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n° 21 à 30

N° 30 - 12 février 2002

VIOLENCE SEXISTE AUX GALERIES LAFAYETTE !
Avec le concours de plusieurs associations, la meute parisienne a organisé le samedi 9 février à 16h une manifestation contre une publicité sexiste des Galeries Lafayette : une image de femme portant des signes de violence, notamment un œil au beurre noir (voyez le site, page http://lameute.org.free.fr/actualite/manifparisgallaf/).
La manifestation avait été présentée lors d’une conférence de presse le 7 février. Elle a été annoncée le 8 à France Inter (journal de 8h), ainsi que dans France-Soir, Libération, Le Parisien, et dans Le Monde du 9.
Une centaine de personnes, femmes et hommes, ont pris part à cette manifestation ; comme elle s’est déroulée à une heure de grande affluence, nous avons pu toucher directement des milliers de personnes : tracts, slogans, danses, chansons et théâtre de rue (plusieurs d’entre nous avaient un œil maquillé au beurre noir).
Des reportages ont été diffusés dans les journaux du soir de TF1, M6, ainsi que sur France Info. Il est prévu qu’une séquence soit diffusée sur Canal+ demain 13 février pendant le journal de 12h50.

Nous vous proposons de poursuivre cette action en écrivant à la responsable de communication des Galeries Lafayette. Voici une lettre dont vous pouvez vous inspirer :
« Madame,
La Meute, le Collectif contre le publisexisme, le Collectif national des Droits des femmes et d’autres associations ont organisé samedi 9 février devant votre magasin du boulevard Haussmann une manifestation de protestation contre la publicité que vous avez choisie pour vos soldes : la photo d’une femme, l’œil entouré d’une grosse tache violet foncé et portant d’autres signes de violence, notamment le col de son chemisier arraché. Alors qu’il y a en France deux millions de femmes victimes d’un mari ou d’un compagnon brutal, cette affiche banalise la violence contre les femmes. En outre, elle s’inscrit dans une série où figurent des images sexistes : en août dernier, celle d’une femme nue, de dos, assise sur un cube de glace ; depuis quelques jours, celle d’un homme gigantesque dominant une femme accroupie à ses pieds.
À l’occasion de cette manifestation, a été rendu public un texte sur votre publicité, intitulé « La violence des soldes » et signé par plusieurs personnalités, Roselyne Bachelot (députée), Benoîte Groult (écrivaine), Annie Ernaux (écrivaine), Geneviève Fraisse (philosophe et députée européenne), Florence Montreynaud (écrivaine), Yvette Roudy (députée) et Odette Terrade (sénatrice).
Je me joins à elles et à toutes les personnes qui ont manifesté samedi pour vous demander de cesser d’utiliser des publicités sexistes. »

Adresse courriel de la responsable de communication Alexandra Rocca-Simon : aroccasimon@galerieslafayette.com
Galeries Lafayette 40 boulevard Haussmann 75009 Paris
Vous pouvez aussi écrire au directeur d’un magasin Galeries Lafayette d’une autre ville.
À bientôt !
Florence Montreynaud

N° 29 - 22 janvier 2002

1 Compte rendu d’activités
2 Site de La Meute rénové
3 Prix de La Meute
4 Le réseau "Encore féministes !"

1. Compte rendu d’activités de La Meute (sept. 2000 – déc. 2001)
Un gros rapport (25 pages), synthèse de ce que nous avons accompli pendant ces quinze mois, sera prochainement sur le site. Vous en trouverez un résumé de deux pages à la fin de ce courriel.

2. Site de La Meute rénové
Et si vous alliez visiter le site de La Meute…
Sur la page http://lameute.org.free.fr/sommaire.html
vous verrez une nouvelle rubrique concernant l’action contre l'affichage pornographique illégal : « Une commune à l’honneur ». La première est Saint-Gély-du-Fesc, près de Montpellier.
Autres nouveautés : dans la section analyses
http://lameute.org.free.fr/complements/analyse.html
une étude sur le publisexisme par la commission antipatriarcale du réseau No Pasaran !
la traduction par Annick Boisset du texte de Margaret Gallagher « Media, image and gender identity »
Autres nouvelles rubriques, que vous êtes invité-es à alimenter :
Quelle est la publicité qui vous a fait prendre conscience du sexisme dans la publicité ? Racontez-nous !
http://lameute.org.free.fr/actualite/conscience/
(pour les personnes résidant hors de France) La publicité sexiste dans le monde : quelle est la situation dans votre pays ?
http://lameute.org.free.fr/actualite/danslemonde/

3. Prix de La Meute
Au début de 2003, seront décernés deux prix de La Meute à des publicités difffusées en 2002 :
l’un à la publicité qui rompt le mieux avec des stéréotypes sexistes,
l’autre à la pire des publicités sexistes.
Ces prix n’ont pas encore de nom. Avez-vous des idées ?
Nous nous inspirons d’une expérience québécoise : les deux prix, qui ont été décernés de 1981 à 1989, s’appelaient Eméritas et Déméritas. Vous trouverez des informations sur leur histoire et sur leur utilité en cliquant sur http://www.10fp.com/mediaction/20ans.html (site de Jeanne Maranda, personne-relais de la meute au Québec)
En janvier 2003, une sélection sera proposée aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !" qui pourront se prononcer par courriel ou par lettre.
Pendant toute l’année, nous allons rassembler des publicités, sexistes et non-sexistes. Envoyez celles que vous trouverez (pages de magazine, photos d’affiches, etc. ; n’oubliez pas d’indiquer la source et la date), soit par Internet montreynaud@noos.fr, soit par courrier à La Meute, Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris

4. Le réseau "Encore féministes !"
Si vous voulez vous joindre à ce réseau féministe, encore une adresse : http://encorefeministes.free.fr
vingt bonnes raisons d’être « encore féministes » - un manifeste lancé le 8 mars 2001 et signé par des centaines de personnes à travers le monde, beaucoup d’entre elles ayant donné une 21° « bonne raison ». Notre dernière action : une campagne de soutien à une Nigériane condamnée à mort pour adultère.

À bientôt !
Florence Montreynaud

RAPPORT D’ACTIVITÉS
depuis le lancement, le 28 sept. 2000,
jusqu’au 31 déc. 2001
RÉSUMÉ

1° partie - Présentation de La Meute
Le Manifeste « NON à la pub sexiste ! » et ses signataires : lancé le 28 sept. 2000 par Florence Montreynaud, écrivaine et féministe, il a été signé par 2 218 personnes et associations. Les signatures proviennent de 39 pays et territoires. Parmi les demandes du Manifeste, celle d’une loi anti-sexiste.
La Meute groupe l’ensemble des signataires. Les décisions sur ses actions sont prises par une trentaine de responsables.
Les meutes locales. Il existe 16 meutes dans les principales villes de France, ainsi que 14 relais en France et 4 dans d’autres pays (Espagne, Québec, Belgique, Pays-Bas). Les meutes organisent des réunions et, pour certaines, des manifestations.
Relations de La Meute avec d’autres mouvements. La Meute fait partie du Collectif national des droits des femmes. Elle est en relation avec l’association RAP (Résistance à l’agression publicitaire) et avec le Collectif contre le publisexisme.

Le site de La Meute (http://lameute.org.free.fr) correspond en volume à un livre de 250 pages. On y trouve le texte du Manifeste « NON à la pub sexiste ! » en quatre langues (on peut le signer en ligne), la liste des signataires, le détail des actions de La Meute, des analyses sur la publicité sexiste et des commentaires de signataires sur une centaine de publicités sexistes récentes.

2° partie - Les actions de La Meute
1. actions nationales collectives
action N° 1 Croix-Rouge Française, 16 nov. 00 – 1er juin 01
action N° 2 Chaussures Weston (nom de code : Mac), 23 janv. –oct. 01
action N° 3 Meubles de cuisine Jean Gilet (nom de code : Fesses et Seins), 6 avril 01
action N° 4 Barre glacée Magnum (nom de code : P’titmec’), du 9 au 16 mai 01
Conclusion de ces quatre actions. Pour leur campagne suivante, la Croix-Rouge et les Chaussures Weston ont utilisé des publicités plus satisfaisantes. Pour les Cuisines Jean Gilet, aucune réponse. Le résultat le plus abouti est celui de l’action Barre Magnum, le PDG ayant répondu aussitôt qu’il arrêtait la campagne.

Nouvelle stratégie de La Meute : une seule grande action nationale, des actions locales, des campagnes de lettres individuelles.
action N° 5 « NON à l'affichage pornographique illégal ! », lancée le 28 sept. 01. Il s’agit de faire disparaître de l’espace public des affiches collées sur des emplacements interdits, et faisant la publicité de sites, de minitels ou de lignes téléphoniques vendant des images ou des mots pornographiques. Dans un premier temps, La Meute procède à une collecte d’informations, déjà rassemblées pour 22 communes, et invite à écrire aux maires.

2. actions des meutes locales
Précisions sur les réunions et les actions organisées, avec des compléments pour les meutes de Montpellier, Nîmes, Paris, Strasbourg, Toulouse.

3° partie - La publicité sexiste en France
1. Notoriété rapide de La Meute
La Meute dans les médias. Articles et interviews dans les médias de neuf pays étrangers. Annonce de la création de meutes dans des médias locaux et régionaux. Médias nationaux : La Meute est citée dans les articles traitant de la publicité sexiste ; participation à de nombreux débats à la radio et à la télévision.

2. Les pouvoirs publics, les publicitaires, le public
Un rapport officiel sur l'image des femmes dans la publicité : le constat est sévère, mais les mesures proposées sont trop limitées.
Conséquences. Une nouvelle recommandation du Bureau de vérification de la publicité : sera-t-elle plus efficace que la précédente ?
Une proposition de loi modifiant la loi de 1881 a été présentée au Sénat : dans combien de mois ou d’années sera-t-elle votée ?
Les publicitaires ont-ils changé ? On peut en douter, au vu de récentes campagnes sexistes.
Vers une évolution des mentalités. La majorité des Français se disent choqués par les publicités sexistes. Le travail de sensibilisation de La Meute a déjà permis à un public qui va s’élargissant de mieux savoir comment réagir et à qui s’adresser pour témoigner de sa volonté de résister à la publicité sexiste.

N° 28 – 10 décembre 2001

Aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!" habitant la région parisienne,
ainsi qu’aux autres, pour information

Gaëlle Coudurier-Abaléa, membre de la Meute, envoie l’information suivante, à transmettre :
Une thèse sur la publicité sera soutenue à Paris IV jeudi 13 décembre à 9h30 au CELSA (77 rue de Villiers 92200 Neuilly), amphi Marie-Claude Praudel.
Jean-Baptiste Perret : La production publicitaire à l'épreuve du genre. La création publicitaire et les représentations du féminin et du masculin 1996-1999.
Si l’un-e de vous pouvait y assister et envoyer un petit compte rendu, ou trouver quelques renseignements pour le site de la Meute, merci d’avance !
à bientôt !
Florence Montreynaud

N° 27 – 5 novembre 2001

AUX SIGNATAIRES du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Vous trouverez sur le site de La Meute
http://lameute.org.free.fr/actualite/manifparis/
des comptes rendus d’une manifestation de la meute parisienne, qui a eu lieu le 3 novembre 2001.

1. Compte rendu, par chefdemeute
2. Ma première manif féministe, par Julie Dupuy
3. Ma première manif féministe, par Annick Boisset
4. Violence machiste, par Adeline Challet
5. Le tract de la manif

sur le site =
MANIFESTATION DE LA MEUTE PARISIENNE, 3 NOVEMBRE 2001
Après sa réunion mensuelle, la meute parisienne a manifesté devant un magasin qui exposait des publicités sexistes.
1. Compte rendu, par Florence chefdemeute Montreynaud
Nous étions quinze femmes et deux hommes, de tous âges, reconnaissables à notre loup rouge ou blanc porté devant les yeux ou dans les cheveux. Pour plusieurs d’entre nous, c’était la première participation à une manifestation féministe.
Nous nous sommes posté-es devant un magasin de vêtements situé 40 bis rue de Rivoli et qui exposait dans sa vitrine des reproductions de la publicité Oakwood : une silhouette grandeur nature et de petites images d’une femme nue, au corps à peine couvert d'une veste de cuir, et chaussée de sandales à talons aiguilles.
Notre demande, indiquée sur notre tract : que ces affiches soient retirées de la vitrine.
Devant le magasin, nous avons déployé la banderole LA MEUTE et, face à la chaussée, la banderole NON À LA PUB SEXISTE ! L’une de nous distribuait des tracts aux automobilistes arrêtés au feu rouge.
La manifestation a duré trois quarts d’heure. Nous avons engagé le dialogue avec des passant-es en expliquant notre action. Nous avons dansé sur l’air de la Carmagnole de la Meute, chantée à pleins poumons : « Non à la pub sexiste / On n’en veut plus, on n’en veut plus / Non à la pub sexiste / La Meute est dans la rue. » Nous avons crié nos slogans, soulignés par des coups de sifflet : « Pub sexiste – pub raciste », « Femmes dénudées, humanité méprisée », « Femmes dénudées, femmes exploitées », « On ne veut plus d’appel au viol », « Ni camouflées ni dénudées », « Une femme déshabillée, toutes les femmes humiliées ».
La réaction des responsables du magasin a été violente. Ils ont refusé d’écouter notre demande ou de prendre notre tract. Ils nous ont crié de déguerpir, car « le trottoir devant le magasin est à moi ». Ils ont hurlé des insultes sexistes : « Boudins ! Connasses ! Bande de mochetés ! [adressée à moi] Elle a pas vu sa tronche, celle-là ! », etc. Ils nous ont dit que nous étions jalouses de cette belle femme, parce que nous étions moches, et c’est pourquoi nous portions des masques. L’un d’eux est arrivé avec un seau d’eau en annonçant qu’il allait nettoyer le trottoir (sous-entendu, de notre présence). Il a hésité et il a fini par arroser… sa propre moto, garée devant, avec l’intention de nous éclabousser : raté !
Ces vociférations ont eu pour principal résultat d’attirer la curiosité des passant-es, ce qui nous a aidé-es à expliquer ce que nous demandions et la raison de notre action.
Environ la moitié des passant-es qui ont pris notre tract nous ont approuvé-es, d’emblée ou après une discussion. Beaucoup étaient content-es de parler du sujet des publicités sexistes et de trouver enfin un groupe qui mène des actions contre celles-ci.
Nous nous sommes bien amusé-es et nous recommencerons !

2. Ma première manif féministe, par Julie Dupuy, 36 ans
« Voilà, c’est décidé, je rejoins la Meute dans son passage à l’action, après avoir signé le Manifeste pour cause de ras-le-bol, la pub Babette ayant été l’élément déclencheur.
Après une réunion de dames et messieurs indignes (comment, il y a des féministes parmi les hommes ?) fort animée et amicale, en route pour notre manif !
Je ne me savais pas si subversive, mais l’accueil extrêmement agressif du responsable de magasin, insultant les participants, hurlant des insanités, m’a incitée à donner plus de voix encore dans nos chants somme toute bien peu agressifs, eux.
Ma plus grande joie a été de voir trois messieurs de divers âges venir spontanément vers moi pour connaître et comprendre notre action, et je peux témoigner de leur réel intérêt.
Si les jeunes filles étaient probablement plus intimidées, des femmes, dont certaines assez âgées, nous ont encouragées, et je gage que certaines parmi elles ont vécu quotidiennement cette humiliation sexiste, celle qui se faufile dans les petites réflexions au travail, dans la famille, et qui ainsi permet une banalisation de ces agressions faites aux femmes.
Pour ma part, avec celles qui ne comprenaient pas notre action, j’ai engagé la discussion autour de l’éducation des enfants au décodage de l’image. C’est bel et bien l’image d’une « babette » femme aux fourneaux avec son tablier, que « l’on lie, que l’on fouette, et dont on fait ce que l’on veut », qui m’a fait réagir, car j’habite à côté d’une école, et je me suis demandé quel message était ainsi imposé à ces enfants, à nos enfants, petits-enfants, futurs adultes consommateurs en devenir. Après cette discussion, plusieurs femmes ont reconnu qu’elles n’avaient jamais vu les choses sous cet angle, et que cela leur donnait à réfléchir, car elles avaient des fils. Bref, le dialogue était ouvert, la réflexion commençait.
Pour finir, une réaction ahurissante d’un homme. Il me demande d’abord : « Et vous, ça ne vous plaît pas d’être dénudée ? » Je réponds : « Certes, mais en privé. Je n’apprécierais pas d’être exposée dénudée pour faire vendre un quelconque produit » Et lui de me lancer : « On photographie bien les animaux pour vendre telle ou telle chose, alors pourquoi pas une belle femme nue ? »
J’ai très envie de recommencer une autre manif, car si ce que nous faisons est très utile, le côté festif et amical est aussi présent. J'aime beaucoup l’idée de montrer que nous ne sommes pas des "coincées", et qu'être féministe c'est être dans son temps, et lucide par rapport à notre environnement. »


3. Ma première manif féministe, par Annick Boisset
« Cela fait maintenant presque 54 ans que je suis féministe dans l'âme, et pourtant c'est seulement hier que j'ai participé pour la première fois à une manifestation anti-sexiste.
Il faudrait développer et multiplier ce genre d'actions devant les vitrines ou les affiches dégradantes pour nous, parce que c'est de cette manière qu'on peut sortir de notre réseau, toucher un maximum de gens et faire des émules parmi le grand public.
Pourtant l'expérience d'hier a été pour moi un choc. D'abord au sens propre, car j’ai été rudoyée par le commerçant outragé ! Il m'a repoussée sans ménagement, parce que j'occupais 30 cm de trottoir devant la vitrine, ce qui "l'empêchait de travailler " (sic) et "faisait tomber son chiffre d'affaires"... Comme je n'avais pas l'air particulièrement impressionnée, et qu'avec Marie-Noëlle et Adeline, nous continuions à chanter bravement la Carmagnole version La Meute, nous avons eu droit à une bordée d'injures : "Connasses, boudins, non mais regardez-vous, vous êtes à faire peur, vous êtes tellement moches que vous êtes obligées de garder des masques sur la figure... Vous n'avez donc pas de mari et d'enfants ! Qu'est-ce que vous faites ici dans la rue ?"
Nous avons discuté avec le gérant du magasin, qui ne comprenait pas pourquoi nous faisions un rapprochement entre sexisme et racisme - je me demande s'il ne nous soupçonnait pas, nous, justement, de racisme - ou comme l'ébauche de dialogue que j'ai eu avec son épouse laquelle m'a conseillé de me dénuder, moi, davantage, afin de pouvoir plaire aux hommes !..
Préjugés séculaires, incompréhension, manque de discernement, c'est bien à tout cela que j'ai été confrontée hier. J'ai pu constater en direct que la violence machiste était une réalité et pas seulement un mot.
J'ai eu aussi l'intense satisfaction de voir tous les sourires des passant-e-s, nous lançant des encouragements et des "Allez-y, vous avez bien raison, on est de tout coeur avec vous..." C'est probablement de ceux-là, ou de celles-là après tout, qu'il faut se souvenir en priorité. »

4. Violence machiste, par Adeline Challet
« J’ai été très étonnée de la violence déployée par les gérants du magasin à notre encontre, et l'analyse selon laquelle le fait même de "dépasser le périmètre de nos droits" rend certains hommes très en colère me semble pertinente. J’ai rencontré la violence machiste à l'état brut, tant du côté des gérants que de celui des deux femmes qui m'ont interpellée en me demandant si je n'avais rien d'autre à faire un samedi (si, si, mais rien d'aussi essentiel pour les femmes et les hommes confronté-es au sexisme !), en m'accusant aussi d'être Américaine et de ne pas parler français parce que j'expliquais à deux Anglais le pourquoi de notre action...
Machisme et bêtise ! Je pense que nous étions face à des spécimens dont nous aurions pu croire, ou souhaiter qu'ils aient disparu, mais hélas non ! Cette manifestation devrait nous conforter dans nos objectifs et dans nos convictions. L'écho donné aux revendications féministes, les avancées du droit, l'évolution des esprits sont des notions bien limitées dès lors que l'on se trouve dans la rue, face à l'incompréhension et à l'intérêt financier. Pour certain-es, des femmes seules et libres de s'exprimer dans les rues de Paris, c’est une « civilisation perdue » !
Merci à ces personnes violentes de nous démontrer par leurs insultes sexistes la pertinence et la modernité du mouvement féministe !


5. Le tract de la manif
(pour reprendre le texte avec la mise en page, allez sur le site http://lameute.org.free.fr/actualite/manifparis/ pour télécharger. Vous devez avoir Acrobat Reader)
NON, le corps des femmes
n'est PAS une marchandise !

Octobre-novembre 2001. Une marque de vêtements de cuir a choisi pour sa publicité (affiches dans des lieux publics et dans des magasins) des images d’une femme nue, au corps à peine couvert d'une veste de cuir, et chaussée de sandales à talons aiguilles. Le slogan change selon l’image : CHAUD, CHIC, CHOC, LIBRE, FORT ou PURE.

La Meute dit NON !

Quelques réactions « Une femme nue, jambes écartés, marquée du mot CHAUD et offerte à tous les regards : c'est la pornographie dans la rue, c’est de la publipornographie. Cette affiche est pour moi d'une brutalité inouie, surtout en cette période de guerre que nous vivons. Pour les islamistes extrémistes, les Occidentales sont des prostituées. C’est ainsi que les publicitaires les voient et les représentent. »

« C’est un concentré des clichés sexistes les plus éculés : pose lascive, regard langoureux et jambes écartées ; image d'une femme offerte, qui n'a comme activité que l'attente d'un homme. » Anne-Laure Soler

« Pour vendre des vestes en cuir, des femmes nues sont représentées couchées, les seins écrasés par des vestes en peau. Ce qui suggère une identité de statut entre la peau (et donc l'animal d’où elle vient) et la femme qui en est recouverte. Il ne manque plus que la grotte et le chasseur lubrique venant chercher son dû. » Roberte Amiel

« C'est une femme pratique à emporter avec soi, elle ne gênera pas : sans rien dire, toujours à moitié nue, prête à toutes les éventualités. » Marie-Ange Filippi

« Ces affiches sont révoltantes, écœurantes. Une publicité comme celle-ci gomme trente ans de combat pour le respect des femmes, qui sont considérées comme des putes / salopes par ceux qui les regardent. Pour moi, il y a un lien direct entre pub porno (pas chic) et viols. » Katy Sterenberg

« Cette publicité réduit les femmes à leurs seuls corps et fait de ces corps un objet de convoitise à des fins marchandes. » Jean-Charles Cabanel
La Meute demande aux magasins qui exposent ces affiches de les retirer de leurs vitrines.

Pour écrire au PDG de la société de vêtements de cuir : OAKWOOD 139 rue Ferdinand Forest 77290 Mitry-Mory tél 01 64 67 68 00 fax 01 64 67 68 49

****

La prochaine réunion de la meute parisienne aura lieu le samedi 1er décembre. De 14h à 15h15 : rencontres dans le parc des Tuileries avec des promeneurs, à parler de publicités sexistes. Si vous voulez nous rejoindre, nous ne serons pas loin de l'entrée qui se trouve tout près de la bouche du métro Tuileries. De 15h 30 à à 17h : réunion au Rivoli Park 216 rue de Rivoli, métro Tuileries, tél. 01 42 60 60 42. S'il pleut: réunion au Rivoli Park dès 14h.

N° 26 – 28 septembre 2001

AUX SIGNATAIRES du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
action n°5 de La Meute : "NON à l'affichage pornographique illégal !"
Cette action est lancée à l’occasion du premier anniversaire de la Meute. Elle ne concerne que la France, et ce courriel est envoyé pour information aux signataires résidant hors de France.
Vous trouverez d’abord le texte du tract, puis une description de l’action.

action N°5
NON À L'AFFICHAGE PORNOGRAPHIQUE ILLÉGAL !toute la France, on peut voir, collées sur des emplacements où il est interdit d’afficher, des publicités pour des sites, des minitels ou des lignes de téléphone vendant des images ou des mots pornographiques. Ces publicités, imposées à la vue de millions de personnes, portent atteinte à la dignité humaine.
Une exception : Paris. Les affiches pornographiques illégales en ont disparu depuis une dizaine d’années. Dès qu’on passe le périphérique, on les retrouve sur des piles de ponts, des palissades, des poteaux, etc.

Ce qui a été fait à Paris doit l’être dans toute la France !

La Meute, réseau féministe contre la publicité sexiste, lance une action nationale contre les affiches pornographiques illégales.
Nous, signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !", voulons que cesse la visibilité illégale de ces affiches pornographiques dans l’espace public. Nous demandons aux élu-es d’agir.
L’affichage sur la voie publique est interdit en dehors des emplacements prévus. C’est aux maires des communes concernées de faire respecter les lois, notamment celle de 1979 sur la publicité et celle de 1995 sur la protection de l’environnement. Ces textes leur donnent le pouvoir d’agir, en faisant enlever ces affiches et en déposant une plainte en justice.

Écrivez au maire de votre commune !
Ensemble, demandons l’application de ces lois!

***

En quoi consiste l’action n°5 "NON à l'affichage pornographique illégal !" ?
Première phase
Il s’agit d’abord de collecter des informations et d’interpeller les maires.
Si une meute existe dans votre ville, voyez avec d’autres signataires comment vous répartir le travail !

1. Prière de vous renseigner et de répondre aux questions suivantes. Si vous manquez de temps, merci de répondre au moins à la première question.
Y a-t-il des affiches pornographiques illégales dans votre commune ? (ou dans d’autres que vous connaissez. Rappel : il est exceptionnel d’en voir à Paris.) Indiquez le nom de la commune.
Si oui, quelques exemples, svp : pour quels annonceurs et à quels emplacements ?
Ces affiches sont-elles nombreuses ? Isolées, ou identiques, collées côte à côte ?
Si elles sont arrachées, d’autres affiches identiques sont-elles recollées très vite ?
Savez-vous s’il y a déjà eu une action de la mairie ? Laquelle ? Enlèvement de ces affiches ? Dépôt d’une plainte ?
Savez-vous si des personnes ou une association ont déjà lancé une action publique contre ces affiches et, si oui, laquelle : lettre ouverte, interpellation, pétition, manifestation, arrachage ?
Autres informations ou suggestions que vous souhaitez ajouter :

2. Écrivez au maire de votre commune pour obtenir le respect de la loi.
Par exemple : « Monsieur ou Madame, J’attire votre attention sur la présence dans l’espace public, à tel et tel endroit de la commune, d’affiches pornographiques collées à des emplacements où il est interdit d’afficher.
Je vous demande, comme la loi vous en donne le pouvoir, de prendre des mesures pour que cesse cette illégalité. »

Prière d’envoyer le texte de votre lettre à chefdemeute (montreynaud@noos.fr), qui le mettra sur le site avec votre nom, sauf si vous ne le voulez pas ; dans ce cas, indiquez-le. Merci d’envoyer aussi le texte de la réponse.

Quand nous aurons rassemblé assez d’informations, nous pourrons en rendre publique la synthèse et passer à la deuxième phase de l'action n°5 (à suivre).

Au travail !
Florence chefdemeute Montreynaud

N° 25 – 6 juillet 2001

DES NOUVELLES DE LA MEUTE N° 25
Courriel adressé le 6 juillet 2001 aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"

1. chefdemeute à France Inter jeudi 12 juillet de 19h20 à 20h
2. droit de réponse à Stratégies des responsables de La Meute

1. chefdemeute à France Inter jeudi 12 juillet de 19h20 à 20h
L’émission " Le téléphone sonne " aura pour thème (sauf si l’actualité impose d’en changer au dernier moment) la publicité sexiste, à l’occasion de la publication du rapport sur ce thème commandé par Nicole Péry, secrétaire d’État aux droits des femmes. Je suis invitée à débattre avec elle et avec un publicitaire, tout en répondant aux questions des personnes qui téléphonent en direct. Le numéro pour appeler est 01 45 24 70 00. Avis !

2. droit de réponse à Stratégies des responsables de La Meute
La revue Stratégies (n°1192 du 18 mai 2001) a publié des propos me mettant en cause personnellement. J’ai envoyé le 14 juin 2001 une lettre collective, signée par de nombreux responsables de la Meute, en demandant qu’elle soit publiée au titre du droit de réponse prévu par la loi. Cette lettre est parue (sans les noms des responsables) dans le n°1198 du 29 juin 2001, sous le titre " La City, Christophe Lichtenstein et La Meute ".
Voici les propos et notre réponse :
Il s’agit d’une lettre de lecteur présentée ainsi : " Christophe Lichtenstein, directeur général de DDB Paris, qui a signé la publicité La City, répond à Florence Montreynaud, de l’association La Meute, à l’origine du Manifeste "NON à la pub sexiste!" "
En voici des extraits : " On dénonce mollement, on fait à son tour consommer de l’’opinion tiède’, car il s'agit en fait d'instrumentaliser le sentiment d'indignation des femmes pour servir une cause plutôt personnelle et médiatique, laquelle semble terriblement manquer de sincérité. (...) On vous a reconnue, madame Montreynaud. Trop tard. Dans la pub aussi, on côtoie les cyniques, ceux qui entretiennent la foi minimum, loin de l’action , qui cultivent la distance. (...) Peut-on alors impunément circonscrire l’intérêt que l’on porte à la condition des femmes à sa seule représentation publicitaire ? Sans doute non. Tant pis pour Kaboul. (…) faut-il légiférer ? Cette agitation sent les relents d'une politique publicitaire à l'approche des campagnes présidentielles et législatives. "

Notre texte :
Monsieur,
Vous avez dû retirer, à la suite de nombreuses protestations, vos affiches de publicité avec une femme nue à quatre pattes à côté d’un mouton.
Vous êtes un mauvais perdant.
Vous vous vengez donc bassement en publiant des attaques personnelles contre Florence Montreynaud. La pauvreté de vos arguments se dissimule derrière la confusion de l'exposé; mais la curieuse expression " la condition des femmes ", étrangement surannée, lève le voile sur la perception des femmes que vous partagez au fond avec certains mollahs.
En tant qu’animatrice et porte-parole de La Meute, Florence Montreynaud représente chacun-e d'entre nous. En l’insultant, c'est aussi nous-mêmes que vous insultez !
Depuis plus ou moins longtemps selon les cas — trente ans pour Florence Montreynaud —, nous menons des actions féministes avec pour buts que femmes et hommes aient des droits égaux et que la dignité humaine soit respectée. Nous agissons dans de nombreux domaines et nous avons soutenu des Afghanes. Puisque vous vous souciez de leur sort, sachez que vous pouvez apporter une aide financière à l’association Negar, fondée par des Afghanes en France !
Quant à la publicité sexiste, nous considérons, avec les autres signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!", qu’il s’agit d’une atteinte à la dignité humaine. Nous vous demandons de veiller à la respecter dans les prochaines campagnes que vous lancerez.
En tout cas, nous resterons vigilant-es.
Quant aux prochaines élections présidentielle et législatives, quelle imagination vous avez ! Nous allons étudier votre idée.

Catherine Ariso (Toulouse), Agnès Arnauts-Casters (Toulouse), Marie-Noëlle Bas (Paris), Anne Bedos (Lille), Hélène Bruas (Angers), María Luisa Calero (Cordoue, Espagne), Chantal Charpenet (Strasbourg), Eliane Crouzet (Nîmes), Marianne Dajon (Hérault), Sylvie Debras (Besançon), Marie-Hélène Delteil (Bordeaux), Virginie Derensy (Lille), Laurence Dubois (Angers), Sylvie Escat (Paris), Marie-Ange Filippi (Paris), Jean-Claude Gabriel (Paris), Laurent Griot (Londres, Royaume-Uni), Jerome Grossman (Gers), Claude Groussin (Albi), Françoise Hatchuel (Vitry), Claude Hennequin-Guillon (Avignon), Regan Kramer (Paris), Sophie Liaudet (Le Havre), Hélène Marquié (Paris), Marie-France Méhut (Paris), Sara Mitter (Montpellier ), Claudine de Monfreid (Paris), Thérèse Oudet (Vesoul), Isabelle Panelay (Vannes), Sandrine Prudhomme (Grenoble), Claudie de Rauglaudre (Le Poiré sur Velluire), Laetitia Rémion (Paris), Anne Rinnert (Neufchâteau), Danielle Thomas (Paris), Isabelle Vassas (Aix-en-Provence), Marianne Vollet Gless (Strasbourg)

À bientôt !
Florence Montreynaud

N°24 – 2 juillet 2001

DES NOUVELLES DE LA MEUTE N° 24
Courriel adressé le 2 juillet 2001 aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Ce courriel s’adresse surtout la meute de la région parisienne. Je l’envoie à tous les signataires, dans l’espoir qu’il intéressera aussi ceux qui habitent ailleurs.
1. Troisième manifestation devant un magasin [MAC]
2. Quatrième manifestation devant un magasin [MAC]
3. L’été est là : repos et bilan

1. Troisième manifestation devant un magasin [MAC]
Notre manifestation a eu lieu le samedi 30 juin à Paris devant le magasin Weston, 3 bd de la Madeleine. Nous avions appris que le PDG habitait dans l’immeuble.
Nous avons pris place le long des vitrines. Nous tenions nos deux superbes banderoles " LA MEUTE " ET " NON À LA PUB SEXISTE ! " Sept d’entre nous portaient un T-shirt et une pancarte ornés d’une lettre, l’ensemble composant les mots RESPECT et DIGNITÉ. Nous avons piétiné avec entrain les publicités incriminées avec des slogans :
" PDG, change ta publicité ! "
" Weston piétine les femmes, nous piétinons Weston "
" Plutôt nu-pieds qu’humiliées "
" NON à la pub sexiste! "
Nous avons distribué un texte expliquant cette action, ainsi que le Manifeste "NON à la pub sexiste!", à un plus grand nombre de passants que les deux fois précédentes. Beaucoup se sont arrêtés pour parler avec nous et certain-es nous ont félicité-es.
Nous avons remis notre demande à un responsable du magasin pour qu’il la transmette au PDG. Sans préjuger de sa réponse qui finira peut-être par arriver, nous organisons la

2. Quatrième manifestation devant un magasin [MAC]
Elle aura lieu samedi prochain, 7 juillet, à 16h, soit juste après le pique-nique de la meute parisienne aux Buttes-Chaumont (voir courriel précédent)
Rendez-vous à 15h45 précises sur le trottoir en face du magasin, au coin de la rue de Sèze, devant le magasin de photos. Soyez à l’heure, la manif durera de 16h à 16h30.
Faites-moi savoir si vous pouvez venir. Je vous préviendrai au cas où le PDG nous adresserait la réponse demandée (dans ce cas, la manif serait annulée).

3. L’été est là : repos et bilan
Sauf cas d’urgence, pas de nouvelle action avant septembre. Les responsables préparent le bilan de la première année de La Meute, lancée le 28 septembre 2000, et réfléchissent à de nouvelles formes d’action.
Bon été !
Florence chefdemeute Montreynaud

N°23 - 28 juin 2001

1. nouvelle manif contre [MAC] à Paris le samedi 30 juin à 16h
2. des nouvelles de la meute toulousaine
3. pique-nique de la meute parisienne le 7 juillet

1. nouvelle manif contre [MAC] le samedi 30 juin à 16h
Après deux manifestations devant le magasin de la rue de Rennes, les samedis 16 et 23 juin, la Meute parisienne manifeste de nouveau le samedi 30 juin, cette fois-ci devant un autre magasin Weston, 3 bd de la Madeleine (métro : Madeleine ou Opéra).
Notre démonstration est désormais au point (voir photos sur le site http://lameute.org.free.fr) : des hommes tiennent la banderole de la meute " NON À LA PUB SEXISTE ! " tout en piétinant de leurs pieds nus la publicité sexiste pour ces chaussures. Chacun à leur tour, ils déclarent renoncer à acheter ces chaussures tant que le PDG n’aura pas pris l’engagement écrit de ne pas utiliser d’éléments sexistes dans ses futures publicités. Certains ajoutent même solennellement : " Je renonce à Weston et à ses pompes. "
Sept femmes tiennent la nouvelle banderole " LA MEUTE ", ainsi qu’une pancarte avec une lettre, la même que sur leur T-shirt, l’ensemble composant les mots RESPECT (d’un côté) et DIGNITÉ (de l’autre). Nouveauté : elles vont elles aussi se déchausser et piétiner des publicités !
D’autres distribuent des tracts expliquant notre action et parlent avec des passant-es. Nos manifs précédentes nous ont valu de nombreuses félicitations de personnes exaspérées par les pubs sexistes et disposées à se joindre à la Meute.

Nous nous retrouverons à 15h30 sur le trottoir en face du magasin, au coin de la rue de Sèze, devant le magasin de photos. Soyez à l’heure, la manif durera de 16h à 16h30. Les soldes ont commencé, il y aura affluence !
Si La Meute ne reçoit pas une réponse satisfaisante du PDG, la quatrième manif aura lieu devant le même magasin, 3 bd de la Madeleine, le 7 juillet à 16h, après le pique-nique (voir point 3).
La lettre quotidienne Stratégies Newsletter du 21 juin a rendu compte de la première manif, dans un article titré " Weston, poursuivi par la Meute, interroge plusieurs agences " et qui annonçait la manif suivante.

2. des nouvelles de la meute toulousaine par Agnès Arnauts-Casters, chefdemeute
Samedi 23 juin 2001, une action contre la nouvelle pub pour la crème Babette (" J’en fais ce que je veux ") a rassemblé une vingtaine de manifestant-es de la meute toulousaine, du collectif des droits des femmes, du Scalp et des militant-es politiques. Leur but : se rendre au rayon crèmerie d’un hypermarché et distribuer le message de la meute sur cette publicité.
Nous avons été, ainsi que la presse, refoulé-es par le service de sécurité. Seul le petit groupe du Scalp a pu se rendre, par ruse, au rayon concerné, et a collé des auto-collants sur des produits Candia. La Dépêche du Midi a publié le 24 juin un article titré "Ces pubs, c'est l'envers du tchador". Un reportage sera diffusé sur TLT (télé toulousaine) le jeudi 5 juillet avec la présentation de la Meute dans l'émission "Féminin singulier".
Prochaine réunion de la meute toulousaine, jeudi 5 juillet à 18h au Scot Tea, 39 rue du Taur.

3. pique-nique de la meute parisienne le 7 juillet
La réunion de juillet se déroulera en plein air, lors d’un pique-nique qui aura lieu le samedi 7 juillet, dans le Parc des Buttes-Chaumont. Vous y êtes les bienvenu-es, ainsi que les personnes intéressées par des actions contre la pub sexiste.
Rendez-vous à partir de 12h, avec vos provisions, sur la grande pelouse en pente, près du Carrefour de la colonne, qu’on atteint ainsi : entrez par la porte qui se trouve juste à la sortie du métro Buttes-Chaumont, en face de la rue Fessart, tournez tout de suite à droite dans le sentier ; environ 50 m plus loin, sur la droite un grand abri (où nous nous replierons en cas de pluie : on peut s’y asseoir à quarante) ; la pelouse est en face. Il y a de nombreux bancs tout proches, à l’ombre ou au soleil.
Il n’y aura pas de réunion en août. À partir de septembre, les réunions de la meute parisienne reprendront le premier samedi du mois, avec un nouvel horaire: de 14h30 à 17h. Le lieu sera précisé ultérieurement.

À bientôt !
Florence chefdemeute Montreynaud
Je vous invite à consulter le site du réseau "Encore féministes !" http://encorefeministes.free.fr : l’action n°2 a été lancée.

La Meute manifeste à Paris samedi 23 juin à 16h
DES NOUVELLES DE LA MEUTE N° 22

Courriel adressé le 20 juin 2001 aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Cher-es signataires,
Depuis la manifestation de samedi 16 juin, pendant laquelle huit hommes ont foulé de leurs pieds nus la publicité sexiste des chaussures [MAC]*, nous sommes sans nouvelles du PDG, M. Christopher Descours.
Pourtant, il semblait dans de bonnes dispositions.
Vendredi 15 à 22h30, il a téléphoné chez moi. Il avait appris la tenue de la manifestation du lendemain et il souhaitait vivement son annulation. Je lui ai rappelé la demande constante de La Meute depuis le 23 janvier 2001 : qu’il prenne l’engagement écrit de renoncer à utiliser des éléments sexistes dans sa publicité.
Il m’a promis qu’il m’écrirait en ce sens.
Le lendemain matin, j’ai reçu par porteur une lettre signée de manière peu lisible et sans en-tête. Dans cette lettre, on m’assurait que " l’intention de J.M. Weston n’était pas, au travers de ces visuels, de provoquer. Ces images ont donné lieu à des interprétations qui ne correspondaient pas à notre volonté d’origine ".
On me proposait de me présenter " les prochains visuels en cours de réalisation. Après le thème de la séduction, nous développons celui de la ville et du mouvement ". Conclusion : " Je pense que ce courrier efface vos craintes et vos inquiétudes quant aux sujets traités dans nos visuels à venir. "
Comme vous le constatez, cette lettre ne constitue pas l’engagement précis demandé. Nous avons donc décidé, non seulement de maintenir la manifestation prévue, mais de la répéter autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que nous recevions l’engagement écrit du PDG M. Descours de renoncer à utiliser des éléments sexistes dans sa publicité.
J’invite donc les signataires qui peuvent se rendre disponibles pour venir à Paris samedi 23 juin, à manifester derrière la banderole de La Meute " NON à la pub sexiste ! "
Rendez-vous à 15h30 devant la sculpture place du Québec (au bout de la rue de Rennes, en face de la place St-Germain-des-Prés). Soyez à l’heure, l’action elle-même, devant le magasin Weston situé 49 rue de Rennes, ne durera qu’une demi-heure.
Florence chefdemeute Montreynaud

* voir mon dernier courriel et les photos sur le site http://lameute.org.free.fr

N° 21 - 17 juin 2001

DES HOMMES PIÉTINENT UNE PUB SEXISTE
Compte rendu de la manif de la Meute devant un magasin [MAC] de Paris
Le 16 juin 2001, à 16h, devant le magasin Weston de la rue de Rennes, à Paris (près de St-Germain-des-Prés), huit hommes aux pieds nus ont piétiné des publicités sexistes pour des chaussures de luxe.
Il s’agit de trois images, publiées fin 2000 dans Le Monde, Le Point et Le Nouvel Observateur, de mise en scène semblable, dans un décor de luxe : au premier plan, la chaussure gauche d’un homme, gigantesque, masque, au second plan, le ventre d’une belle jeune femme mince et dont seul le torse est (assez peu) vêtu.
Ces hommes ont renouvelé publiquement leur engagement : " JE DÉCLARE QUE JE N’ACHÈTERAI PAS DE CHAUSSURES WESTON TANT QUE LE PDG N’AURA PAS PRIS L’ENGAGEMENT DE RENONCER À UTILISER DES ÉLÉMENTS SEXISTES DANS SA PUBLICITÉ. "

Pendant ce temps, des femmes se tenant par le bras composaient avec leurs T-shirts et la pancarte qu’elles levaient les mots RESPECT ET DIGNITÉ.
Tous portaient, épinglé à leur vêtement, un ruban blanc qui signifie : " JE SUIS ENGAGÉ-E CONTRE LA VIOLENCE MACHISTE ET POUR LA PAIX ENTRE ÊTRES HUMAINS "

Nous étions au total une vingtaine de signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Nous avons distribué des centaines de tracts aux passants.
Un article est paru aujourd’hui dans le Journal du dimanche, supplément Paris-Ile de France, p.2.

Vous trouverez des photos de cette manifestation sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr.

La Meute manifestera ainsi chaque samedi devant ce même magasin tant que le PDG n’aura pas pris l’engagement écrit de renoncer à utiliser des éléments sexistes dans sa publicité.

Si vous pouviez écrire encore au PDG pour le lui rappeler…
M. Descours
Chaussures WESTON / EPI 6 rue Royale 75008 Paris
tél 01 5535 9650 fax 01 4260 0132
adresse mél sfc@jmweston.fr

à bientôt !
Florence Montreynaud