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F.A.Q.

Foire aux Questions

Sommaire des questions

1. Quel rapport y a-t-il entre la Meute et les Chiennes de garde ?
2. Je n'aime pas les mots meute et chefdemeute qui sont pour moi associés à des images négatives et agressives. Pourquoi ce choix ?
3. Pourquoi la forme "chefdemeute" et non "cheffe" ?
4. Pourquoi la profession de certaines signataires est-elle au masculin dans la liste ?
5. Pourquoi n'y a-t-il pas de numéro de téléphone pour vous joindre ?
6. Comment signaler à La Meute une publicité sexiste ?
7. Où trouver un groupe de Chiennes de garde proche de chez moi ?
8. N'est-ce pas honteux que des femmes acceptent de poser pour ces publicités sexistes ?
9. Pourquoi les publicités sexistes que vous dénoncez ne sont-elles pas reproduites sur le site de La Meute ?
10. Qu'est-ce que vous avez contre les "lesbiennes exhibitionnistes" ?
11. Pourquoi portez-vous (certain-es d'entre vous) un ruban blanc lors de vos actions ?
12. Pourquoi vous limiter à la publicité sexiste ? Pourquoi pas les catalogues de jouets, si sexistes ?
13. Que pensez-vous du "porno-chic" ?
14. Comment La Meute est-elle financée ?

Questions et réponses

1 Quel rapport y a-t-il entre la Meute et les Chiennes de garde ?
C'est Florence Montreynaud, écrivaine et féministe, qui a pris l'initiative de ces deux mouvements, dont chacun s'appuie sur un texte féministe appelant à résister à la violence machiste symbolique :
1. Le Manifeste des Chiennes de garde, lancé le 8 mars 1999, en réaction aux insultes sexistes publiques adressées à la ministre Dominique Voynet au Salon de l'agriculture, à Paris (voir le site). L'association Chiennes de garde a été présidée jusqu'en 2000 par Florence Montreynaud, puis par Isabelle Alonso (2000-2003), Yanne (2003-2005), Emmanuelle Messéan (2005-2007), et de nouveau par Florence Montreynaud.
2. Le Manifeste " Non à la pub sexiste ! ", lancé le 28 septembre 2000. Ses signataires (voir liste) constituent la Meute, qui n'est pas une association, mais un réseau animé par un groupe de personnes parmi les premier-es signataires (voir page "Qui nous sommes").
Depuis octobre 2008, les deux mouvements sont réunis, La Meute des Chiennes de garde ayant pour objet la lutte contre les violences sexistes symboliques.


2 Je n'aime pas les mots meute et chefdemeute qui sont pour moi associés à des images négatives et agressives. Pourquoi ce choix ?
Meute vient du mot latin qui signifie mouvement, et "chefdemeute" désigne la personne responsable de ce réseau.
Ces noms ont été employés par les premiers signataires du Manifeste des Chiennes de garde, lancé par Florence Montreynaud le 8 mars 1999. Elle recevait des lettres avec "je viens rejoindre votre meute" et répondait "bienvenue dans la meute ! " Puis on l'a appelée " chef de meute " et elle a repris ce nom pour mener ce travail d'animation, puis de nouveau quand elle a lancé, le 28 septembre 2000, le Manifeste contre la publicité sexiste. À responsabilités égales et avec un clin d'oeil, chefdemeute n'est-il pas aussi efficace et moins pompeux que présidente ?

3 Pourquoi la forme "chefdemeute" et non " cheffe " ? (remarque fréquente en Suisse)
En effet, avec le temps, "cheffedemeute" est venu.

4 Pourquoi la profession de certaines signataires est-elle au masculin dans la liste ?
Cette indication engage, sur le fond autant que sur la forme, la responsabilité de la personne qui la donne. Chaque femme signataire a fait un choix en décidant d'employer pour sa profession la forme féminine ou masculine. Nous le respectons.

5 Pourquoi n'y a-t-il pas de numéro de téléphone pour vous joindre ?
Pour la même raison que La Meute n'a ni bureau ni personnel salarié : notre réseau fonctionne sur un mode volontaire et gratuit. Pour chacun-e des co-responsables, cette activité passe après les obligations professionnelles et personnelles.

6 Comment signaler à La Meute une publicité sexiste ?
Écrivez à La Meute des Chiennes de garde, Maison des associations, boîte n°11, 5 rue Perrée 75003 Paris
Nous vous conseillons d'adresser une plainte à l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) 11 rue St-Florentin 75008 PARIS
Tel : 01 40 15 15 40
Fax : 01 40 15 15 41 ou 01 40 15 15 42
L'ARPP affirme recevoir très peu de plaintes concernant la publicité sexiste : aux féministes de la démentir !

7 Où trouver un groupe de Chiennes de garde proche de chez moi ?
Seules la meute de Strasbourg et celle de Paris se réunissent régulièrement.

8 N'est-ce pas honteux que des femmes acceptent de poser pour ces publicités sexistes ?
On fait parfois la même observation au sujet des actrices qui jouent dans des films pornographiques. Pourquoi la honte, s'il y a lieu, devrait-elle retomber sur les personnes qui prêtent leur corps, et non sur les véritables responsables, qui utilisent de manière dégradante le corps d'autrui ? Si la publicité sexiste persiste dans certains pays, la responsabilité est partagée entre les publicitaires, les annonceurs, les médias et aussi le public, dans la mesure où il s'y résigne et ne réagit pas.

9 Pourquoi les publicités sexistes que vous dénoncez ne sont-elles pas reproduites sur le site de La Meute ?
Parce que ce sont des œuvres de l'esprit, soumises au droit d'auteur, et que nous n'avons pas le droit de les utiliser.
Parce qu'elles y sont décrites objectivement et que cela nous semble suffisant pour faire comprendre ce qu'elles ont de sexiste.
Parce que l'image exerce un pouvoir de fascination, et que nous préférons faire appel à la réflexion, avec des mots.
Parce que nous ne voulons pas faire aucune réclame aux annonceurs de ces publicités, et c'est aussi pourquoi nous évitons au maximum de les nommer.

10 Qu'est-ce que vous avez contre les "lesbiennes exhibitionnistes" ?
Voici le passage du Manifeste " NON à la pub sexiste ! " auquel vous faites allusion : "Les publicitaires renforcent les clichés sexistes (...) en montrant les femmes entre elles comme des rivales jalouses ou comme des lesbiennes exhibitionnistes."
Depuis qu'il y a des images pornographiques (c'est-à-dire de sexualité explicite représentée à des fins commerciales, sur un mode l'associant généralement à la violence), il y a des images de lesbiennes. Ces représentations n'ont rien à voir avec la réalité de la sexualité des lesbiennes, et elles correspondent à des fantasmes masculins. L'expression "lesbiennes exhibitionnistes" ne comporte aucun jugement de notre part, elle renvoie à la représentation tronquée que nous imposent des voyeurs.

11 Pourquoi portez-vous (certain-es d'entre vous) un ruban blanc lors de vos actions ?
Ce ruban blanc est un signe de reconnaissance des personnes engagées contre la violence machiste et pour la paix entre êtres humains, hommes et femmes.
En Europe, on connaît le ruban rouge, lié à la lutte contre le sida. En Amérique du nord, il est courant d'arborer un ruban de ce type : il est le symbole d'un engagement et c'est sa couleur qui permet de savoir duquel il s'agit. Le nôtre est blanc, parce que le blanc est un symbole universel de paix.
L'histoire de ce ruban remonte au 6 décembre 1989. Ce jour-là, un homme, Marc Lépine, armé d'un fusil-mitrailleur, entra dans l'École Polytechnique de Montréal ; il pénétra dans une salle de cours, fit sortir les hommes, cria : " Je hais les féministes " et tira. Il tua quatorze femmes, treize étudiantes et une employée, puis se suicida. On trouva sur lui un tract antiféministe et une liste de femmes connues qu'il voulait aussi assassiner.
Le choc fut terrible dans le pays et fit prendre mieux conscience de l'ampleur de la violence contre les femmes. Le 6 et le 7 décembre, à travers le Canada, plusieurs groupes de femmes organisèrent des veillées funèbres. Certaines portaient un ruban blanc. Des hommes de Toronto reprirent cette idée à l'automne 1991, et fondèrent la Campagne du Ruban Blanc.
On parle souvent de " guerre des sexes ", sans connaître l'origine de cette expression. Nul-le ne sait qui a déclaré cette prétendue guerre, mais les faits sont là : la quasi totalité des victimes en sont des femmes. Ça suffit ! Il y a eu trop de violences, trop d'injustices. Trop de femmes assassinées, blessées, violées, excisées, torturées, prostituées, avilies, humiliées, et pourquoi ? Parce qu'elles sont du "mauvais" sexe, le deuxième !
La violence symbolique, celle des mots et des images, est l'un des degrés dans l'escalade des violences contre les femmes. Nous, membres de la Meute, nous disons NON à la violence machiste.
Si vous voulez vous procurer des rubans blancs et que vous avez une adresse en France, envoyez à La Meute des Chiennes de garde, Maison des associations, boîte n°11, 5 rue Perrée 75003 Paris, une enveloppe timbrée à vos nom et adresse + un timbre par ruban.

12 Pourquoi vous limiter à la publicité sexiste ?
Pour d’autres actions féministes, voir " aller plus loin " et aussi le site du réseau "Encore féministes !"

Quant aux catalogues de jouets, d'autres associations féministes s'en occupent déjà. Par exemple, Mix-Cité, à laquelle vous pouvez vous adresser.

13 Que pensez-vous du « porno-chic » ?
Souvent, des étudiantes faisant des recherches sur la publicité sexiste s’adressent à La Meute. Voici notre réponse (datant de 2004) à des questions portant sur ce que certains journalistes ont appelé « porno-chic ».
Lettre : "Je prépare un mémoire sur l'évolution de la communication des marques de luxe. Comme vous le savez (puisque vous luttez contre cela) le luxe a traversé une période porno chic. Apparemment, il s'oriente désormais vers le romantisme. Quel est votre avis ?
Pensez-vous que le porno chic a détruit l'image du luxe?
Ne trouvez-vous pas l'expression porno chic contradictoire?
A votre avis quels sont les messages qu'ont voulu faire passer les publicitaires?
Trouvez-vous que les nouvelles publicités orientées vers le romantisme sont plus respectueuses de l'image des femmes ?
"

Réponse de La Meute :
"Nous nous refusons à employer l’expression « porno-chic » qui est une contradiction dans les termes. La pornographie est une exploitation commerciale de la violence et de l’exhibition sexuelles ; elle ne peut pas être chic, c’est-à-dire raffinée, élégante, discrète.
De notre point de vue de féministes, la thématique pornographique que l’industrie du luxe a choisie pour ses publicités des années 2000-2001 a été une catastrophe. Cela a contribué à banaliser encore davantage dans le grand public les représentations pornographiques. La situation française était déjà assez préoccupante : pas ou très peu d’éducation sexuelle à l’école, les vidéos ou films pornographiques en tenant lieu pour les enfants ; banalisation des violences sexistes ; marchandisation croissante, par la publicité, de la sexualité et de la nudité, surtout féminine.
En diffusant dans le monde entier des images aussi dégradantes, la puissante industrie du luxe a apporté sa caution, ainsi que, pour les étrangers, le prestige de la France, à un processus de légitimation de la pornographie dont on ne peut encore mesurer tous les ravages. Elle l’a fait de manière irresponsable, c’est-à-dire sans craindre les conséquences sur les mentalités, et avec le seul souci du profit, afin de donner, du moins nous le supposons, un contenu transgressif, un parfum d’interdit, à une image jugée vieillotte ou d’une élégance démodée.
D’autres marques, vendant des produits moins chers, l’ont imitée, protégées par le prestige de ceux qui avaient lancé la tendance.
Nous recevons de nombreux témoignages de femmes blessées par cette violence, atteintes dans leur dignité, mais trop isolées et démunies pour répondre. Elles ont rejoint La Meute et ensemble nous avons dit : « NON ! Ça suffit ! »
Le mal est fait. Grâce à Dior, Saint-Laurent, Ungaro, etc., qui ont pendant des mois étalé leur propagande machiste sur les murs des villes ou dans les magazines, chaque agresseur sexuel, chaque violeur participant à un viol collectif, chaque homme payant une personne prostituée, chaque lecteur d’un magazine pornographique a pu ainsi se sentir renforcé dans son bon droit à juger que « les femmes sont toutes des salopes » et que « quand elles disent non, ça veut dire oui ».
Vous estimez que les industries du luxe « s'orientent désormais vers le romantisme ». Nous ne voyons pas les choses ainsi. Depuis des années que nous observons l’image des femmes et de la sexualité dans la publicité, nous notons une constante chosification du corps humain, surtout féminin, une réduction à des clichés sexistes, une instrumentalisation de la sexualité, bref sous des formes différentes, et avec des effets de mode qui peuvent faire illusion, un profond et solide mépris pour les femmes qui sont aussi des clientes.
La France est en retard par rapport aux pays d’Amérique du nord ou d’Europe du nord. Dans le pays prétendument « des droits de l’homme », la libre expression des machos, et des publicitaires participant de l’idéologie macho, nous semble nettement mieux garantie que le droit des femmes au respect !"

14. Comment La Meute est-elle financée ?
Tout notre travail est assuré bénévolement. Les frais sont couverts par des contributions volontaires de membres du réseau.

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