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Le BVP : lettre-type, recommandation

Pour protester contre une publicité, remplissez cette page ; allez aussi sur bvp.org, le site du BVP (Bureau de vérification de la publicité, qui regroupe la plupart des annonceurs), et cliquez sur « réagir à une publicité ». Votre message sera transmis à l'annonceur. Jusqu'à la création de La Meute, en septembre 2000, le BVP affirmait qu'il ne recevait pas de plaintes émanant de féministes. La situation a changé.

Voici le genre de réponse que fait le BVP quand on lui écrit à propos d’une publicité sexiste (7 juin 2002) :

Madame,
Nous avons bien reçu votre courrier qui a retenu toute notre attention.
A toutes fins utiles, nous vous précisons dans un premier temps ce qu'est le BVP.
Le BVP est une association Loi 1901 qui regroupe des professionnels, annonceurs, agences et supports. C'est à la demande de nos adhérents qu'avant diffusion nous apprécions la conformité de la publicité avec la déontologie et la réglementation applicables.
Toutefois, dans le cadre de notre mission qui est notamment de mener une action en faveur d'une publicité loyale, véridique et saine dans l'intérêt des professionnels mais également des consommateurs, du public en général, les consommateurs peuvent nous écrire pour nous faire part de leur réaction et nous intervenons gratuitement auprès du responsable de la publicité pour communiquer une réaction, faire part de nos observations ou encore tenter de régler à l'amiable un litige.
Par ailleurs, nous nous devons de vous informer que le BVP est particulièrement vigilant quant à l'utilisation de l'image des femmes dans les publicités, et plus généralement de la personne humaine, hommes ou femmes. En ce sens, une Recommandation (règles déontologiques) intitulée "Image de la personne humaine" a été élaborée pour tenir compte notamment des préoccupations actuelles du corps social (violence, soumission, dépendance, stéréotypes...) Enfin, nous vous informons que, bien évidemment, nous allons intervenir auprès de l'annonceur pour lui faire part des réactions que sa campagne a suscité de votre part.
Veuillez agréer, Madame, l'expression de nos salutation distinguées

Octobre 2001. Le BVP présente une recommandation sur "l'image de la personne humaine" : du nouveau ? bof !
Pourquoi cette recommandation serait-elle mieux suivie que la précédente, "Image de la femme", qui datait de 1975 ? Voici encore un catalogue de déclarations exemplaires, comme « le respect de la dignité de la personne humaine est un principe universel », qui risquent fort de se révéler comme autant de vœux pieux !
Le BVP se dit convaincu que l'auto-discipline est "le moyen le plus adapté et le plus efficace pour réguler les comportements" du secteur. Tel n’est pas l’avis des signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!", qui jugent aux résultats et dont la patience s’épuise.
La Meute demande une loi anti-sexiste. Seuls la discussion et le vote d’une loi par le Parlement apporteraient la preuve qu’il y a parmi les élus une réelle volonté politique de modifier la situation française. Alors que dans d’autres pays occidentaux, tels le Canada, les pays nordiques ou les Pays-Bas, les publicités sexistes appartiennent au passé, le pays de la gauloiserie reste celui des clichés sexistes et de l’utilisation de la nudité ou de la sexualité pour vendre n’importe quoi.

La dépêche de l’AFP
PARIS, 16 oct 2001 (AFP) - Les responsables du Bureau de vérification de la publicité (BVP) ont présenté mardi à la presse une nouvelle recommandation sur "l'image de la personne humaine" qui révise une recommandation "Image de la femme" de 1975 "parce que la société a évolué dans ce domaine", selon eux.
Le nouveau texte, adopté le 6 septembre par leur conseil d'administration, est nettement plus étoffé que l'ancien et pose en préalable que "le respect de la dignité de la personne humaine est un principe universel". L'objectif premier est d'"éviter les dérapages en ménageant la liberté de création", a souligné le président du BVP, Jean-Pierre Teyssier.
Il complète notamment la recommandation initiale sur "la décence et la dignité" en stipulant que "lorsque la publicité utilise la nudité il convient de veiller à ce que sa représentation ne puisse être considérée comme avilissante et aliénante". "Toute représentation dégradante ou humiliante, explicite ou implicite, est exclue, notamment au travers de qualificatifs, attitudes, postures, gestes et sons", ajoute-t-il.
La nouvelle recommandation introduit la notion de "stéréotypes sexuels, sociaux et raciaux censés être représentatifs d'un groupe social, ethnique, etc.". Elle demande aussi aux professionnels "d'éviter d'induire une idée de soumission ou de dépendance dévalorisant la personne humaine et en particulier les femmes".
Ce dernier paragraphe concerne plus particulièrement les publicités dites "porno-chic" (induisant des fantasmes sado-masochistes, dominateurs, voire zoophiles), très prisées des marques de produits de luxe (haute couture, parfums, maroquinerie), dont le directeur général du BVP, Joseph Besnainou, admet que, pour la plupart, leurs promoteurs ne sont pas adhérents du BVP.
Cet organisme d'auto-régulation auquel adhère volontairement la profession (annonceurs, supports et agences) n'en demeure pas moins convaincu que l'auto-discipline reste "le moyen le plus adapté et le plus efficace pour réguler les comportements" du secteur.
Le BVP, créé en 1935, s'est doté en 2000 d'une nouvelle charte qui définit des régles déontologiques tout en prônant auto-discipline et dialogue. Il a examiné 24.023 campagnes publicitaires en 1999, sur lesquels il a fourni 11. 754 conseils, 11.032 avis avant diffusion de spots télévisés et exercé 1.237 actions de contrôle, sur saisine de consommateurs ou auto-saisine.

Voir aussi la réaction de Darkie


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