI (émission de Valérie Expert, de 9h à 10h), et aussi à la radio, sur RMC (émission d’Alain Marschall, entre 16h et 17h). J’ai refusé d’aller à l’émission télévisée du samedi soir de Thierry Ardisson.

Bilan de ce tintamarre médiatique : une pub d’enfer pour la marque… et une notoriété accrue pour La Meute.

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J'avais pensé vous écrire lors des premiers affichages des pubs Sloggi, je le fais aujourd'hui après leur reprise et votre courriel. Une des pubs présente un homme au premier plan, torse musclé parfaitement lisse et imberbe (visiblement retouché par ordinateur). Là encore, comme vous le relevez pour les femmes, on nous propose un Big Jim aux allures plastiques, refus du corps réel, avec, notablement, l'horreur du poil.
Horreur pas nouvelle dans les représentations (éminemment, déjà, dans la statuaire grecque). Horreur du poil bien active aujourd'hui :>

Ode à l’aisselle
Personne hors moi ne trouve ça laid, celles qui rasent
leurs aisselles ?
Boiselet, joli jardin, ratiboisé ;
Peau labourée, laissée criblée, rouge chauffée ;
… on voudrait même supprimer : le gentil goût salé, le
délictueux fumet !

Épilation, dépoilement, propice à macération,
irritations, ulcérations…
…au moins démangeaisons, non ?

C’est trop pour vous, deux autres mottes ? Trop
animal, trop érotique ?
(Comme, même, le cheveu, pour ces plus grands barbares
qui le voilent.)
Quelle virilité ! Quelle féminitude !

À l’essai, je ne dis pas non ; mais à long terme,
c’est à laisser…

Oui à l’aisselle !

David Dadoun, 19 octobre 2003
J'avais pensé vous écrire lors des premiers affichages des pubs Sloggi, je le fais aujourd'hui après leur reprise et votre courriel. Une des pubs présente un homme au premier plan, torse musclé parfaitement lisse et imberbe (visiblement retouché par ordinateur). Là encore, comme vous le relevez pour les femmes, on nous propose un Big Jim aux allures plastiques, refus du corps réel, avec, notablement, l'horreur du poil.
Horreur pas nouvelle dans les représentations (éminemment, déjà, dans la statuaire grecque). Horreur du poil bien active aujourd'hui :>

Ode à l’aisselle
Personne hors moi ne trouve ça laid, celles qui rasent
leurs aisselles ?
Boiselet, joli jardin, ratiboisé ;
Peau labourée, laissée criblée, rouge chauffée ;
… on voudrait même supprimer : le gentil goût salé, le
délictueux fumet !

Épilation, dépoilement, propice à macération,
irritations, ulcérations…
…au moins démangeaisons, non ?

C’est trop pour vous, deux autres mottes ? Trop
animal, trop érotique ?
(Comme, même, le cheveu, pour ces plus grands barbares
qui le voilent.)
Quelle virilité ! Quelle féminitude !

À l’essai, je ne dis pas non ; mais à long terme,
c’est à laisser…

Oui à l’aisselle !

David Dadoun, 19 octobre 2003

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mêmes affiches, mai 03
Le côté "est-ce que je me les fais toutes ensemble ou une à la fois ?" (genre bachelor) est vraiment à vomir.
Je pense à la version où on voit les filles de dos en string face à un homme qui fait semblant d'avoir peur parce qu'elles portent des gants de boxe...
Rappelons que le slogan du site est "Be yourself", autrement dit : "faites la pute puisque c'est ce que vous êtes au fond de vous même !".
J'ai envie de coller ce slogan : "Tu seras une p... ma fille !".
Pascal TAINTIGNIES, 9 mai 2003

Sloggi renchérit: le même homme, "viril", de face, en arrière-plan. De dos, au premier plan, deux filles en strings.
Traduction: les premières étaient sexistes. Celles-ci le sont encore plus, car 1 homme a besoin de 2 femmes au moins pour se sentir viril!
Evelyne Dumont, 10 mai 2003

Slogan : "Be Brillant" pour les trois filles et "be sexy" pour les deux filles en string de dos faisant face à un macho
Description : Deux femmes en string sont de dos et ne portent pas de soutien-gorge. Elles font face à un homme macho qui fait mine de ne pas y toucher.
Analyse : Cette pub intervient après la première campagne très choquante de Sloggi, qui était déjà affreuse, et d'ailleurs réaffichée en ce moment également !
Elle dégrade la femme en la positionnant en femme objet, n'étant là que pour jouer les putes et s'offrir à deux en chair et nues, pour mieux exciter le sacro-saint fantasme de tous les pervers masculins !
A chaque fois que je croise une de ces affiches, je me sens comme violée ! Et c'est quasiment à chaque coin de rue ! STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP ! Marre du porno ! A la télé ce genre de choses n'est même pas diffusable en prime time !!!!!!!
La femme est un être humain aimant également le sexe, mais qui dit sexe ne veut pas dire porno de facto ! Merci à Sloggi de le comprendre et vite !
laëtitia MARION

Slogans : soyez brillant ou soyez sexy
Description : deux femmes de dos en string ou toujours les trois strip-teaseuses.....
Analyse : juste une remarque : qui se fout de notre g..... ? sloggi ou le bvp.... ? allez ils ont changé soyez vous meme pas soyez brillant....ouarf ouarf!!!!
jennifer sergent

La publicité sexiste qui m'a fait réagir est la dernière injure de cette marque qui cherche à changer l'image culotte de grand-mère pour tomber dans le porno chic, Sloggi pour ne pas la nommer; pas franchement réussi... Je marchais donc gaiement dans la rue lorsque, pour la première fois, je me fais attaquer par cette image de strip-teaseuse qui faisait ma taille (abri bus oblige)... CHOC. La première envie de hurler passée, je continue à marcher lorsque j'entends, derrière moi des voix mélodieuses type "Ah putain quel cul! elle trop bonne" et tout l'élégant verbiage des mâles de base qui se sont alors chargés d'établir une étude comparative entre mes fesses et celle de la silhouette qui leur souriait goulûment... J'ai dû changer de chemin...Merci ingénieux publicitaires....
En week-end à Reims, je passe place d'Erlon, lorsque mon amoureux (qui subit mes souffrances et colères) me montre la dite pub, qui, cette fois, était affublée d'une petite affiche rouge, la vôtre, celle de la meute (« Pub sexiste, je n'achète pas »). Je tiens à remercier la personne qui l'a collée, si elle savait le bien qu'elle m' a fait...Merci Voilà, je viens donc me joindre à vous pour essayer de réitérer cette seconde de soulagement: non je ne suis pas la seule à être retournée par ce type d'image.
Sophie, 13 mai 2003

En ce moment, c'est un véritable matraquage : les affiches sloggi se montrent partout. Il y en a deux sortes.
- L'une (be brillant) avec 3 filles qui se tiennent à des barres ... dans des postures qui font porno chic et pas grand chose d'autre. Est-ce que ça ce soit quelque part 3 filles comme ça ? Oui, mais c'est classé X généralement.
- L'autre (be sexy) avec 2 filles et un homme ... elles sont en string, sans soutien-gorge, de dos en premier plan, avec des gants de boxe. L'homme a un slip plutôt moulant et feint de se défendre ... Bref le "macho bobo qui va s'en faire deux".
Ça me fatigue de voir les pub de cette marque sans aucune imagination ni aucun respect pour les gens. Pour eux, vendre des slips, c'est d'abord salir l'image des femmes et des hommes, étaler ça partout ... écœurant.
Les afficheurs ne sont même pas sérieux, les panneaux se voient devant les écoles. Personne n'est épargné. Grrrr ....
Gabriel Képéklian, 14 mai 2003

Plusieurs jeunes femmes sont quasiment nues, ou portant seulement un string et un léger soutien-gorge. Elles ont bien sûr une plastique parfaite. Elles sont exposées ostensiblement, de manière très évidente (on ne peut pas les louper!!!).
Il y a aussi des hommes sur certaines affiches, qui portent des sous-vetements Sloogy, ils sont un peu moins exposés que les femmes.
Les femmes sont exposées en petite tenue, elles sont quasiment nues.
Je trouve ces images choquantes d'impudeur, pour moi, pour mon fils de 9 ans. Je trouve choquant de voir des "filles nues" à tous les coins de rue!!!
Je ne promène pas presque nue chez moi devant ma famille, je ne vois pas pourquoi il est accepté aussi facilement par le BVP que ces affiches soient exposées à la vue de tout le monde, et surtout des enfants qui prennent le bus.......
Les "filles" se tiennent à des poteaux que l'on trouve dans les boites de nuit, qui servent souvent à des danses erotiques.
L'affiche qui m'a fait sortir "de mes gonds" est celle où des jeunes femmes se tiennent de dos, en string, face à un homme plus discret.
Elles sont par cette image, disponibles, en montrant leur postérieur, à tous les abus et à toutes les salissures que peut imaginer le spectateur.......
BAILLY magali, 15 mai 2003

Description : deux affiches sur le même thème, pub pour les strings de sloggy: dans l'une, deux femmes de dos avec juste un string et des gants de boxes et derrière elles, un homme de face, avec une expression signifiant "c'est trop". Les fesses des femmes (que l'on a au niveau des yeux) sont refaites, toutes musclées et luisantes. L'autre pub: trois strip-teaseuses. A vomir.
Analyse : Je suis pas un objet d'exhibition, ni une pute, ni une danseuse de strip-ease, et quand je fais de la boxe, je ne fais pas semblant, je porte un soutien-gorge. J'ai les fesses comme-ci, les seins comme-ça, le ventre comme-ci. Et alors ? J'AIME MA CELLULITE!! Elle reste avec moi. Et je n'aime pas les hommes qui passent leur journée à faire des abdos. Y'a les courses, la bouffe et la vaisselle à faire, le linge à laver et étendre, le gosse à changer et à emmener au parc, la poussette, le vélo et la voiture à réparer, les papiers administratifs à remplir, plus tout ce qui est loisirs, plaisirs, détentes (les miens et ceux du petit), et le reste encore. Alors, les abdos ...
Claire Marthonnet, 18 mai 03

Sloggi (panneaux, fév. 03)

Description : Trois jeunes filles (entre 17 et 25 ans) en sous-vêtements, l'une pratiquement nue, de dos avec un petit string se cambrent autour de barres, style danseuses de bars scabreux.
Slogan : Soyez vous-mêmes
Analyse : Cette image suggère que le boulot de danseuse nue sur les tables de bar qui s'apparente à de la prostitution est une activité normale, voire souhaitable pour les jeunes filles. La publicité commercialise ici doublement la femme puisqu'elle met en scène et valorise une situation qui déjà marchandise le corps des femmes. (Le même principe employé par Rochas il y a quelques semaines présentait une femme dans une attitude de prostitution sur de grands panneaux).
La vision porno / sex shops des rapports hommes-femmes est ici pleinement revendiquée par l’annonceur et il ne nous est pas permis d'y échapper même en se promenant simplement dans la rue. On nous contraint à assister à cette triste dénaturation des rapports humains. On veut nous faire croire que nous aspirons tou(te)s à accéder à ce pseudo-idéal pathétique, prétendument summum de l'érotisme avec ce discours "vous voyez bien que c'est excitant... vous rêvez d'être aimés, donc pour être désirée, c'est comme ça qu'il faut procéder ». Bonjour le massacre et les malentendus!... Bien sur, c’est un produit adressé aux femmes mais qui ne vise la stimulation sexu-visuelle que des hommes. A noter qu’il leur faut au moins trois femmes, jeunes, minces, muettes dont la seule activité est de remuer le bassin, offrant une gamme variée de « produits » : une blonde, une brune et une noire pour l’exotisme !
sylvie travaglianti, toulon, 28 fév. 03

Le BVP a répondu le 13 mars, voir ci-dessous.

Sloggi est une marque de Triumph
Écrivez : à info@triumph-international.com en précisant qu'il s’agit de la gamme Sloggi
Sloggi / Triumph International
69 bd Europe
67210 OBERNAI
téléphone :03 88 95 10 00
télécopie : 03 88 95 53 70

site en construction
http://www.sloggi.fr

3 femmes présentent 3 produits différents de Sloggi, un string et deux ensembles, sur fond bleu, mais elles le font appuyées contre des poteaux métalliques verticaux comme il y en a dans les salles de strip-tease, qui servent pour les femmes à faire leur show.
Mon commentaire : que la lingerie féminine soit considérée comme un moyen d'être plus séduisante, soit, mais de là à transformer la clientèle de Sloggi en professionnelles du sexe, je change de crèmerie !
Virginie Varga, 4 mars 2003

Bravo pour votre dernière campagne d’affichage qui montre trois femmes en sous-vêtements dont deux de dos, en string, posant dans un décor qui rappelle celui d’une boîte de strip-tease.
J’étais l’une de vos clientes. Désormais je ne le suis plus. Qui pensez-vous séduire avec ce genre de campagne ? Les hommes ? Mais ce ne sont pas eux qui achètent la lingerie féminine, enfin normalement. A vouloir ratisser large, on se plante souvent et c’est ce qui vous pend au nez.
Je transmets copie de mon mail au site de la Meute contre la publicité sexiste.
Et je ne vous envoie pas mes salutations.
Valérie, 5 mars 2003

Description : Publicité représentant trois femmes en sous-vêtements en train de danser en se tenant à des barres mettaliques, sur fond bleu, avec le sloggan : soyez vous-mêmes.
Analyse : Cette publicité est sexiste et contraire à la dignité de la femme puisqu'elle reprend - sur la voie publique - une scène qui pourrait se passer dans un bar de strip-teaseuses. De plus, une autre publicité pour la même marque reprend des clichés sexistes envers les hommes (torses nus, musclés, sportifs...)
Samuel Landon, Vanves, 6 mars 2003

La publicité pour `Sloggi´ qui montre 3 femmes en sous-vêtements en gros plan dont l´une est quasiment nue, si ce n´est le string vu de dos, m´a agressée au Centre Commercial de Vélizy 2. Je ne pense pas que ce soient les hommes qui achètent ce genre d´article, je ne vois donc pas l´intérêt de cet étalage de nudité. A mon avis, il s´agit de la part des publicitaires d´une vaste entreprise pour rabaisser les femmes et les remettre à leur place d´objet qu´elles ont un peu tendance à perdre. La publicité est le dernier endroit où sous couvert de liberté on peut entreprendre à vaste échelle une guerre contre les femmes qui dans les autres domaines (scolaire, et même professionnel et privé) est perdue. Les publicitaires, je suppose, sont tous des hommes jeunes, qui n´ont pas de filles (ils auraient trop honte de montrer ce qu´ils font à leur progéniture). Et s´il y a des femmes parmi eux, elles n´ont pas tout compris et se laissent abuser par une prétendue liberté des mœurs et un prétendu sens de l´humour, éternellement dirigé dans le même sens. Je crois que la loi condamne l´incitation au crime, ces publicités qui sont des incitations très claires au viol devraient aussi faire encourir à leurs auteurs des peines en rapport avec celles auxquelles sont condamnés les violeurs quand ils sont pris.
Françoise Tarrade, 8 mars 2003

Trois femmes en soutien-gorge et slip dansent sur le podium d'un bar à strip-tease. L'une d'elle est nue avec un string minuscule et montre ses fesses aux passants.
Variante "masculine": trois hommes en slip, l'air agressif, portent sour leur bras des casques de football américain.
Analyse : Voici la lettre que j'ai envoyée au BVP.
Je souhaite protester contre la publicité pour les sous-vêtements sloggi apparue récemment sur les abri-bus à Paris.
Ces affiches montrent d'un côté des femmes quasi nues (soutien-gorge et string) en train de danser sur un podium de bar à strip-tease.
Le slogan de la pub dit "soyez -vous même". Est-ce que cela veut dire que Sloggy encourage les femmes à se prostituer?
Est-ce que "soyez-vous même" veut dire que la nature profonde des femmes est d'être des objets sexuels exposés au regard de tous les passants?
Je trouve ces associations d'idées et d'images choquantes et dégradantes pour les femmes.
De même je trouve le pendant masculin de ces affiches tout aussi détestables, quoique ne portant pas autant atteinte à la dignité de la personne que les affiches représentant les femmes.
Cette affiches montre 3 hommes en slip, debout, l'air agressif et portant sous le bras des casques de football américain.
Le même slogan "soyez vous-même" suggère que la nature de l'homme est d'être le chasseur agressif.
Homme - agresseur de nature, femme - prostituée de nature.
Quelle image terrible de l'humanité! Je souhaite ne pas être obligée de
regarder cette image là sur mon trajet quotidien!
6 mars 2003

Votre dernière campagne n'est ni drôle, ni décalée, elle est sexiste et vulgaire. Je l'ai ressentie comme une véritable insulte, et j'en ai marre de la voir s'étaler partout dans ma ville, comme une gifle ou un crachat répété à chaque coin de rue. Je suis une femme, jeune et jolie, qui porte diverse formes de sous vetements, ET JE NE SUIS PAS UNE PUTE, ou une danseuse de strip tease.
Je n'ai pas besoin de me déguiser en danseuse de strip tease pour qu'on m'aime et qu'on me désire. Mais pour combien de temps encore? Vos publicités participent à l'élaboration d'une image perverse de la femme désirable : elle est très jeune, elle est très mince, elle porte des vetements de pute, elle n'hésite pas à danser sur un bar, prendre des poses pornos, pour faire plaisir à son homme. Qui ne se conforme pas à se modèle soit décrétée coincée.
Etes-vous une danseuse exotique? Savez-vous ce que c'est réellement que de danser sur les contoirs des bars pour un salaire finalement ridicule? De supporter de vieux vicelards se branlent puis fourent des billets dans votre string Sloggy? D'entendre des propositions salaces de protitution toute la journée, et éventuellement dy céder pour arrondir vos fin de mois? Est-ce le genre d'occupation que vous voulez rendre glamour après des jeunes femmes? Est-ce la vision des femmes que vous voulez promouvoir pour vos soeurs, femmes et filles?
A force de voir ces images, les garçons en viennent à considérer comme normal le fait qu'une fille porte des strings, et des vetements aguichants par dessus, prenne des poses excitantes (pour les hommes), se comporte comme une tapineuse. Ils finissent par l'exiger. A force de voir cette image, les jeunes femmes finissent par intégrer un standard malsain, dans le quel la femme est avant tout une marchandise sexuelle.
Ne venez pas me dire que votre mise en scène dégradante de la femme est compensée par la mise en scène de l'homme-objet dans votre pub N°2. L'homme soit disant objet de votre seconde pub est un homme au pouvoir, sportif, agressif : personne ne le menace.
Vous avez choisi de publier des images dégradantes pour la femme, comme un vulgaire magazine de charme. Mais au lieu de rester cantonné dans les rayons hauts des maison de presse, vous nous imposez votre choix en nous le projettant à chaque coin de rue, que nous soyons, homme, femme, enfant, ado. Vous avez voulu choquer, j'imagine. C'est réussi. Je n'achèterai plus vos produits, et je demanderai à toutes mes connaissances de boycotter votre marque. Je vous demande de prendre conscience de vos responsabilités : retirez, s'il vous plait, vos publicités et faites des excuses publiques.
Karine Pichon-Bonno, 10 mars 2003

C'est une publicité pour vendre des sous-vêtements : Une s'adresse aux hommes ( 3 hommes musclés en slip avec un ballon de foot américain) et l'autre s'adresse aux femmes : 3 femmes en string et soutien-gorge se trémoussant autour de barres en aluminium comme dans les bars à strip-tease des feuilletons américains.
Assimilation des femmes sur l'affiche Sloggi à des strip-teaseuses. La femme au premier plan a un sourire complice. On oppose encore les femmes prostituées et soumises et les hommes machos.
Gwénaëlle Cambot, Cholet, 7 mars 2003

Il y en a de deux types ,je pense que cette marque veut "nous la faire à l’envers"(pardonnez mon expression cavalière );la premiere represente des femmes en strings et soutiens gorges ,ce qui me gêne, c'est le décor rappelant étrangement à celui d'un peep-show(glace et barre de striptease). Esperant sans doute faire taire les feministes Sloggi a réalisé le meme genré de publicité avec trois hommes qui ont l'air très musclé (on pense tout de suite à la série Baywatch) tres stéréotypés,ce qui me choque c'est que l’annonceur a encore une fois cru que les feministes fermeraient leur G...... si il y avaient des hommes équivalents à la pin-up affichés en contrepartie (quoique il est plus avilissant d etre représenté en p... qu' en maitre-nageur)
Redisons le :LES FEMINISTES NE VEULENT PAS VOIR DES HOMMES NUS POUR SE VENGER , ELLLES SONT CONTRE TOUTE FORME D'EXPLOITATION SEXUELLE DU CORPS HUMAIN A DES FINS LUCRATIVES!!!!
Pourquoi la femme est-elle encore représentée sur fond de shema pornographique!!!!
Pour des sous-vêtements ..... en coton!!!!
7 mars 2003

Madame, monsieur,
Je vous écris pour vous faire part de ma plus vive indignation quant à votre dernière campagne de pub mettant en scène trois jeunes femmes dans un décor rappelant clairement un bar à strip tease.
Je ne comprends pas comment une marque peut être assez stupide et inconsciente pour avoir le culot de considérer ses potentielles clientes comme des prostituées. Le slogan est clair : "soyez vous mêmes". Ses implications lorsque l'on voit le visuel aussi : vous pensez donc que "être soi-même", pour une femme censée acheter vos sous vêtements, c'est être une pute? "Danseuses", me répondrez-vous. Ben non, putes soft. Quand un métier consiste à exciter des hommes pour de l'argent - qu'ils glissent dans le slip sloggi, c'est bon, on a compris - il appartient au domaine de la prostitution.
Qu'essayez vous de faire, au juste? Surfer sur la vague de propagande machiste en faveur de la prostitution?
Il est honteux de proposer ce type de modèle aux jeunes filles qui le croisent tous les jours, honteux de dénigrer ainsi l'ensemble des femmes, honteux de conforter les abrutis dans leur idée qu'une femme qui séduit est une prostituée.
Je refuse de voir cette dégradante image des femmes en allant au travail, en rentrant chez moi, dans chacun de mes déplacements. Cela me dégoûte profondément.
Je vous invite à faire cesser *immédiatement* cette campagne et à présenter des excuses publiques pour l'affront que vous venez de faire à toutes les femmes. Dans l'attente, je n'achèterai aucun produit du groupe Triumph et inciterai fortement toutes mes connaissances, femmes et hommes (car ceux que je connais sont également choqués par cette publicité, soyez-en sûrs, tous ne sont pas des brutes épaisses comme celles que vous présentez pour la version homme de votre campagne!) à faire de même.
Marguerite Priol, 11 mars 2003

Madame, Monsieur, qui vous occuppez de la communication des culottes Sloggi,
Pensez-vous vraiment que la situation de danseuse de bar soit "aspirationnelle" pour vos consommatrices ? Enfin revêtues de vos slips, elles iront faire carrière dans le strip tease. C'est tout le bien que vous paraissez souhaiter a vos futures clientes.
Bravo ! Qui vous a fait faire ce bond en avant vers la modernité, le sexy, la jeunesse, la beauté ? Il ne manque que les billets dans la culotte.
Un peu plus loin des hommes, des vrais, avec le casque. Parce que tout ça est dangereux, qu'il faut se protéger. Quand on porte un casque, on est un homme agressif qui prend des risques, un vrai homme. A noter que ce sont des sportifs, pas des prostiués. La prostitution, c'est pour les femmes.
Comme on est créatif chez Sloggi! Une campagne formidable qui ne me fera plus acheter le moindre article, ni de chez vous, ni de la maison mère (maquerelle) à la quelle vous appartenez.
Chantal Danet, 11 mars 2003

Curieux hasard ou provocation calculée ? A deux jours de la journée de la femme, je découvre avec stupeur à tous les coins de rue de ma ville, la nouvelle campagne publicitaire très envahissante des slips Sloggi. Et j'en reste bouche bée tellement celle-ci se révèle scandaleuse : en effet, trois femmes en petite tenue prennent des poses équivoques dans un décor qui ne l'est pas moins puisqu'il évoque celui d'une boîte de strip-tease. Avec en bas de l'affiche le slogan qui tue : " restez vous-mêmes, soyez Sloggi ". En clair, les femmes ne sont bonnes qu'à ça et n'ont plus à s'en cacher.
En parallèle involontaire (du moins, je l'espère) de la marche du collectif " Ni putes, ni soumises ", cela me fait un drôle d'effet de voir toutes ces affiches. Quand un jeune de banlieue découvrira qu'une jeune fille qu'il a en face de lui, porte un sous-vêtement de cette marque, il sera donc tenté d'en déduire aussitôt qu'il a à faire à une fille facile.
Mais cela n'est pas grave, ce n'est que de la pub et c'est forcément pour rire. Et rassurons-nous car il est vrai que, comme l'affirment certaines têtes pensantes des media et du cinéma, les films violents et pornos n'ont aucun effet sur le comportement de certains jeunes et adultes. Alors, il en est certainement tout autant de la pub !
Didier CHICOT - Le Havre (76), 11 mars 2003

Madame, Monsieur,
Votre campagne de pub pour les sous-vêtements Sloggi me choque.
A chaque arrêt de bus je suis obligé de supporter un spectacle qui d'habitude reste confiné à des salles spécialisées. Trois femmes dans des poses langoureuses accrochées à des barres de boîte de strip-tease! De plus, le rapprochement qu'on fait avec les barres de bus (vu que les affiches sont sur tous les abris bus) met mal à l'aise et a un coté malsain (votre pub l'est).
Une autre pub montre un homme hyper musclé, de face, à l'air agressif ! Mais quelle est votre image des hommes et des femmes?? Les hommes machos et les femmes putes ? C'est le seul message qui ressort de votre campagne.
Je n'achèterais pas de sous-vêtement Sloggi (pourtant je projetais de le faire avant d'avoir vu votre campagne).
J'espère que vous stopperez rapidement cette affreuse campagne.
Elise Moreau
P.S. Le clou est le slogan "be yourself" !!!??!!

La publicité se compose de trois jeunes femmes minces, d'environ 18 à 23 ans, deux portent un ensembles de lingerie, l'une blonde et l'autre noire, la troisième est vue de dos, en string à lanières, et adopte l'attitude d'une danseuse de charme. Le pendant masculin de cette publicité affiche trois hommes vus de face, tenant un article de sport, un casque de football américain, et la partie du corps ostentatoirement dévoilée est leur buste.
Je suis sans doute la énième personne à réagir à cette publicité scandaleuse et sexiste. Je n'ai pu pour une raison technique qui m'est inconnue, faire parvenir de message à l'annonceur lui-même (le site filtrerait-il ses mails?!). Je n'ai rien à ajouter aux messages remarquables de clairvoyance qui se trouvent sur votre site, mais je désirerais préciser à ces publicitaires sans vergogne qu'ils creusent petit à petit leur propre tombe et qu'un mouvement de femmes se met très sérieusement en place, y compris parmi les jeunes, dont je fais partie (j'ai 19 ans), et qui sont beaucoup moins dupes de ce genre de messages publicitaires que ce que ces messieurs et dames veulent le croire. Nous en avons assez d'évoluer dans une société où ce genre de publicités surgissent à tous les arrêts de bus, comme si une femme devait se contenter dans son projet de vie de n'être qu'un objet sexuel, de consommation, lui aussi, comme un autre. Qu'ils sachent que nous n'achetons pas à ceux qui utilisent pour nous atteindre l'humiliation sexuelle. Nous achetons chez ceux qui s'adressent à nous en tant qu'individus, et non en tant qu'objet, à ceux qui se soucient de nos besoins et non pas aux fantasmes sexuels des hommes, qui d'ailleurs ne sont pas ceux de tous les hommes (tous ne fréquentent pas les sex shops ni ne regardent de cassettes pornos les samedis soirs). La libération sexuelle de la femme ne consiste pas en cet affichage immodéré d'un corps offert. La libération sexuelle réside dans la contraception, le droit à l'avortement, au choix enfin. Elle est nécessaire et va de pair avec l'égalité au travail, en droits, partout.
L'image qu'ils véhiculent est tout à fait à l'opposé de ce courant libertaire dont ils croient être les porte - parole. Ceux-ci sont en réalité résolument dépassés et parfaitement réactionnaires. Se croient-ils sans responsabilité dans les rapports de plus en plus tendus entre filles et garçons des banlieues, qui pour beaucoup ne font pas la différence entre une femme qui s'affirme et une femme sexuellement provocante? Je me sens agressée par ces images qui, si elles m'atteignent en tant que femme, n'échappent sans doute pas aux garçons, dont les plus vulnérables sont un terreau idéal qui ressortira d'une manière ou d'une autre cette violence visuelle, d'ailleurs subie pour eux aussi. Je ne veux plus être victime d'une publicité comme celle de sloggi. Je ne suis ni aigrie, ni jalouse, moi aussi jeune et jolie. Mais je ne revendique pas ces traits comme caractéristiques de mon identité. Les jeunes femmes que présente sloggi sont des strip teaseuses. Doit-on être strip teaseuse pour exister en tant que femme? Est-ce là le pendant de la masculinité représentée par des hommes agressifs, sportifs en tout cas, en position dominante de toute façon dans cette même campagne de pub? Le combat des femmes est loin d'être terminé. si sloggi ne présente pas ses excuses publiquement pour préjudice moral porté à la gente féminine, un procès pourrait être intenté à leur encontre.
Je l'ai dit, un mouvement est lancé.
Affaire à suivre.
Raphaële Atlan, 11 mars 2003

Dans la campagne de publicité actuelle de Sloggi, il y a deux affiches. L'une pour les femmes, l'autre pour les hommes. Visiblement, celle qui représente des femmes est pour les hommes et ... vous avez compris le truc de l'accroche. Là où les choses sont limites, je trouve, c'est l'image de la femme et celle de l'homme.
L'une des femmes présentées, il y en a trois sur l'affiche, tient une barre de métal et la tient comme font les danseuses de "boîtes à mec", elle porte un string et le tout est donc très suggestif. De quoi ? On se le demande. Je n'ai pas pris le temps d'analyser les 2 autres postures de femme.
Pour les hommes, ce sont des guerriers, en slip avec des coups de maquillage kaki (donc de guerre, si je décode bien) sur le visage. Bref attention Mesdames, les brutes arrivent.
Je ne me reconnais pas du tout dans tout ça et surtout, il y en a partout. C'est carrément lourd, ...
Gabriel Képéklian, 14 mars 2003

Voici ce que je leur écris :
Je déplore que vous fassiez de la femme une prostituée sur vos affiches, c'est franchement moche. Dans l'affiche sloggi qui tapisse tous les espaces de pub en ce moment, on voit des filles en string qui dansent autour de barres comme dans les bars louches des quartiers chauds. Les femmes ne sont pas ce que vous montrez, vous devez les respecter, c'est le minimum.
Pour les hommes, c'est pareil. Ce sont des brutes qui partent à je ne sais quelle guerre. Les hommes ne sont pas des violeurs en puissance. Faut pas abuser.
Je vous demande donc instamment de stopper votre campagne de publicité. Il y a trop de jeunes et d'enfants qui voient tout cela et à qui vous imposez votre vision désaxée de la sexualité. L'association "femme prostituée" et "homme violent", ça veut dire quoi à votre avis ?
Pour ma part, je ne suis plus acheteur de vos marques et sous-marques tant que rien ne changera dans vos messages qui n'ont rien de publicitaire.
Gabriel Képéklian

Le BVP répond le 13 mars 2003
Madame, Monsieur,
Vous avez bien voulu attirer l'attention du BVP sur les réactions que suscitait pour vous le visuel de la campagne SLOGGI de la société TRIUMPH, nous vous en remercions.
A la réception de votre envoi (cette publicité ne nous avait pas été communiquée auparavant), nous vous précisons que nous sommes intervenus directement auprès de l’annonceur concerné en faisant état de votre plainte, et de notre position, et, en lui demandant d’écourter cette campagne.
Nous avons tenu à vous en informer.
En vous remerciant de nous avoir saisis,
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
Jérôme CONSTANT Juriste Conseil Département Plurimédia

Réaction à une réponse du BVP sur la publicité d'un produit de Maggi
On voit sur les abris-bus actuellement ces affiches représentant une photo de jeunes filles en string adossées à des poteaux de streap-tease. L'accroche est "restez-vous même, soyez sloggi". Lorsque j'ai vu cette affiche, j'ai été surprise. Quelques minutes plus tard, j'ai vu plus loin la version "homme". Une affiche représentant des hommes en tenue de footballeurs américains & en caleçon avec la même accroche : "Restez vous même, soyez Sloggi". A ce moment, j'ai compris que c'était de l'humour. A la Grande-Motte (Hérault) par exemple, je n'ai vu que les versions féminines de cette publicité. C'est à dire qu'il y a eu certainement dix versions féminines imprimées, pour une version masculine, parité oblige. Pensez-vous que les habitants de la Grande-Motte, à majorité des personnes âgées, auront compris que c'était de l'humour ? Ce qui est gênant c'est le "restez-vous même" accolé à une photo de peep-show. Ce "restez-vous même" associé à une image de femme "marchandise" consommée dans l'univers de la pornographie. Une femme qui est jeune et belle.... qui ayant enfilée sa culotte se déchaîne et devient ce qu'elle a toujours rêvée d'être : une vedette du peep-show. Pensez-vous que les petites filles qui verront cette publicité dans la rue comprendront que c'était une blague et que la maman qui s'enroule autour du poteau ne se prend pas pour un pompier accroché à la rampe d'urgence ? Sloggi n'est pas une marque jeune. Ses culottes sans coutures étaient portées par ma mère. Pratique, elles sont plus confortables qu'esthétiques et peuvent être mises par des femmes de tous âges et de toutes tailles (la majorité des femmes ont plus de quinze ans et pèsent plus de quarante kilos). C'est dire le décalage entre l'image véhiculée par cette publicité et sa clientèle. Ce qui est gênant, c'est l'utilisation quasi-systématique du corps dans la publicité ou dans la presse magazine. Des corps idéalisés qui ne reflètent même plus la réalité de nos vies mais des idéaux de beauté hors d'atteinte pour la plus part des hommes et des femmes. C'est peut-être ici que la publicité s'engouffre, dans cette quête de beauté et de jeunesse perpétuellement insatisfaite car forcément jamais aboutie. Mais est-ce qu'elle ne crée pas ainsi de nouvelles frustrations ?
Pour finir, pensez-vous qu'il est si difficile d'être créatif quand on fait de la publicité et que l'on gère des budgets de plus d'un million d'euros ?
Christelle Gossart, 20 mars 03

3 femmes en string se trémoussent devant un poteau (comme les gogo danseuses)
Analyse : Début mars à travers les rues de Montpellier, cette publicité m'a choquée...encore une, mais un peu plus provo que d'habitude...La publicité pour le savon Samex était déjà limite ("une femme se léchant la cuisse")et je ne parle pas de toutes les pubs pour les sous-vêtements ...je ne pense pas que la femme se résume à cela...c'est une violence psychologique à la vue des enfants, des jeunes, des adultes... Avec des amies nous étions prêtes à faire une action contre cette pub...mais à qui s'adresser pour dénoncer et empêcher tant d'images qui agressent et qui malheureusement ont trop tendance à se banaliser...La télé nous "balance" ses horreurs quotidiennes et la ville se balise d'images sexuelles...
En tant que femme, je pense à ces femmes qui sont agressées...je pense à ces femmes qui se battent pour pouvoir s'exprimer librement...je pense à ces femmes qui sont tuées sans raisons...mais également je pense aux enfants et aux jeunes "inocents" qui n'ont pas encore la faculté de prendre du recul par rapport à des images...pour ceux qui pensent encore que la place de toutes les femmes est au foyer...
Avant je trouvais les pubs "Sloggi" un peu ringardes....Là je dois dire que cette pub est "Porno"...
Si quelqu'un à une idée...
Sylvie Cocrelle, 28 mars 03