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7 octobre 2000

1° réunion de la meute locale parisienne
26 personnes présentes

Nos motivations sont diverses : militantes (engagement féministe), personnelles (rejet de ces pubs), professionnelles (pour des professeurs), mais globalement nous sommes en désaccord avec l'idéologie que nous imposent ces images.
Elisabeth Lavier rapporte avoir vu dans la rue une femme ayant barbouillé avec des déjections canines une pub pour un soutien-gorge. On cite des réactions et actions féministes du passé, ainsi que le tollé des publicitaires en 1983 quand la ministre Yvette Roudy avait présenté son projet de loi antisexiste. On s'accorde à constater que le sexisme et l'impudence des publicitaires se sont aggravés depuis les dernières années, et à espérer que l'opinion - des femmes de plus en plus nombreuses, des hommes aussi - soit mieux disposée à l'égard d'une réaction collective. Dans plusieurs villes, de petits groupes de signataires du Manifeste (des meutes locales) se constituent et nous pourrions préparer des actions concertées.
Néanmoins, éléments en sens contraire chez des jeunes, la " génération Skyrock " (allusion aux grossièretés sexistes sur cette radio) : la mode de la " publiphilie ", le goût pour ces images " esthétiques ", le " sens de l'humour " des publicitaires apprécié par certains, le discrédit injuste dont font l'objet les féministes.
Nous citons des exemples et nous commentons des pubs récentes. Depuis une dizaine d'années, le corps des hommes est déshabillé lui aussi. Explication de la dernière campagne (obscure) de Kookaï : des torses masculins avec une énorme cicatrice = la cruelle Kookaïette leur a arraché le cur.
Les représentations de petites filles maquillées ou de très jeunes mannequins dans des postures sexy semblent à beaucoup une banalisation de la pédophilie.
Marie Donzel (auteur d'un mémoire sur les normes de beauté) commente les photos où la femme, peu vêtue, a un il caché (par ses cheveux ou un tissu). Elle nomme ce type de photo " le tchador inversé ".
L'utilisation de la nudité féminine par la publicité est aussi ancienne que la publicité : Anne St-Dreux, directrice de la Maison de la publicité, a réalisé un montage très intéressant de films de publicité sexiste depuis le début du siècle.
Notre appel au boycott d'une marque pourrait être interdit par la loi. Axelle Zavattin (juriste) se renseigne.
Pour les personnes qui veulent réagir à une pub : écrire à l'annonceur, au média et à l'agence. Le plus difficile est de trouver le siège social de l'entreprise. Plusieurs se renseignent sur les annuaires professionnels.
L'association RAP (Résistance à l'agression publicitaire) organise avec l'association féministe Mix-Cité et La Meute une réflexion sur le sexisme dans la publicité. Date : le 4° mercredi du mois, 20h. Tél. de RAP : 01 4328 3921. Fondée en 1992, RAP s'est fait connaître par des actions dans des cinémas en proposant de remplacer la pub par des courts métrages.
Pour faire comprendre ce qu'est le sexisme et comment il s'exprime dans la pub, nous pourrions préparer des textes courts avec des arguments féministes clairement exposés.
Hélène Michel, militante socialiste, nous suggère de proposer aux candidat-es aux élections municipales, pour inclure dans leur programme, des éléments au sujet des murs de nos villes.
Bruno Lebourg propose que nous distinguions les pubs que nous allons rassembler, en les triant en cinq catégories (chevauchements possibles) : marchandisation de tout (ex. " Les baisers s'achètent à Monoprix ") ; chosification du corps humain (les morceaux de corps) ; sexualisation hors de propos (yaourts, esquimaux, voitures) ; domination d'un sexe sur l'autre ; rôles stéréotypés.

Bons livres à lire, de François Brune, Le Bonheur conforme (Gallimard) et Les médias pensent comme moi (l'Harmattan).