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Réagissons !

DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 101 - 19 octobre 2005

La Meute réagit à un film publicitaire diffusé à la télévision française en octobre 2005, et visible sur le site http://www.mazda.fr/

Un jeune homme dispose quatre mannequins féminins en plastique sur les sièges arrière d'une voiture. Ils sont vêtus d'une robe courte et légère. Gros plan sur la poitrine de l'un d'eux, avec l'arrondi régulier des deux seins. L'homme prend le volant et démarre. On voit sa main qui passe une vitesse, puis les jambes d'un mannequin dont la main remonte la robe, dévoilant le haut des bas.
Peu de temps après, l'homme arrête la voiture, ouvre la portière et prend dans ses bras ce mannequin en le soulevant du siège. Il constate, et nous aussi (gros plan) que les seins ronds sont devenus pointus, les mamelons pointant bien visiblement. On entend un rire féminin, et une voix de femme dit un slogan, qui s'inscrit en même temps à l'image : « [Z], le monospace à réactions. »

Que faut-il comprendre ? Qu'il suffit d'un trajet dans cette voiture pour transformer un mannequin de plastique en une femme réelle, riant de plaisir et pleine de désir pour le conducteur ?
Du désir ?

Un doute me prend. Y aurait-il encore des hommes ou des publicitaires pour ignorer une particularité de la physiologie des femmes ? Leurs mamelons peuvent se rétracter et durcir si elles ont froid. Essaieraient-ils de nous vendre une climatisation polaire ? Pire, peut-être confondent-ils les mamelons avec le clitoris, dont l'érection est due au désir ?

Il nous semble urgent de développer l'éducation sexuelle à l'école, et de prévoir des sessions de recyclage accéléré pour les publicitaires de [Z].

À propos de « réactions », La Meute adresse les nôtres au PDG de Mazda Automobiles France S.A.S ; Z.I. Moimont 2 ; 1, rue Eugène Pottier ; Marly-La-Ville 95 476 Fosses Cedex. Faites de même, sur le thème « J'ai vu votre publicité sexiste à la télévision [ou sur votre site]. Elle m'a donné le désir de ne surtout jamais acheter une voiture de votre marque. » Merci d'envoyer une copie à La Meute, pour le site.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 102 - 23 décembre 2005

ci-dessous, version française (avec SNCF). Pour la version belge, remplacez SNCF par SNCB.


NON AU TRAIN PROXÉNÈTE !

La SNCF fait de la publicité pour la prostitution !


Pour vendre un voyage Paris - Amsterdam par le train Thalys, des affiches dans le métro parisien montrent, dans un musée, un père Noël passant un bras autour de la taille d'un renne humanisé et debout.

Nouvelle publicité, dans Libération du 22 décembre 2005 : la photo d'une rue pavée, de nuit, mal éclairée par une lumière rouge, avec un renne dans une vitrine, exhibant ses cuisses, tandis qu'un homme ventru déguisé en père Noël s'apprête à entrer, les yeux cachés par des lunettes noires.

ÇA SUFFIT !

Un père Noël putanier, vous trouvez ça drôle ?
Non à la banalisation de la prostitution par la SNCF !
Non, le père Noël n'est pas une ordure, sauf dans l'image qu'en donne la SNCF !

La Meute contre la publicité sexiste (4927 membres dans 51 pays) demande à la SNCF de faire des excuses.

Nous ne voyagerons plus par Thalys tant que la SNCF n'aura pas pris l'engagement public de cesser ces publicités sexistes.


Thalys International est une filiale des chemins de fer français (SNCF) et belge (SNCB).
La publicité est visible sur le site de l'agence : http://www.jumpfrance.com/creation/campagne/campagne.htm


Écrivez au Service Clientèle Thalys
Place Stéphanie 20
1050 Bruxelles Belgique
par Internet :
http://www.thalys.com/fr/fr/guide-du-voyageur/apres-vente/demande-precisions-form?th=

L'argument qu'emploient les annonceurs pour leur défense est qu'ils ne reçoivent aucune protestation de féministes. Donc, écrivez, c'est utile ! On estime qu'une protestation exprimée par un individu correspond à la colère de mille personnes furieuses et n'ayant pas écrit.
Les publicitaires savent que leurs clients en tiennent compte : « Dès que les annonceurs avec lesquels nous travaillons reçoivent du courrier de protestation, ils perdent confiance en nous. » (Benoît Schmider, cité dans Le Monde, 20 oct. 2001).

Écrivez aussi à l'agence auteure de cette publicité sexiste, Jumpfrance : olivier.daban@jumpfrance.com (site : www.jumpfrance.com)

et aussi à Libération, courrier des lecteurs : 11 rue Béranger 75003 Paris
http://www.liberation.fr/courrier/mail.php?f=1&id=courrier


et envoyez-moi copie de vos courriers, pour que je les mette sur le site !

Bonne année 2006, sans publicité sexiste ! Travaillons-y ensemble !

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 103 - 26 décembre 2005

À ce jour, nous sommes 4 932 personnes et associations, dans 51 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

Bientôt 5 000 ! Contribuez-y en faisant signer autour de vous le Manifeste, sur le site http://www.lameute.fr/texte/

Bravo à toutes les personnes qui ont réagi à la publicité sexiste banalisant la prostitution (voyez sur le site de La Meute : http://www.lameute.fr/actualite/thalys.php3) !
Ecrivez à l'annonceur, c'est efficace !

Un conseiller du Service Clientèle Thalys a déjà répondu : « Je tiens à vous faire part, au nom de Thalys International, de mes plus vifs regrets si notre publicité vous a déplu.
Je vous indique avoir transféré votre courriel au service concerné, qui ne manquera pas de le lire avec toute l'attention qu'il convient. »
(à suivre)

Prix Macho et Femino 2006 choisis par La Meute

La fin de l'année approche et, avec elle, la fin de la récolte abondante de publicités sexistes (pour le prix Macho) et du recueil très réduit des publicités les moins sexistes (pour le prix Femino).
Si vous avez mis de côté des publicités diffusées en 2005 dans un périodique francophone, ou photographiées dans l'espace public (rue, métro), envoyez-les sans tarder à La Meute, Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris.
Vous pouvez aussi les scanner et me les envoyer par courriel (document en .jpg, merci !)

Si vous pouvez venir à Paris, je vous propose de nous retrouver le dimanche 8 janvier de 15h à 18h dans le pub irlandais Carr's, 1 rue du Mont-Thabor 75001 Paris (métro Tuileries). Nous procéderons à la sélection pour le prix Femino 2006 et au choix des prix Macho de La Meute.

La sélection pour le prix Femino sera visible sur le site courant janvier.
En février, vous pourrez prendre part, par Internet, au vote pour la désignation du prix Femino de La Meute (voyez celui de 2005 sur http://www.lameute.fr/prix/index.php3)
Les prix de La Meute seront proclamés vers le 8 mars 2006.

À bientôt !
Bonne année 2006, sans publicité sexiste ! Travaillons-y ensemble !

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 104 - 1er février 2006

À ce jour, nous sommes 5 008 personnes et associations, dans 52 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »
OUI, La Meute a dépassé les 5 000 membres !

PRIX FEMINO 2006
Aux urnes !
Appel aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !"
Ce courriel concerne toute La Meute, même si les pubs sélectionnées sont seulement françaises.

Vous êtes invité-e à voter, jusqu'au 25 février 2006 inclus, pour le prix Femino 2006, qui sera décerné à la publicité la moins sexiste diffusée en 2005 dans un magazine francophone.
Après une recherche comparable à celle de l'aiguille dans la meule de foin, les responsables de La Meute ont sélectionné huit publicités, qui leur semblent être les moins sexistes de l'année 2005.

À vous de voter pour celle que vous souhaitez voir primée !

Attention ! Le vote est réservé aux signataires du Manifeste "Non à la pub sexiste!" Chaque personne ne peut voter qu'une fois.

Comment faire ?
Allez sur le site de La Meute http://www.lameute.fr/prix/
Regardez la reproduction des publicités sélectionnées.
Choisissez celle que vous préférez, et votez en remplissant le bulletin prévu ! Si vous ajoutez des commentaires, ils pourront figurer sur le site.

Quant aux prix Macho, La Meute parisienne a sélectionné les pires des publicités sexistes de 2005 (il y avait l'embarras du choix !), dans trois catégories :
1. Clichés sexistes
2. Nudité ou sexualité sans rapport avec le produit.
3. Violences, prostitution, pornographie.

Les résultats seront présentés lors de la proclamation du prix Femino qui aura lieu le 5 mars 2006 à Paris. Ils seront envoyés à toute La Meute par courriel.

Ne tardez pas à voter ! Le vote sera clos irrévocablement le 25 février 2006.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 105 16 février 2006

À ce jour, nous sommes 5 084 personnes et associations, dans 53 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

Si vous n'avez pas encore voté pour le prix Femino de la Meute, qui récompensera les publicités les moins sexistes diffusées en 2005 dans un périodique francophone, ne tardez pas ! http://www.lameute.fr/prix/

>> Le vote sera clos le samedi 25 février 2005 à minuit. <<


Cher-es membres de La Meute,

J'aurais aimé vous écrire plus tôt pour vous informer des suites de la dernière action de La Meute. Ayant enfin reçu quelques réponses, je me résous à vous donner des nouvelles. Elles ne sont pas bonnes.

Cette action portait sur la publicité du train Thalys : la photo d'une rue pavée, de nuit, mal éclairée par une lumière rouge, avec un renne dans une vitrine, exhibant ses cuisses, tandis qu'un homme ventru déguisé en père Noël s'apprête à entrer, les yeux cachés par des lunettes noires.

Au nom de La Meute, j'ai écrit (par courriel et par la poste) le 23 décembre 2005 pour protester contre cette banalisation de la prostitution :
à Thalys, à la SNCF, à l'agence Jump qui avait réalisé cette publicité, au quotidien Libération qui l'avait publiée le 22 décembre 2005, ainsi qu'au BVP (Bureau de vérification de la publicité) et à la HALDÉ (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité).
De nombreux membres de La Meute ont écrit eux aussi. Jamais une action de La Meute n'a suscité une telle participation. Vous trouverez sur le site 42 lettres de protestation, pour la plupart très bien argumentées. (http://www.lameute.fr/actualite/thalys05.php3)
1. Première bonne nouvelle (mais c'est la seule) : le 4 janvier, l'image de la campagne, qui figurait en page d'accueil et en bonne place dans les portfolios du site de Jumpfrance, n'est plus accessible.

2. Deuxième réaction : le BVP
Julie Joseph, juriste Conseil du BVP, nous répond le 17 janvier 2006 que le BVP a été interrogé avant diffusion. Réponse apportée :
« ce visuel mettant en scène un père Noël entrant dans une vitrine dans laquelle un renne représentant une prostituée exhibe ses cuisses, nous est apparu de nature à choquer les familles à l'époque des fêtes de Noël. De plus, le fait de banaliser la prostitution telle qu'elle se pratique à Amsterdam, et qui demeure considérée comme une forme d'esclavage, nous est apparu contraire aux dispositions relatives à la protection de l'Image de la personne humaine [un document du BVP]. »
Elle ajoute que le BVP est « intervenu après diffusion auprès de l'agence en charge de la communication pour lui demander de ne plus utiliser ce type de ressort publicitaire ». Oui, mais le mal était fait ! « Et à quoi sert le BVP, lui ai-je répondu, puisqu'on ne tient pas compte de ses avis ? » Pas de réponse.

3. Un mois passe. Aucune réponse des autres institutions auxquelles nous avions écrit.

On ne peut pas appeler réponse un accusé de réception de Thalys, signé par une femme « conseiller service clientèle » qui ajoute : « J'ai lu attentivement votre courrier où vous expliquez clairement que la publicité Thalys de fin d'année a heurté votre association qui a comme mission la lutte contre la publicité sexiste. Soyez assurée que je regrette très sincèrement cette situation. » Que regrette-t-elle ? Que nous ayons été « heurté-es » ? Nous demandions des excuses, pas de la compassion !

On peut craindre que notre ferme déclaration « Nous ne voyagerons plus par Thalys tant que la SNCF n'aura pas pris l'engagement public de cesser ces publicités sexistes » n'a pas eu d'effet sensible sur le chiffre d'affaires de la compagnie. Or ne plus acheter leur marchandise ou leur service est le seul argument qui peut toucher les annonceurs. Dans le cas de Thalys, il est difficile de le rendre crédible.

4. Enfin arrive une lettre, datée du 8 février, signée de Louis Schweitzer, président de la HALDE. C'est la réponse-type, que certain-es d'entre nous ont déjà reçue pour l'action précédente (contre le lunettier Afflelou).

« [accusé de réception. description de la publicité]
Je dois vous informer que cette publicité ne relève pas de la provocation à la discrimination au sens juridique du terme.
En effet, il n'y a pas en l'espèce d'incitation manifeste et directe à commettre une discrimination au sens du code pénal, notamment à opérer une différence de traitement entre des personnes placées dans des situations comparables, dans un champ lui-même défini par la loi, tel le refus d'embauche, de logement, de la vente d'un bien ou de l'accès à un service…
Aussi, en l'absence d'éléments susceptibles d'établir l'existence d'une discrimination prohibée par la loi ou un engagement international, la Haute autorité ne peut donner suite à votre réclamation. »

On pourrait arguer que cette publicité sexiste fait l'apologie du proxénétisme, condamné par plusieurs engagements internationaux signés par la France, mais j'ai peur que ce soit de l'énergie gaspillée. Manifestement, la HALDÉ a décidé de ne pas s'occuper de publicité sexiste.

5. Dernière nouvelle, qui m'a achevée.

Le même 8 février, la Commission des lois du Sénat entendait Louis Schweitzer (compte rendu sur <http://www.senat.fr/presse/cp20060208.html)
Voici les principaux éléments de son intervention :
La HALDE a reçu 1.377 dossiers depuis sa création en juin dernier.
38 % concernent des discriminations à raison de l'origine nationale, raciale ou ethnique, 14 % la santé et le handicap, 6 % l'âge, et 6 % le sexe, avec pour ce critère une proportion égale de dossiers déposés par des femmes et par des hommes.
45 % des réclamations visent l'emploi, 22 % les services publics, et le reste l'accès aux biens et services privés, le logement et l'éducation.
La HALDE dispose d'un budget annuel de 10,7 millions d'euros et de 44 emplois pourvus, 22 étant affectés au service juridique chargé d'instruire les réclamations.
6 % seulement portent sur une discrimination relative au sexe : cela fait 82 réclamations. La Meute doit entrer pour une bonne part dans ce total. Le sexisme mobilise donc si peu !
Votre chefdemeute, un peu découragée mais restant ferme dans l'adversité, vous demande de contribuer par des idées lumineuses aux futures actions de La Meute.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 106 24 février 2006

UNE RÉPONSE DE THALYS !

À ce jour, nous sommes 5 125 personnes et associations, dans 53 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

Cher-es membres de La Meute,

« On ne va pas se décourager pour si peu » : de nombreux membres de La Meute m'ont envoyé des courriels de soutien, et je les remercie de leur sollicitude !
J'ai repris du poil de la bête, d'autant qu'est arrivé ENFIN ! un courriel du directeur général de Thalys.
Vous le trouverez ci-dessous, et ensuite la réponse que je lui ai envoyée au nom de La Meute.

Madame,
Le visuel publicitaire auquel vous faites référence s'inscrivait dans le cadre général d'une campagne promouvant les destinations de Paris, de Cologne et d'Amsterdam.
Le visuel incriminé s'inscrivait dans un dispositif, sur un ton « décalé», comprenant notamment des visuels mettant en scène le Père Noël et un renne dans diverses situations dont celle que vous évoquez.
Je note aujourd'hui que nous avons peut-être sous estimé l'interprétation de ce dernier visuel sur certains publics, visuel dont nous avions cependant eu la précaution de limiter l'utilisation à des insertions dans une presse destinée à un public adulte apte à priori à ne pas le recevoir au premier degré.
Je regrette, et ceci dans une période d'hypersensibilité, que vous ayez reçu un autre message que celui qui était souhaité. En aucun cas bien sûr nous n'avions eu l'intention de choquer les esprits ou de banaliser la prostitution.
Croyez bien, Madame, que j'ai pris acte de vos réactions pour les prochaines campagnes de communication de ma marque.
Je vous prie de croire, Madame, en l'expression de mes sincères salutations.
Jean-Michel Dancoisne

RÉPONSE DE LA MEUTE
Monsieur,
Au nom de La Meute contre la publicité sexiste, je note votre engagement de tenir compte de nos réactions quand vous préparerez vos prochaines campagnes de publicité. Soyez assuré que nous y serons très vigilant-es !

Vous affirmez que votre but n'était pas de banaliser la prostitution.

Comment mieux banaliser la prostitution, pourtant, qu'en plaçant le père Noël, personnage familier de notre culture, dans une situation de prostitution, aux Pays-Bas où celle-ci est légale ?
Quelle invitation plus efficace à considérer comme l'un des droits de l'homme cet achat par un vieux bonhomme d'un jeune corps, traité comme une viande et une marchandise ?
Quel message plus clair sur la légitimité de cette façon d'imposer son désir, par le pouvoir de l'argent, à quelqu'un qui n'en ressent pas ?

Derrière l'écran de fumée de vos expressions de marketing (« ton décalé », « premier degré », « public adulte ») se cache la réalité crue et sordide des violences faites aux femmes. Dans le monde, des millions de femmes et d'enfants pauvres paient très cher, dans leur corps, dans leur vie, dans leur devenir, le prix d'un soulagement égoïste, d'un moment d'excitation machiste, d'un mal-être masculin.

Utiliser, pour une publicité d'un produit visant un large public, une image de ce registre, c'est cautionner un système mafieux d'une telle brutalité que faire de l'humour à ce sujet nous paraît témoigner d'un singulier manque de sensibilité et d'humanité.

Nous vous invitons donc à redoubler de précautions dans le choix des images que vous associerez désormais à votre société.


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À bientôt pour de nouvelles actions !

À ceux qui ont envie d'agir tout de suite, je suggère d'écrire au Président de la République française pour lui demander que la France traduise human rights par droits humains : c'est la dernière action du réseau "Encore féministes !", et elle est urgente : voir http://encorefeministes.free.fr/droitshumains.php3

Adelphiquement,
Florence Montreynaud

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 107 8 mars 2006

À ce jour, nous sommes 5 163 personnes et associations, dans 53 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »


PRIX FEMINO & MACHO 2006 DE LA MEUTE

1. Prix Femino décerné aux publicités les moins sexistes diffusées dans un périodique francophone en 2005.

L'objectif du prix Femino, décerné pour la cinquième année, est pédagogique. La Meute veut encourager les publicitaires qui, loin des clichés machistes, donnent une image positive ou valorisante des femmes, ou des rapports entre êtres humains.

Huit publicités avaient été sélectionnées par les responsables de La Meute et proposées au vote des membres par Internet. Elles sont visibles sur le site de La Meute http://lameute.fr/prix/2006 .

Hors concours : la superbe campagne de Dove, car Dove a déjà été lauréate en 2005.

Vous trouverez, pour chaque publicité sélectionnée, les commentaires, souvent très riches et personnels, des votants.

Remporte le Femino d'or : Adia (travail temporaire)
Image : Une jeune femme, vêtue d'un pull et d'un pantalon, est debout, l'air résolu, adossée à un portail, devant une maison avec des arbustes et des fleurs.
Texte : « Arrêtons le gâchis. Cette femme veut être jardinière, mais ce n'est pas facile parce qu'on pense encore que c'est un métier d'homme. Laissons leurs chances aux compétences. »
La Meute aime... cette image de femme faisant un métier traditionnellement masculin, d'autant que la même société avait diffusé auparavant des publicités sexistes jouant sur les mots et sur la mise en page.
Cette publicité a obtenu 32 % des voix.

Remporte le Femino d'argent : Aide et Action (association pour le parrainage d'enfants dans des pays pauvres)
Image : Photo (buste) d'une fillette africaine, le regard vers le haut.
Texte : « Elle est puissante (…) L'éducation change le monde. »
La Meute aime... l'emploi du mot puissante, au féminin, et aime aussi l'espoir que porte cette fillette, aidée à bon escient.
Cette publicité a obtenu 19 % des voix.

Remporte le Femino de bronze : CCCA BTP Languedoc-Roussillon
Image : une jeune femme composée de deux moitiés ; à gauche, elle est vêtue d'un bleu de travail et elle tient un mètre à la main ; à droite, elle porte une blouse tachée de peinture, et elle a un pinceau à la main.
Texte : « Stop aux idées reçues. Delphine, 22 ans. Maçonne à 14h, artiste à 20h. »
La Meute aime... cet emploi correct de la langue française, et cette représentation originale d'une femme à la fois artiste et exerçant un métier non-traditionnel.
Cette publicité a obtenu 16 % des voix.

Pour les votes des autres publicités sélectionnées, voyez le site http://lameute.fr/prix/2006


2. Prix Macho 2006

Des publicités, choisies parmi les plus sexistes de 2005, ont reçu le prix Macho 2006.
(voir les descriptions sur le site http://www.lameute.fr/actualite/macho06.php3 )

Trois catégories
Clichés sexistes :
Realtime (chaîne de télévision)
Nana (protège-slips)
Regionsjob.com (site d'offres d'emploi)

Nudité ou sexualité sans rapport avec le produit_
Leclerc (hypermarchés)
Comité martiniquais du tourisme
VK (téléphone portable)
Théâtre national de Toulouse (couverture du programme de l'année 2005-2006)

Violences, prostitution et pornographie
Thalys (train)
Afflelou (opticien)
Diesel (vêtements)


Merci aux membres qui ont envoyé des publicités sexistes ou non ! Continuez à adresser à La Meute celles qui retiennent votre attention, en vue des prix Femino et Macho de 2007, en indiquant le nom du périodique et la date !

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 108 19 mars 2006
Un grand film

Une femme d'âge moyen, de corpulence moyenne, se tient debout, dans la rue, vêtue d'un soutien-gorge et d'une culotte rouges, le visage inexpressif. La caméra se déplace vers la droite lentement : nous découvrons d'autres femmes, elles aussi en sous-vêtements, elles aussi sans grâce ni expression particulières. Leurs sous-vêtements sont neufs, avec des formes et des couleurs modernes. Puis la caméra nous fait voir un homme, un homme ordinaire, en slip, puis des enfants. Tous ces gens sont banals, c'est vous ou moi, ou nos proches : que font-ils dans la rue ainsi dévêtus ? La caméra recule, et on comprend qu'ils attendent à un arrêt d'autobus, mais pourquoi dans cette tenue ? d'autant que la neige commence à tomber…
Un bruit de moteur. C'est l'autobus qui arrive ; les personnes montent, l'autobus redémarre, le plan s'élargit et nous découvrons l'ensemble de l'arrêt : il porte un panneau publicitaire avec la mannequin Claudia Schiffer vêtue d'un soutien-gorge et d'une culotte, qui nous sourit pour nous vanter une marque. C'est alors qu'apparaît le titre de ce film : Out of Place. Déplacé.
En effet, ces images n'ont pas leur place dans la rue, à l'arrêt où nous attendons l'autobus pour aller travailler, pour rentrer chez nous, là où se tiennent debout nos corps imparfaits, marqués par la vie, fatigués par la journée. Ces images publicitaires sont une insulte, une obscénité, un outrage. Elles n'ont pas leur place dans l'espace public.
Le film dure une minute et quinze secondes. Out of Place (2001), de la Norvégienne Ellen A. Lundby, est une grande œuvre politique.
Il a été projeté au Festival international de films de femmes de Créteil et du Val-de-Marne, dans le cadre d'un (excellent) programme européen de courts métrages intitulé « l'humour au féminin ».
On peut se procurer l'ensemble du programme en location moyennant 200 € en écrivant à iris@filmsdefemmes.com

Ce courriel est adressé à l'ensemble de La Meute.
À ce jour, nous sommes 5 210 personnes et associations, dans 53 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »


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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 109 5 mai 2006

Ce courriel est adressé à l'ensemble de La Meute.
À ce jour, nous sommes 5 343 personnes et associations, dans 53 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

Football et prostitution
La Meute contre la publicité sexiste et "Encore féministes !" font partie, en France, du Collectif National Droits des Femmes (CNDF). Ces réseaux s'associent donc à l'appel lancé par trois regroupements : la Coordination Française Marche Mondiale des Femmes, le Collectif National Droits des Femmes et la Coalition contre le trafic des femmes.
Plusieurs manifestations sont prévues dans le monde.
Les groupes parisiens participerons à celles de Paris avec notre banderole LES ÊTRES HUMAINS NE SONT PAS DES MARCHANDISES (des précisions seront envoyées plus tard).
Voici le texte de l'appel
Coupe du Monde de Football
Non aux bordels du Mondial !

Du 9 juin au 9 juillet 2006, 12 villes allemandes accueilleront la Coupe du monde de Football et 3 millions de spectateurs environ - majoritairement des hommes - s'y déplaceront. Un événement sportif qui aiguise tous les appétits, même les plus sordides.

Événement sportif ou méga-bordel ?
A l'occasion de cet événement, l'industrie du sexe a érigé un gigantesque complexe prostitutionnel. Un méga bordel de 3000 m2 pouvant accueillir 650 "clients" en même temps est déjà construit à Berlin à côté du principal stade de la Coupe du Monde. De plus, auprès de chaque stade, dans des zones clôturées de la taille d'un terrain de football, on a construit des "cabanes du sexe" ressemblant à des wc et appelées "cabines de prestation". Préservatifs, douches et parkings sont à la disposition des acheteurs avec un souci particulier de protéger leur "anonymat". Pour rentabiliser ces investissements et spéculant sur une demande accrue, les proxénètes et autres entrepreneurs de sexe s'apprêtent à importer des dizaines de milliers de femmes "supplémentaires", issues majoritairement de pays pauvres.

Le corps des femmes n'est pas une marchandise
La prostitution, cette exploitation du sexe et de la misère, cette domination d'un sexe sur l'autre, est-ce cela, les rapports entre hommes et femmes que nous voulons ?
Quel monde, quelle société voulons-nous ? Que tout s'achète et se vende ? Que le corps humain soit une marchandise comme les autres ?
Les femmes ne seraient-elles que des objets ? Et les hommes, que des machines à baiser incapables de respecter la dignité et l'intégrité d'autres êtres humains ?

Nous disons NON au système prostitutionnel qui organise l'accès payant des hommes au corps des femmes.
Nous disons NON à la demande, à « ceux qui veulent payer pour ça » !
Nous disons NON à la banalisation de la prostitution qui ne fait que masquer les violences pourtant extrêmes inhérentes à celle-ci.
Nous disons NON à la traite des êtres humains et à tout ce système prostitutionnel qui génère d'immenses profits pour les exploiteurs.

Agissons pour que le Mondial de football ne fasse pas la promotion publique de la traite et de la prostitution des femmes !
* En obtenant que les membres des équipes de football, les clubs de supporteurs et les Fédérations rendent publique leur opposition à cette exploitation sexuelle ;
* En exigeant que les pays comme la France - qui ont ratifié les Conventions et Protocoles contre la prostitution et la traite - s'opposent à la promotion de la prostitution pendant la Coupe du Monde, demandent la fermeture de ces bordels, ou se retirent de la compétition ;
* En protestant auprès du gouvernement allemand et de ses ambassades par lettres et délégations ;
* En appelant chacun et chacune à signer la pétition de la Coalition contre le trafic des femmes (CATW), http://catwepetition.ouvaton.org ;
* En rejoignant la mobilisation et les différentes actions que nous déciderons ensemble.


"Encore féministes !" a appelé dès janvier à signer la pétition de la CATW http://encorefeministes.free.fr/football.php3
Pour vous joindre à une action d'hommes qui s'engagent personnellement contre la prostituton, voyez http://encorefeministes.free.fr/actions/action20amour.php3

Du nouveau sur le site de La Meute : revue de presse du prix Femino 2006
http://www.lameute.fr/prix/revue06.php3

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Vive la cellulite !
DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 110 22 mai 2006

À ce jour, nous sommes 5 428 personnes et associations, dans 55 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

Au PDG des Laboratoires Vichy

Monsieur,
Dans les vitrines de nombreuses pharmacies françaises, on peut voir une affiche publicitaire pour le produit Lipocure de Vichy, présenté comme anti-cellulite. Cette campagne est aussi diffusée dans la presse et à la télévision.

La publicité montre, de la taille aux genoux, le corps nu d'une femme très mince, de profil. Une dizaine de gros boutons donnent à la peau des cuisses et des fesses l'aspect d'un fauteuil capitonné.

En représentant une femme subissant un traitement douloureux (même si la manipulation est faite par ordinateur), en assimilant la peau d'une femme au cuir d'un siège, vous utilisez la violence sexiste pour vanter votre produit. Vous l'aviez déjà fait dans une campagne qui donnait à voir la même partie d'un corps féminin pincée par des pinces à linge.

En outre, votre lutte contre la cellulite dénote une méconnaissance, voire une haine de la féminité.
Si les femmes, même les plus minces, ont de la cellulite, c'est que le fonctionnement de leurs hormones est normal.

Tant que Vichy maltraitera des femmes dans ses publicités, je n'achèterai aucun produit de cette marque.

Avec La Meute contre la publicité sexiste (5 428 personnes et associations dans 55 pays), je vous demande de changer l'orientation de vos campagnes publicitaires et de respecter les femmes et leur corps.

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Je vous invite à copier cette lettre ou à vous en inspirer pour protester vous aussi auprès du PDG.

Pour l'envoyer, je vous recommande d'écrire par la poste : oui, c'est du travail, mais c'est beaucoup plus efficace ! Souvenez-vous que, d'après les spécialistes de la « communication d'entreprise », pour une lettre reçue, on compte mille personnes tout aussi furieuses mais qui ne sont pas allées plus loin que cette réaction immédiate de colère.

Chaque lettre de membre de La Meute pèse donc d'un grand poids. C'est seulement ainsi que nous pourrons nous faire entendre, et l'argument « nous n'achèterons pas vos produits » est le seul qui porte sur un annonceur.

Écrivez à Monsieur le PDG des Laboratoires Vichy
L'Oréal cosmétique active international
3-7 avenue Sainte-Anne 92600 Asnières

Par Internet, au moyen d'un formulaire sur le site
http://www.vichy.com cliquez sur « France », puis sur « contact » ; ensuite il faut remplir un questionnaire et indiquer sa date de naissance (pour distinguer, je suppose, entre « jeunes peaux » et « vieilles peaux » !) Vous pouvez ensuite envoyer votre message en copié/collé.

Si vous envoyez un texte différent, envoyez-m'en une copie pour que je la mette sur le site !