TATI (magasins de vêtements bon marché), publicité pour la rentrée des classes, affiches 4x3 dans le métro parisien et aussi à Marseille (août 01)

Au premier plan, une petite fille souriante tendance nunuche « sois belle et tais-toi ». Derrière elle, un garçon, l’air malin, qui lève au-dessus de la tête de la fille une ardoise qu’elle ne voit pas et sur laquelle est écrit : "Les filles s'est nulle [sic]".
Premières impressions :
Ce garçon a grand besoin de retourner en classe apprendre l’orthographe.
Il ne semble pas savoir que les filles obtiennent en moyenne de meilleurs résultats scolaires que les garçons.
Tati aurait-il déclaré la guerre des sexes ? La guerre à l’orthographe ? Ses clients sont en majorité des femmes et des filles : méprise-t-il à ce point sa clientèle en les traitant de « nulles » ?
La pub Tati, « c’est nul », c’est sexiste et c’est grave !

RÉAGISSEZ !

Écrivez à : contact@tati.fr
au bureau de vérification de la pub : bvp.org
au magasin principal 42 boulevard de Rochechouart 75018 Paris
Venez en parler à la prochaine réunion de la meute parisienne samedi 1er septembre, de 14h30 à 17h, au Rivoli Park, 216 rue de Rivoli, métro Tuileries, et préparer une éventuelle manif.

Lettre adressée par Laetitia au BVP, 3 sept.-01
Je suis choquée des propos que tient cette publicité. Sous couvert d'humour (cf. les fautes d'orthographe), les petites filles sont insultées.
Quand on a sait que les filles sont généralement défavorisées par le système scolaire francais, on a de quoi s'indigner.
Je souhaite que vous donniez un avertissement aux magasins Tati.

Hélène, 4 septembre 2001
dans plusieurs stations de métro (tout au long de la ligne 4 par exemple) des affiches pour la promotion d’articles scolaires.
Sur ces affiches, une fillette d’une dizaine d’années, souriante, certainement contente de rentrer en classe.
Derrière elle, un garçonnet du même âge tient une ardoise au-dessus de la tête de la jeune fille. Un peu comme l’on ferait des oreilles d’âne à quelqu’un qui pose sur une photo. Et cette ardoise dit : " Les filles, s’est nulle "
Sexisme primaire au berceau ; voici comment on peut qualifier cela. Une démarche loin d’être nécessaire pour vendre des fournitures scolaires.
Le Directeur de la Communication des magasins Tati, qui s’adresse ici aux enfants, ne sait-il pas que les enfants ne comprennent que le 1er degré ? Autrement dit, ils prendront cette sentence pour une vérité. Avec tous les comportements qui en découleront tout au long de leur vie.

Marie-Ange Filippi, 4 sept. 2001
Ce qui me paraît bien plus pervers est la représentation des écoliers.
Le petit garçon est habillé normalement avec une coupe de cheveux de petit garçon. La petite fille est assise les poings sur les hanches. Ses cheveux sont détachés, roux et mousseux. Elle porte un Tshirt blanc illustré d'un dessin de Manga (bande dessinée japonaise). Elle sourit.
La représentation habituelle des écolières dans la publicité est plutôt des petites filles avec des tresses. Les écoliers en général sont représentés faisants des grimaces, les genoux couronnés. Il suffit de regarder les autres publicités qui paraissent en ce moment par exemple une pub pour un produit de petit déjeuner. Mais en aucun on ne voit une fillette à la chevelure rousse opulente, la peau laiteuse, le sourire ironique et sûre d'elle. C'est la représentation habituelle d'une tentatrice voluptueuse, pas d'une écolière victime des moqueries des garçons. Cette belle plante n'a rien à voir avec le monde des cours de récréation.

Tati
Directeur Général : Monsieur Ouaki
Directeur de la Communication : Monsieur Pierre Lasne
Adresse postale : 4 Boulevard Rochechouard 75018 Paris
Téléphone : 01 55 29 50 Fax : 01 55 29 50 95