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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 111 à 120


DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 111 22 juin 2006

À ce jour, nous sommes 5 475 personnes et associations, dans 55 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

À la suite de la dernière action de La Meute, contre la publicité sexiste de Vichy, une femme nue dont la peau des cuisses et des fesses a l'aspect d'un fauteuil capitonné, nous sommes plusieurs à avoir reçu par la poste, en réponse à notre lettre de protestation, une réponse de Marion Pujo-Valentin, directrice générale des Laboratoires Vichy.

Nous dénoncions la violence sexiste des publicités de Vichy, qui mettent en scène un corps de femme maltraitée, et aussi la méconnaissance, voire la haine de la féminité et de ses hormones que dénote cet acharnement contre la cellulite.

Nous lui demandions « de changer l'orientation de [ses] campagnes publicitaires et de respecter les femmes et leur corps ».

La directrice générale se dit « désolée » de nous avoir choqués, alors que « ce n'était pas [son] intention », et utilise pour nous « éclairer sur [sa] démarche », les arguments suivants :

Cette image est une « métaphore, telle que le langage publicitaire en utilise couramment, et nullement une agression du corps féminin ».

Elle a été soumise à cent femmes « concernées par un problème de cellulite » chez qui elle a provoqué « des réactions très largement positives » ; certaines y ont même vu « une pointe d'humour bienvenue ».


Pour préparer notre éventuelle réaction à une aussi piètre défense, je vous invite à me donner votre avis. Nous en parlerons à la prochaine réunion de La Meute.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 112 17 octobre 2006
portemanteaux


À ce jour, nous sommes 5 564 personnes et associations, dans 56 pays, à avoir signé, depuis le 28 septembre 2000, le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

Lors de la dernière réunion de la meute parisienne, nous avons débattu du sujet des mannequins dangereusement maigres.
Voici la lettre que j'adresse, au nom de La Meute, au président de la Fédération française de la Couture, en réaction à l'une de ses déclarations.
Et si vous écriviez, vous aussi, en copiant ce que vous voulez de cette lettre, ou en vous en inspirant. Si vous employez d'autres arguments, prière de m'envoyer une copie par courriel, pour le site de La Meute !


à M. Didier Grumbach, président de la Fédération française de la Couture
100 rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris

Monsieur,

Des mannequins trop maigres ont été empêchées par la région autonome de Madrid de participer aux défilés de mode du mois dernier. La ministre britannique Tessa Jowell a applaudi cette initiative, rappelant le danger de ces « images de beauté filiforme » pour la santé des jeunes filles. La ville de Milan a annoncé des mesures analogues.

Des organisateurs de défilés ont critiqué cette « discrimination ».
Vous-même avez déclaré, rapporte Le Monde du 21 septembre : « C'est au créateur de décider de quel type de mannequin il a besoin (...). Cela ne se réglemente pas », et vous avez ajouté que, si une telle mesure était prise en France, « tout le monde rigolerait ».

Tout le monde ?

Pas moi. Ni les membres de La Meute contre la publicité sexiste, réseau féministe, mixte et international (5 564 personnes et associations dans 56 pays) : nous avons décerné en 2005 le prix Femino d'argent à la campagne de Dove mettant en valeur la beauté de femmes des plus diverses.

Je ne vois pas ce qu'une éventuelle interdiction de mannequins décharnées pourrait avoir d'hilarant ; en revanche, je suis atterrée par la désinvolture de vos propos, qui confine à l'irresponsabilité. Où voyez-vous matière à rire ? Les couturiers auraient-ils tous les pouvoirs ?

Les mannequins des défilés de mode ne sont pas, comme les photos des publicités, des images à la silhouette affinée et aux jambes allongées par ordinateur. Ce sont des jeunes femmes souvent faméliques : celles qui pèsent moins de 56 kg et mesurent plus de 1,75 m (norme de l'OMS) prennent des risques graves pour leur santé.

Des déclaration comme les vôtres contribuent à renforcer une norme de beauté unique et impossible à atteindre. La Française moyenne pèse 62 kg et mesure 1,62 m (source : Institut français textile-habillement, 2006). Trop de femmes et de jeunes filles se ruinent la santé parce qu'elles croient que la maigreur, celle des mannequins-vedettes ou des images publicitaires, attire le regard, le désir, l'amour.

Monsieur, j'en ai assez de voir sur les podiums ces portemanteaux ambulants. J'en ai assez qu'on impose au grand public, que la télévision a rendu mondial, un formatage-maigreur des fantasmes de beauté féminine. J'en ai assez que des gens comme vous attaquent des mesures de bon sens avec l'arme, classique en France, du « ridicule qui tue ».

Je vous prie donc d'éviter de m'englober, moi et toutes les personnes ne supportant plus cette image imposée, dans votre « tout le monde ». Les questions de santé publique ne nous font pas rire.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE N° 113 - 26 décembre 2006
Prix Macho et Femino 2007 choisis par La Meute

À ce jour, La Meute compte 5 659 personnes et associations, dans 57 pays, qui ont signé, depuis le 28 septembre 2000, le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

La fin de l'année approche et, avec elle, la fin de la récolte abondante de publicités sexistes (pour le prix Macho) et du recueil très réduit des publicités les moins sexistes (pour le prix Femino).
Si vous avez mis de côté des publicités diffusées en 2006 dans un périodique francophone, ou photographiées dans l'espace public (rue, métro), envoyez-les sans tarder à La Meute, Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris.
Vous pouvez aussi les scanner et me les envoyer par courriel (document en .jpg, merci !)

Si vous pouvez venir à Paris, je vous propose de nous retrouver le dimanche 7 janvier de 15h à 18h dans le pub irlandais Carr's, 1 rue du Mont-Thabor 75001 Paris (métro Tuileries). Nous procéderons à la sélection pour le prix Femino 2007 (qui sera désigné par les membres de La Meute votant sur Internet) et au choix des prix Macho.

La sélection pour le prix Femino sera visible sur le site courant janvier.
En février, vous pourrez prendre part, par Internet, au vote pour la désignation du prix Femino de La Meute.
Les prix de La Meute seront proclamés vers le 8 mars 2007.

À bientôt !
Bonne année 2007, sans publicité sexiste ! Travaillons-y ensemble !

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 114
6 février 2007


À ce jour, La Meute compte 5 699 personnes et associations, dans 57 pays, qui ont signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »


PRIX FEMINO 2007
Aux urnes !
Appel aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !"
Ce courriel concerne toute La Meute, même si les publicités sélectionnées sont seulement françaises.

Vous êtes invité-e à voter, jusqu'au dimanche 25 février 2007 inclus, pour le prix Femino 2007, qui sera décerné à la publicité la moins sexiste diffusée en 2006 dans un périodique francophone.
Après une recherche comparable à celle de l'aiguille dans la meule de foin, les responsables de La Meute ont sélectionné neuf publicités, qui leur semblent être les moins sexistes de l'année 2006.

À vous de voter pour celle que vous souhaitez voir primée !

Attention ! Le vote est réservé aux signataires du Manifeste "Non à la pub sexiste!" Chaque personne ne peut voter qu'une fois.

Comment faire ?
Allez sur le site de La Meute http://www.lameute.fr/prix/
Regardez la reproduction des publicités sélectionnées.
Choisissez celle que vous préférez, et votez en remplissant le bulletin ! Si vous ajoutez des commentaires, vous acceptez qu'ils puissent figurer sur le site avec votre nom.

Quant aux prix Macho, La Meute parisienne a sélectionné les pires des publicités sexistes de 2006 (il y avait l'embarras du choix !), dans trois catégories :
1. Clichés sexistes
2. Nudité ou sexualité sans rapport avec le produit.
3. Violences, prostitution, pornographie.

Les résultats seront présentés lors de la proclamation du prix Femino qui aura lieu le samedi 10 mars 2007 à Paris. Ils seront envoyés à toute La Meute par courriel.

Ne tardez pas à voter ! Le vote sera clos irrévocablement le 25 février.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 115 - 13 mars 2007

À ce jour, nous sommes 5 723 personnes et associations, dans 57 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »


PRIX FEMINO & MACHO 2007 DE LA MEUTE

1. Prix Femino décerné à la publicité la moins sexiste diffusée dans un périodique francophone en 2006.

L'objectif du prix Femino, décerné pour la sixième année, est pédagogique. La Meute veut encourager les publicitaires qui, loin des clichés machistes, donnent une image positive ou valorisante des femmes, ou des rapports entre êtres humains.

Neuf publicités avaient été sélectionnées par les responsables de La Meute et proposées au vote des membres par Internet.
Les images sont visibles sur le site de La Meute http://www.lameute.fr/prix/2007.php3 . Vous pourrez lire, après chaque publicité sélectionnée, les nombreux commentaires des votant-es : ils sont un apport d'une grande richesse à la compréhension des effets de la publicité sur chacun-e de nous.

>Remporte le prix Femino 2007 de La Meute avec 31 % des voix<

>AGF (Assurances générales de France)
<

Il s'agit d'une série de six pages publiée dans Libération du 8 mars 2006. Les images sont présentées comme un reportage sur des murs avec des affiches collées de travers et un peu arrachées.
Les textes composent un argumentaire remarquable sur le problème de la retraite des femmes. À la dernière page : « Vous luttez pour être une femme indépendante. Jusqu'à 60 ans seulement ? » (l'ensemble des textes est sur le site http://www.lameute.fr/prix/2007.php3?pub=agf )

La Meute aime cette manière forte et originale de traiter un sujet important, concernant des millions de femmes en France (et ailleurs) : les conséquences pour les femmes, arrivées à l'âge de la retraite, des inégalités cumulées pendant leur vie de salariée.


Pour le résultat des votes sur les autres publicités sélectionnées, voyez le site http://www.lameute.fr/prix/2007.php3

Mention spéciale aux Chaussures J.M. Weston qui depuis leur déplorable campagne de 2000 ne cessent de s'améliorer.


2. Prix Macho 2007
choisis par la meute parisienne parmi les très nombreuses publicités sexistes envoyées par des membres de La Meute tout au long de l'année.
Nous avons eu l'embarras du choix.

Mention spéciale à Dolce & Gabbana, déclaré hors concours. Depuis des années, cette marque diffuse un festival d'images aux mises en scène recherchées pour leur effet pornographique. L'une de ces publicités a fait scandale en Italie et vient d'être retirée de la campagne mondiale.

Voici les publicités, choisies parmi les plus sexistes de 2006, qui ont reçu le prix Macho 2007.
voir les descriptions - mais pas les images - sur le site http://www.lameute.fr/actualite/macho07.php3

Trois catégories
Clichés sexistes :
Scrabble
voila.fr

Nudité ou sexualité sans rapport avec le produit_
Virgin
Renault, Scenic

Violences, prostitution et pornographie
Dim
Vichy
Cofidis
Printemps

Merci aux membres qui ont envoyé des publicités !
Continuez à adresser à La Meute celles qui retiennent votre attention, en vue des prix Femino et Macho de 2008 ; prière d'indiquer le nom du périodique et la date !

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 116 - 9 avril 2007

Ce courriel est adressé à l'ensemble de La Meute, même s'il concerne plus directement les membres votant en France.
À ce jour, nous sommes 5 782 personnes et associations, dans 57 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

LE CHOIX DES (B)URNES
Dans les rues, en France, sur 12 000 panneaux publicitaires, une photo de jeune femme blonde en soutien-gorge et culotte.
Slogan :
« Enfin une candidature bien soutenue ! »_
ou
« Avec moi, pas d'abstention ! »__

Pour la première fois dans l'histoire de France, quatre femmes politiques (sur douze candidats) se présentent à l'élection présidentielle, et il se peut que l'une d'elles devienne présidente de la République.
C'est pendant ce temps fort de la démocratie qu'une marque de sous-vêtements choisit d'exhiber des corps de jeunes femmes, en les associant à des slogans qui caricaturent le processus électoral._

Pendant 96 ans, les dirigeants de la France ont refusé aux femmes le droit de voter et d'être élues : le suffrage universel masculin date de 1848 et le suffrage universel de 1944. Au 21e siècle, certains n'ont pas encore admis la légitimité des femmes à se porter candidates.

Utiliser en ce moment le vocabulaire de la politique pour vendre des sous-vêtements, c'est profiter de l'énergie du processus démocratique.
C'est chercher à dévaloriser des femmes qui se présentent à nos suffrages, en les associant à des corps offerts et à des slogans à double sens.
C'est assimiler des femmes politiques qui s'exposent dans l'arène électorale à des femmes exhibant leur corps dans l'espace public.

ÇA SUFFIT !

>Nous demandons le respect<
>pour nous qui votons<
>et pour elles qui se présentent.<

La Meute contre la publicité sexiste

Ces affiches sont visibles sur le site http://www.triumph.com/fr/ ; il faut cliquer sur « pubs et divertissement », puis sur « actualités ».

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 117 - 14 avril 2007
Le choix des (b)urnes (suite)


Abstract. WE ARE PROTESTING AGAINST A FRENCH SEXIST AD CAMPAIGN USING NEARLY NAKED FEMALE BODIES AND POLITICAL SLOGANS IN A WAY THAT CAN BE CONSIDERED DEGRADING TO WOMEN CANDIDATES IN THE CURRENT FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION CAMPAIGN

Explication du titre
Le choix des (b)urnes : jeu de mots pouvant faire rire en France où les urnes sont une image symbolique du processus électoral (on glisse son bulletin de vote dans l'urne) tandis que les burnes sont un attribut masculin au-dessous de la ceinture (oui, le jeu de mots l'est aussi, mais c'est la réponse de la bergère féministe au berger publicitaire visant bas).
Au Québec, le mot usuel est gosses. Avis au Français qui pourrait proposer à des Québécois de leur montrer une photo de ses gosses !

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Ce courriel est adressé à l'ensemble de La Meute, même s'il concerne plus directement les membres votant aux élections françaises.
À ce jour, nous sommes 5 856 personnes et associations, dans 57 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

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Notre action contre des publicités sexistes tournant en dérision la candidature de femmes aux élections a été très bien relayée dans les médias, ce qui a valu à La Meute l'arrivée de 78 nouveaux membres.
Plusieurs d'entre nous ont écrit à l'annonceur une lettre personnelle ; vous les trouverez sur le site :
http://www.lameute.fr/actualite/triumph.php3

Écrivez, vous aussi ! Vous pouvez voir ces affiches sur le site http://www.triumph.com/fr/ ; il faut cliquer sur « pubs et divertissement », puis sur « actualités ».

Inspirez-vous du texte de La Meute (http://www.lameute.fr/actualite/triumph.php3 ), ou écrivez le vôtre !
Envoyez-le
soit par la poste (plus efficace)
M. le PDG
Triumph
69 bd d'Europe
BP49
67217 Obernai cedex

soit par courriel http://www.triumph.com/fr/, puis cliquez sur Contact puis sur Triumph France.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 118 - 11 juin 2007
S'envoyer en l'air à l'Est ?


Abstract. THE PACK IS PROTESTING AGAINST A FRENCH SEXIST AD CAMPAIGN USING A NEARLY NAKED FEMALE BODY TO SELL LOW-COST FLIES TO EASTERN EUROPE

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Ce courriel est adressé à l'ensemble de La Meute, même s'il concerne surtout les membres qui pourraient prendre l'avion à Paris, ou acheter des sous-vêtements féminins.

À ce jour, nous sommes 5 936 personnes et associations, dans 57 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »


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Triumph récidive : en avril, cette marque de sous-vêtements avait joué sur les mots à sens sexuel à propos des candidates à l'élection présidentielle*.
Voilà qu'elle choisit de faire, le mois suivant, de la publicité dans des quotidiens français en s'associant à Skyeurope. À première vue, il s'agit d'une réclame pour des vols à 19 euros de Paris à Vienne, Prague, Bratislava, Budapest, Cracovie ou Varsovie, avec le slogan « la première compagnie aérienne à la mode ». Pourquoi faire figurer une photo de jeune femme allongée sur le côté et en sous-vêtements ?

Que nous propose-t-on d'acheter pour 19 euros ? Un billet d'avion ou un corps de femme ? Les deux à la fois ?

La Meute contre la publicité sexiste, qui groupe 5 936 membres (personnes et associations) dans 57 pays, répond : « Nous n'achèterons ni l'un ni l'autre ! »

* voir « le choix des (b)urnes », précédente action de La Meute, sur http://www.lameute.fr/actualite/triumph.php3

Inspirez-vous de ce texte, ou écrivez le vôtre !
Envoyez-le
soit par la poste (plus efficace)
M. le PDG de Triumph, 69 bd d'Europe, BP49, 67217 Obernai cedex

soit par courriel http://www.triumph.com/fr/, puis cliquez sur Contact puis sur Triumph France.

Prière de m'envoyer une copie, je me ferai un plaisir de mettre votre texte sur le site de La Meute.

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 119 - 4 juillet 2007
SILICONE ATTITUDE DANS LES YVELINES ?

Abstract : THE PACK IS PROTESTING AGAINST A SEXIST AD CAMPAIGN USING A FEMALE BODY WITHOUT HEAD TO PROMOTE A FRENCH PROVINCE (département)


Un morceau de corps de jeune femme à gros seins, vêtue d'un jean et d'un débardeur blanc : la photo est cadrée de la bouche au pubis, avec sur la poitrine, des lettres noires « I [cœur rouge] TECHNO ».

Telle est la publicité avec laquelle le conseil général des Yvelines, présidé par Pierre Bédier (UMP), veut inciter des chefs d'entreprises de haute technologie à s'installer dans ce département. Elle sera publiée en juillet dans la presse française et britannique.

« Quand on veut valoriser l'intelligence et la technologie, on ne coupe pas la tête de la femme des Yvelines » : ainsi a réagi Marie-Hélène Lopez-Jolivet, maire et conseillère générale (PS) de Vernouillet.

C'est aussi l'avis de La Meute contre la publicité sexiste (qui groupe 5 972 personnes et associations, dans 57 pays).
Nous demandons au conseil général des Yvelines de faire preuve d'imagination pour donner du département une image moins sexiste et ringarde que cette « technolologie ».


L'image est visible sur le site http://www.yvelines.fr/actu2007/i_love_techno/

et avec un commentaire féministe sur ce blog : http://femininlemporte.canalblog.com/


Écrivez pour protester :
par lettre (c'est plus efficace) M. Pierre Bédier, président du Conseil Général des Yvelines, 2 Place André Mignot 78012 VERSAILLES Cedex

par courriel : communication@cg78.fr

Exemple de message (que vous pouvez copier ou dont vous pouvez vous inspirer)

« Je découvre la publicité avec laquelle vous voulez inciter des chefs d'entreprises de haute technologie à s'installer dans votre département.
Un morceau de corps de jeune femme à gros seins, vêtue d'un jean et d'un débardeur blanc : la photo est cadrée de la bouche au pubis, avec sur la poitrine, des lettres noires « I [cœur rouge] TECHNO ».
Est-ce la « silicone attitude » dans les Yvelines ? Pour valoriser la créativité ou la « technolologie », vous choisissez de montrer une femme en lui coupant la tête !

Avec La Meute contre la publicité sexiste (qui groupe 5 972 personnes et associations, dans 57 pays), je vous demande de faire preuve d'imagination pour donner des Yvelines une image moins sexiste et ringarde. »

Si vous rédigez un message différent, envoyez une copie à La Meute pour le site. Les réactions des membres figureront sur cette page http://www.lameute.fr/actualite/yvelines.php3

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 120
28 août 2007

Silicone Attitude (suite)


Résumé en anglais The Pack comments the response of Mr. Pierre Bédier, président of the Conseil général des Yvelines, to whom we have protested the choice by the Conseil of a highly sexist ad campaign (the picture of a headless large-breasted woman) to entice high-technology firms to locate in Yvelines.
We find his arguments most unconvincing, and suggest that he reflect on how "young and modern" an image some picture of shapely family jewels instead of breasts would give his province.

La Meute réagit à la réponse de M. Pierre Bédier, président du Conseil général des Yvelines, à la suite de notre protestation contre la publicité sexiste (un buste de femme à forte poitrine et sans tête) que son assemblée a choisie pour attirer dans le département des entreprises de haute technologie. Ses arguments ne nous convainquent pas, et nous lui suggérons de réfléchir à l'image « jeune et moderne » que donneraient du département, au lieu de seins, des rondeurs masculines.

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Ce courriel est adressé à l'ensemble de La Meute.
À ce jour, nous sommes 6 010 personnes et associations, dans 57 pays, à avoir signé le Manifeste « Non à la pub sexiste ! »

Seulement 6 010 signataires à travers le monde ! Et si vous en cherchiez d'autres autour de vous… Il y a sûrement des féministes prêt-es à s'engager contre cette violence qu'est la publicité sexiste. Invitez-les à se joindre à notre réseau en signant le Manifeste.
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À la suite de notre lettre collective, et de nombreuses lettres individuelles adressées au président du Conseil général des Yvelines pour protester contre une publicité sexiste (voir
http://www.lameute.fr/actualite/yvelines.php3 ), nous avons reçu la réponse suivante, datée du 31 juillet. La voici, suivie de nos commentaires.

Chère Madame, Cher Monsieur,

J'ai bien pris connaissance de votre mail relatif à la campagne de publicité « I Love Techno » que le Conseil général des Yvelines a mis en oeuvre auprès des décideurs économiques Français et Britanniques.

Très sincèrement, je comprends parfaitement que ce choix graphique puisse étonner, surprendre, voire même agacer. C'est le propre de la publicité. Si elle ne remplissait pas cette condition, elle serait inutile.

Mais en aucune manière, je ne pense que cette publicité puisse choquer : il n'y a aucune vulgarité, aucune provocation, aucun appel aux sentiments les plus dégradants. Il y a d'ailleurs tant de choses graves et terribles qui autorisent effectivement à réagir vivement. Notre symbole républicain « Marianne » est lui-même très souvent représenté jusqu'au niveau du buste, souvent dénudé d'ailleurs. La peinture, de tout temps, rend grâce à la beauté féminine, très souvent en la dénudant entièrement. Ces deux simples exemples - et il y en aurait tant d'autres - pour constater que notre exercice est tellement moins « provocateur » que des choses qui nous paraissent normales et acceptables, et en toute humilité sur le plan « artistique ».

Je ne chercherai donc pas à vous convaincre du bien fondé de ce choix. Mais je souhaitais simplement vous dire quels sont les ressorts qui nous ont conduits à une telle publicité (dont au passage je peux vous dire qu'elle a été réalisée par des créatives - et non des créatifs - jeunes, pleines d'humour, de joie et de vie). Elle a été salué par de nombreuses élues Yvelinoises, de tous âges, qui ont parfaitement compris la note humoristique et symbolique de ce visuel.

Sur la forme : le visuel doit être surprenant. Une jeune femme nous dit qu'elle aime la Techno. Vous savez, tout comme moi - qui ne suit d'ailleurs pas un fan de cette musique - que la musique électronique est un effet générationnel depuis maintenant 17 ans auprès des jeunes. Elle symbolise la jeunesse et le dynamisme.

Sur le fond : Les Yvelines sont un département dynamique et jeune, dont les atouts en termes de positionnement Hautes Technologies sont indiscutables. Chercheurs, créatifs, imaginatifs, tels sont 28 000 femmes et hommes travaillant dans notre département dans les 100 laboratoires et instituts de recherche. Il ne s'agit donc pas de les incarner par cette jeune femme, mais de pouvoir mettre en avant, dans le discours de cette publicité, cette réalité.

C'est donc avec humour, et en jouant sur le symbolisme que le parallèle se fait entre la « Techno » et les « Hautes Technologies ». La définition de cette publicité est bien de surprendre, de créer un décalage entre un contenant et un contenu.

Maintenant, il est parfaitement normal dans une démocratie que les avis s'expriment, que l'on dise que l'on n'est pas d'accord. Et si cette publicité - réservée à un public parfaitement ciblé, et d'ailleurs habitué à des exercices de communication - vous a choqué, croyez bien que tel n'était pas notre intention.

Je vous prie de recevoir, Chère Madame, Cher Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.

Pierre Bédier
Président du Conseil général des Yvelines

COMMENTAIRES DE LA MEUTE
Nous avons tendance à nous méfier d'une réponse commençant par « Très sincèrement », comme si le signataire avait pu envisager de nous répondre autrement.

Voici quelques arguments utilisés pour sa défense (cités entre guillements et suivis de notre réaction).

« Je comprends parfaitement que ce choix graphique puisse étonner, surprendre, voire agacer [mais] je ne pense pas que cette publicité puisse choquer » ; « si cette publicité (…) vous a choqué, croyez bien que telle n'était pas notre intention » « il n'y a [dans cette publicité] aucune vulgarité, aucune provocation »
La notion de vulgarité étant subjective, nous vous laissons la responsabilité de votre appréciation.
Notre point de vue est politique : nous considérons comme une provocation l'utilisation d'un corps féminin tronqué, pour symboliser un domaine - la haute technologie - où les femmes sont, malgré leurs qualifications et compétences, peu nombreuses à des postes de responsabilités.

Votre alibi « artistique » ne nous convainc pas : quoi de plus éculé que le graphisme associant un I et un cœur rouge ? Vous ne prétendez tout de même pas financer une œuvre d'art !

Cette publicité « a été réalisée par des créatives - et non des créatifs - jeunes, pleines d'humour, de joie et de vie ».
Que des femmes reproduisent des clichés machistes n'est pas nouveau.
Quant à l'humour, le vôtre et le leur diffèrent du nôtre.

« De nombreuses élues Yvelinoises, de tous âges, ont parfaitement compris la note humoristique et symbolique de ce visuel. »
D'autres élues, dont l'avis est tout aussi légitime, l'ont trouvé sexiste, vulgaire, et sans humour.

« Cette publicité - réservée à un public parfaitement ciblé, et d'ailleurs habitué à des exercices de communication »
Une publicité n'est pas « réservée » à une fraction du public, quand elle est disponible dans des quotidiens nationaux et sur des sites Internet.

« Chercheurs, créatifs, imaginatifs, tels sont 28 000 femmes et hommes travaillant dans notre département dans les 100 laboratoires et instituts de recherche. Il ne s'agit donc pas de les incarner par cette jeune femme, mais de pouvoir mettre en avant, dans le discours de cette publicité, cette réalité. »
La réalité que nous voyons « mise en avant », c'est une paire de seins sans tête, et cela ne nous semble pas illustrer les mots « chercheurs, créatifs, imaginatifs » ; nous associons plutôt ce cliché à ringard, machiste et sexiste.
Comment choisiriez-vous de symboliser la jeunesse au masculin ? Une paire de testicules de première fraîcheur ?

« Il y a d'ailleurs tant de choses graves et terribles »
Oui, il y a la faim dans le monde, ou le sort de la planète, mais ne changez pas de sujet ; c'est de votre publicité dégradante qu'il s'agit.
Parmi d'autres « choses graves et terribles », il y a la violence envers les femmes. Selon nous, il y a un lien entre l'image d'un corps de femme tronqué, dénudé et offert, et les violences et agressions que subissent au quotidien des femmes réelles.

La Meute contre la publicité sexiste