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7 septembre 2002

Des nouvelles d’Isabelle Cabat, interpellée par des agents de la RATP parce qu’elle avait écrit, dans le métro, sur une pub d’Entrevue, « Attention, femme objet ! ». Elle était menacée d’une amende de 62 euros, et les responsables de La Meute l’avaient assurée de leur soutien. Elle avait écrit, pour expliquer son action, une remarquable lettre à la RATP, en se fondant sur la Convention des droits de l’homme. Elle a reçu une lettre lui annonçant qu’elle bénéficie de la loi du 6 août 2002 portant amnistie des contraventions de police commises avant le 17 mai 2002, mais ne comportant pas de réponse sur le fond.
Les autcollants de La Meute « Publicité sexiste ? Je n’achète pas ! » sont destinés à être collés sur des endroits autorisés, comme son propre sac ou un porte-documents. Les personnes qui les collent sur des publicités sexistes assument la responsabilité de leur action.
Écrire des slogans féministes sur des affiches sexistes peut être une occasion de discuter avec les passants. Beaucoup nous approuvent : ils partagent notre avis mais ne savent pas à qui s’adresser.
Le point sur les dernières campagnes sexistes : Intermarché, Antiflirt, Dior, Prada, etc.
Invitation à rassembler des publicités sexistes en notant bien la source et la date, et à envoyer des analyses pour le site de La Meute. Idem pour des publicités pouvant concourir pour le prix de la pub la moins sexiste ; s’il s’agit de spots télévisés ou d’affiches, prière de demander aux annonceurs de nous procurer une cassette ou un document. Leur dire que c’est pour une récompense les motive, comme le montre l’expérience de Marie-Noëlle Bas (aspirateur Electrolux) et d’Hélène Marquié (une bricoleuse en salopette, pour le BHV).
Information sur le Québec : la publicité sexiste n’en a pas disparu. Les prix Emeritas-Déméritas ayant été supprimés et les féministes ayant relâché leur pression, des affiches sexistes sont de nouveau visibles. À l’occasion du séjour de Florence Montreynaud, La Meute québécoise a été lancée et des actions sont prévues.
La Meute de Paris va reprendre ses actions de la manière qui a réussi en 2001-2002, en combinant actions de rues et envois de courrier. Il est important d’écrire, et c’est efficace : dans le milieu de la communication, on estime qu’une protestation reçue correspond à mille personnes furieuses qui n’ont pas pris le temps d’écrire.
Ainsi, l’action n°5 de La Meute "NON à l'affichage pornographique illégal !" (qui ne concerne pas Paris) a-t-elle eu de bons résultats, et il faut continuer à écrire aux élus pour qu’ils fassent appliquer la loi sur l’environnement et enlever ces affiches faisant la promotion de sites porno.
Des personnes venues pour la première fois ont peur de manifester dans la rue, craignant les agressions. Explications sur l’humour dont nous faisons preuve et sur les arguments que nous échangeons courtoisement avec les passants. Chansons, danses, slogans donnent de nous une image joyeuse et ne déclenchent pas d’agressivité. Nous envisageons une manif tous les deux mois, le samedi à 16h, avec réunion dans un café à 14h30 pour les derniers préparatifs.
Ces manifs sont importantes, car avec peu de participants, elles ont beaucoup de répercussions. Elles apportent des satisfactions personnelles, cela fait du bien de se défouler, de s’exprimer, une fois la gêne initiale dépassée ; c’est bien aussi que nous soyons vues par les gens de la rue, qu’ils voient à quoi ressemblent des féministes, qu’ils constatent notre diversité et notre entrain.
On demande pourquoi les ligues de vertu n’interviennent pas à propos de la publicité sexiste. Sans doute parce que La Meute est maintenant bien connue et visible. Rappel : nous développons des arguments féministes ; nous ne sommes pas contre la nudité ou la sexualité, mais contre leur exhibition commerciale dans l’espace public, alors qu’elles relèvent de l’intime (le psychanalyse Serge Tisseron propose la notion d’extimité). En outre, il y a deux types de publicité sexiste : outre l’utilisation de la sexualité, nous contestons les stéréotypes sexistes qui nous dérangent tout autant, même s’ils ne représentent que 10 % des publicités que nous critiquons.
Projet d’une action dans les pharmacies qui exposent dans leur vitrine des publicités sexistes concernant des crèmes amincissantes ; il faudrait y aller à plusieurs et protester auprès de la personne responsable.
Une participante ayant assisté à une réunion d’anciens élèves de l’ESCP y a entendu le président du BVP, M. Teyssier, déclarer que la publicité n’avait rien à avoir avec l’éthique et que la liberté de création ne devait pas être entravée par une loi.
Prochaine réunion : samedi 5 octobre 2002.