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Un peu de bon sens...
Réponses aux arguments habituels en faveur de la publicité sexiste.
À propos des mannequins...
8 femmes dans le monde sont des top-models, 3 milliards ne le sont pas.
Si les mannequins dans les vitrines étaient des femmes réelles, leur bassin serait trop étroit pour quelles puissent avoir des enfants.
Si la poupée Barbie était une femme réelle, elle serait obligée de marcher à quatre pattes : avec ses proportions, elle ne tiendrait pas debout.
Dans les images, le visage et le corps des top models sont retouchés par ordinateur, en particulier leurs jambes sont allongées.
Marilyn Monroe s'habillait dans léquivalent français de la taille 42. Le 42 de son époque correspond au 46 actuel.
La femme moyenne pèse environ 66 kilos.
En France, la moitié des femmes shabillent en taille 44 et au-delà.
Il y a 20 ans, les top-models pesaient 8 % de moins que la femme moyenne. Aujourd'hui, elles pèsent 23 % de moins.
« La publicité sexiste ne me pose pas de problèmes, car... »
« La pub, ça ne me fait rien ! »
Si la publicité n'avait aucun impact, pourquoi des entreprises dépenseraient-elles autant d'énergie et d'argent ? Leffet des campagnes est bien réel sur les ventes. Même si nous nen avons pas conscience, la publicité nous influence ; cest pourquoi ses clichés sexistes sont si dangereux. Sauf à prendre du recul pour les analyser
« Aujourdhui, on a légalité ! »
En France, à travail égal, les femmes gagnent en moyenne 15 % de moins que les hommes. Elles accomplissent les deux tiers des tâches ménagères et des soins aux enfants. Elles sont 60 % des chômeurs et 80 % des travailleurs à temps partiel, en grande majorité non volontaires.
Sans compter les viols et les violences sexuelles dont sont victimes femmes et filles, il y a au moins 2 millions dhommes qui battent leur femme ou leur compagne et qui, pour 300 à 400 dentre eux chaque année, vont jusquà la tuer.
« La pub, ce nest pas grave ! »
Pourtant, les conséquences désastreuses de la publicité sont de mieux en mieux connues. Conditionner le public en imposant des normes de beauté physique est une violence qui a pour conséquences mal-être, anorexie et boulimie, demandes de chirurgie esthétique, etc.
Présenter des femmes de manière dégradante ou les limiter à un rôle dobjet sexuel participe du machisme de notre société, où les victimes des violences entre les sexes sont à 99 % des femmes. La publicité elle-même banalise ces violences.
« La pub, cest drôle ! »
Certains rient aussi à des blagues racistes ou homophobes, que dautres ne trouvent pas drôles. Lhumour ne peut pas servir de prétexte pour faire passer un message qui dévalorise les femmes, qui ravale la sexualité au rang dune marchandise, qui banalise la violence ou qui renforce des clichés sexistes.
« C'est beau, cest de l'art. »
Si une publicité sexiste semble belle, elle nen est que plus efficace, mais la beauté nest pas son but. Il ne sagit pas dart et, sil est invoqué, cest comme alibi. La publicité relève du commerce : il sagit de vendre un objet, de faire connaître un nom.
« Elles sont belles, ces femmes
»
Ces femmes, belles selon la mode daujourdhui, sont beaucoup plus maigres que la moyenne des femmes, et leurs jambes sont souvent allongées à lordinateur. Elles sont quelques centaines à représenter un modèle inaccessible, qui simpose à trois milliards dautres femmes : beaucoup rêvent de leur ressembler. Exposer ainsi leur corps, cest le traiter comme une marchandise, pour susciter un désir, une frustration, qui se reporteront sur lobjet quon veut nous faire acheter.
« Les hommes aussi sont utilisés dans des pubs. »
La symétrie est trompeuse, car la nudité masculine na pas le même sens dinvite à la consommation ; si lhomme nu est le plus souvent jeune et beau comme une statue grecque, les publicités représentant des hommes illustrent presque toujours des clichés sexistes : lhomme protecteur, actif, dominateur. Quant à la situation inversée, lhomme dominé par une géante ou par une mégère, elle détourne le public du problème de la violence réelle, qui est à 99 % masculine.
« Ça a toujours existé, ce genre de pubs ! »
Et alors ? Ce nest pas une raison pour sy résigner ! Les temps changent : daprès des enquêtes récentes (juin 2001), la majorité des Français critiquent le sexisme de la publicité.
Autrefois, il y avait des publicités racistes, comme « ya bon Banania ! » Les esprits ont évolué à ce sujet, et il en ira de même pour le sexisme. Un jour, on aura du mal à comprendre quon ait pu utiliser des images de femme sexy pour vendre une tronçonneuse, un yaourt ou une voiture.
« On ne peut rien faire. »
Si, on peut résister ! Au Canada ou en Suède, la publicité est devenue moins sexiste.
Refusons dacheter les produits vantés par des publicités sexistes !
Écrivons à leurs responsables, car ils tiennent compte des réactions !
Demandons une loi antisexiste sur le modèle de la loi contre le racisme de 1972 : elle avait été promise par la gauche dans son programme de 1981 !
Groupons-nous pour agir en nombre contre la diffusion de telles publicités ! Lunion fait la force !
La Meute, avec le Collectif contre le publisexisme
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