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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 51 à 60

n°60 - 9 mai 2003

Samedi 24 mai, c’est en France la veille de la Fête des mères, et c’est l’occasion pour la meute parisienne de manifester, une fois encore, contre le caractère commercial de cette fête.
La manifestation aura lieu à 15h30 devant un grand magasin dont le nom n’est pas encore décidé. Nous attendons les prochaines campagnes sur le thème de la Fête des mères, et nous choisirons celui dont la publicité sera la plus sexiste.
Comme en 2002, le thème de la manifestation est :
« Pour une fête des mères gratuite !
OUI aux colliers de nouilles ! NON aux friteuses ! »
Il s’agit de dénoncer le matraquage publicitaire qui utilise des clichés sexistes pour nous enjoindre d’offrir à notre mère des cadeaux coûteux.
Voyez sur le site de La Meute, les détails sur la manifestation de 2002 (tract, slogans, chansons, compte rendu) : http://lameute.org.free.fr/action8/, ainsi que l’histoire mal connue de cette fête.

1. Vous habitez la région parisienne.
Pouvez-vous vous joindre à cette manifestation ?
Cela consiste à :
tenir les banderoles : « La Meute », « NON à la pub sexiste ! » et « Pour une fête des mères gratuite »
distribuer le tract et parler avec des passant-es en leur suggérant de remplacer les cadeaux matériels par des attentions, des sourires, etc.
participer par la voix en chantant les chansons et en criant les slogans (voyez ceux de l’année dernière sur le site ; si vous avez des propositions, elles sont les bienvenues)
Répondez-moi si vous pouvez venir, et je vous enverrai les précisions sur le rendez-vous.

2. Vous êtes loin de Paris.
Et si vous organisiez dans votre ville une manifestation « pour une Fête des mères gratuite ! »


n° 59 - 6 mai 2003

ALERTE DE LA MEUTE 6 mai 2003
Depuis quelques jours, des inscriptions féministes sont apparues dans des dizaines de stations du métro parisien sur une publicité pour un produit de Sanex montrant un corps de femme nu et tronçonné, avec le slogan « Découvrez l’effet Bien dans ma peau » (description et commentaires de la publicité ci-dessous) :
Bien dans ma tête ! Habillée dans le métro !
Où est ma tête ?
NON au corps-marchandise !
Ni voilées ni exhibées !
NON à la peau-scène !
Découvrez l’effet Morceau de viande !

La révolte gronde. De nombreux membres de La Meute ont déjà réagi à cette publicité (voir le site).
La Meute lance une alerte générale. Écrivez !

Voici un exemple de lettre : vous pouvez le copier ou vous en inspirer.

Au PDG de la société Sara Lee
Monsieur,
Sur des milliers de panneaux à travers toute la France, vous nous imposez de voir un immense corps de femme nu, coupé au cou et au haut du pubis. Ses seins sont assez gros, son ventre est plat. Sous son nombril, avec un produit blanc et crémeux, la femme a dessiné de son doigt une courbe en forme de sourire.
Cette image est matraquée dans la rue, sur les routes, aux arrêts de bus, dans le métro parisien (dans une station sur deux). C’est une publicité pour un lait hydratant de la marque Sanex, avec les slogans : « Garde la peau saine » et « Découvrez l’effet Bien dans ma peau ».

Présenter un corps tronqué, montrer une femme sans tête est déshumanisant.
Exhiber en très gros plan, dans l’espace public, la nudité d’une poitrine de femme est une violence, car la vue de cette partie du corps est réservée à l’intimité. C’est traiter un corps comme de la viande, comme une marchandise.
Imposer massivement à la vue de tous une nudité ainsi banalisée et normalisante, c’est vouloir faire de nous des voyeurs.
Dessiner une trace blanche sur le ventre, sous prétexte de montrer comment on étale le produit, c’est utiliser un cliché de la pornographie en faisant allusion à du sperme.
Allier des seins, symbole nourricier, à un ventre plat marqué par une virgule suggestive, c’est réunir deux stéréotypes sexistes : la « maman » et la femme offerte.

Déjà, en février dernier, pour le même produit, avec le slogan « une peau saine, c’est irrésistible », vous aviez diffusé l’image d’une jeune femme nue se léchant la jambe, en exhibant une grosse langue.
En avril 2002, une publicité à la télévision pour un déodorant de la même marque montrait une femme attendant les seins nus, et un homme venant lui embrasser les aisselles.

Avec La Meute contre la publicité sexiste, je vous demande de cesser ces publicités sexistes et déshumanisantes. Dans l’attente de votre réponse positive, je n'achèterai aucun produit des marques du groupe Sara Lee, et j'encourage mon entourage à faire de même
.


Écrivez !
Par Internet : site http://www.sanex.net/france/contact.asp
Par la poste : Sara Lee HBC France, Paris Nord II bât le Rimbaud 22, avenue des Nations, BP 50902 Villepinte 95922 Roissy CDG Cedex
Tel.: 01 49 89 81 00 Fax: 01 49 89 81 81

Envoyez une copie au BVP : contact@bvp.org. Bureau de vérification de la publicité 11 rue St-Florentin 75008 Paris tél. 01 40 15 15 40
à Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l’égalité professionnelle : droits-femmes-egalite@sante.gouv.fr 10 rue Brancion 75015 Paris
à la présidente du métro parisien Anne-Marie Idrac. Site : www.ratp.fr : cliquez dans le coin inférieur gauche sur "contacts" puis sur "publicité". RATP 54, quai de la Râpée 75899 Paris cedex 12


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DES NOUVELLES de La Meute
n°58 - 27 mars 2003


1 Renault : des réponses, et quelles réponses !
2 réactions féministes dans le métro parisien
3 un texte de Françoise Hatchuel

1 Renault : des réponses, et quelles réponses !

Il s’agit de l’alerte n°4 de La Meute lancée le 28 février 2003, sur un film de publicité à la télévision et sur Internet vantant la voiture Clio.

Un homme vient de gagner au loto. Slogan : « Il a tout changé dans sa vie sauf une chose… à vous de voir ». En effet, on nous montre qu’il a remplacé sa maison, ses amis, son chien, ses loisirs… et sa copine, mais qu’il refuse de changer sa voiture, une Clio.
Une séquence oppose, d’une part « sa copine », de l’autre « sa nouvelle copine ». L’ancienne est grosse, apparemment enceinte, le cheveu tombant, l’air maussade ; elle a le dos appuyé contre un évier, les mains gantées de caoutchouc, et elle tient à la mainune brosse à vaisselle.
La « nouvelle copine » est debout au bord d’une piscine, au soleil, sur fond de fauteuil et de palmiers ; très mince, bronzée et vêtue d’un bikini, elle sourit, un téléphone portable à l’oreille.

Au nom de La Meute, j’ai écrit, ainsi que de nombreux membres de La Meute, au PDG de Renault, au PDG de l’agence de publicité (Publicis), et au directeur du BVP. Ces deux derniers m’ont répondu rapidement. Quant à Renault, une membre de La Meute m’a transmis la réponse du service clients.

Voici ces textes. Accrochez-vous !

Réponse de Renault, 17 mars 2003
« RENAULT, Relation Client, vous remercie de votre e-mail
Vous exprimez votre mécontentement concernant le caractère sexiste de la campagne publicitaire Clio diffusée en février.
Notre intention n'a jamais été de choquer le téléspectateur par une
représentation machiste ou dégradante de la femme.
Nous vous présentons nos excuses si telle a été votre impression.
Nous avons voulu, par une mise en scène outrancière, représenter la démesure entre la banalité du quotidien et une situation irréaliste, drôle et délirante.
Le Bureau de Vérification de la Publicité a d'ailleurs bien saisi notre
intention puisqu'il nous a accordé un avis favorable en estimant que notre film ne portait pas atteinte à l'image de la personne humaine.
Nous restons à votre entière disposition pour toute information
complémentaire.
Merci de nous avoir contactés.
Nous vous souhaitons une agréable journée,
E. LE BEC, Conseiller Relation Client »

Carte manuscrite de Maurice Lévy, PDG de Publicis, 4 mars 2003
« Madame,
J’ai bien reçu votre mail et votre courrier. Permettez-moi de vous dire qu’il n’y a nulle intention désagréable ou maligne et encore moins du mépris pour les femmes dans le spot créé par notre agence pour la Clio. Je vous accorde bien volontiers que le comportement du personnage – s’il devait être réel – n’est pas très sympathique. L’idée est plus centrée sur la dimension « transversale » de la voiture et l’humour (qui peut froisser certains ou certaines) n’est que de l’humour. »

[que signifie la dimension « transversale » de la voiture ? Mystères du langage publicitaire !]

lettre de Joseph Besnaïnou, directeur général du BVP, 3 mars 2003
« Madame,
Je vous remercie d’attirer mon attention et de me décrire le film de la campagne Clio que je connaissais, bien entendu, puisqu’il a été soumis à notre analyse et que nous lui avons accordé un avis favorable.
Contrairement à ce que vous pensez, le film n’est absolument pas en contradiction avec notre Recommandation « Image de la personne humaine », et je suis persuadé que la quasi-unanimité des téléspectateurs aura perçu le caractère outrancier et humoristique de cette campagne.
Je vous suggère de prendre connaissance de la campagne Joker qui utilise le même ressort mais en mettant, cette fois, un homme en scène. »



Cela nous rassure beaucoup d’apprendre que Renault n’avait pas « l’intention de choquer par une représentation machiste ou dégradante de la femme », ou que Publicis n’avait « nulle intention désagréable ou maligne et encore moins du mépris pour les femmes ». Encore heureux !
Le fait est qu’opposer une grosse ménagère à une belle femme obtenue grâce à de l’argent est sexiste. Ce n’est pas l’intention qui compte, mais le résultat.
Ce que Renault qualifie de situation « irréaliste, drôle et délirante » est pour beaucoup de femmes une réalité et une violence. « La banalité du quotidien » est faite de femmes épuisées par les travaux ménagers et les soins aux enfants, dont les hommes n’assurent que 20 % en moyenne, elle est faite de mères élevant seules des enfants dont le père n’assume pas ses devoirs.
Nous prenons acte que le service clients de Renault présente des excuses aux personnes qui auraient pu être choquées.

On nous oppose l’humour. Il a bon dos.
« Drôle et délirante » pour Renault, la campagne aurait un « caractère outrancier et humoristique » selon le directeur général du BVP. Le PDG de Publicis estime que cet « humour (qui peut froisser certains ou certaines) n’est que de l’humour » : définition d’une admirable précision !

La Meute rappelle, avec Pierre Desproges, qu’« on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ».
Renault, Publicis et le BVP voient de l’humour dans une double image sexiste des femmes, ménagère enceinte ou poupée de luxe.
Ils voient de l’humour dans le comportement d’un homme qui, devenu riche, laisse tomber la première pour la seconde.
Cet « humour »-là ne nous fait pas rire. Cet « humour »-là nous empêchera d’acheter une voiture Renault.

Si vous voulez leur écrire, voici les adresses :
contact.client@renault.com
M. Louis Schweitzer, PDG de Renault 13 quai Alphonse Le Gallo 92100 Boulogne-Billancourt, France
M. Maurice Lévy, Publicis, 133 avenue des Champs-Elysées 75008 Paris maurice.levy@publicis.fr
BVP 11 rue St-Florentin 75008 Paris contact@bvp.org
Envoyez-moi une copie !

Quant au BVP, La Meute prépare une réaction d’ensemble au sujet du respect par ses adhérents de sa Recommandation « Image de la personne humaine » (à suivre).


2 réactions féministes dans le métro parisien

Affiches pour les tabourets TAM TAM
Une femme en robe rouge, dont on ne voit que le bas du corps, est assise sur une clarinette posée verticalement.
Un homme, dont on ne voit que le bas du corps, est assis sur une trompette posée verticalement.
slogan : rien ne vaut un TAM TAM

Réponses féministes vues sur plusieurs affiches :
La pub, je m'assieds dessus.
NON à la violence publicitaire !
(pour la femme) Respecte TAM ère


Retour de l’affiche de Jean-Marie Bigard.
On voit de face son corps nu et musclé ; sa tête est couverte par une perruque aux longs cheveux noirs en désordre. Il tient devant son bas-ventre un petit panneau avec le titre de son spectacle, « Des animaux et des hommes », et la photo d’une énorme moule, ouverte dans sa demi-coquille. On voit donc, à l’emplacement de sa verge, une image couramment associée à la vulve, avec ses replis et ses profondeurs.

Réactions lues sur des affiches :
FRONT DE LIBÉRATION DES MOULES
ALERTE ! LES MOULES CONTRE-ATTAQUENT
QUAND LES MOULES AURONT DES DENTS…

Bonne nouvelle ! Pour la nouvelle affiche vantant les « soldes déco », les Galeries Lafayette ont tenu compte des réactions de La Meute qui avait manifesté devant le magasin le 2 mars 2002. Alors que l’affiche de l’année dernière représentait le corps de Laetitia Casta comme un pied de lampe, avec un abat-jour couvrant sa tête, et un fil lui sortant des fesses, celle de 2003 représente la même mannequin debout sur un petit piédestal, le haut du corps passé dans un cadre ancien au décor surchargé.

3 un texte de Françoise Hatchuel
Vous trouverez sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr/doc_analyses/texte1h.php3 un texte de Françoise Hatchuel, l’une des responsables de La Meute, qui a été publié dans Le Monde du 9 mars dernier sous le titre « ‘Tournantes’, médias et espace public ». Il s’agit d’une réflexion au sujet du lien entre d’une part la publicité sexiste dans l’espace public, avec l’exhibition de corps chosifiés auxquels il faudrait ressembler, et d’autre part les violences réelles contre les femmes.

N°57 – 5 mars 2003

France : grande nouvelle
Les députés Jean-Marc Nesme et et Bernard Perrut (UMP) ont déposé une proposition de loi visant à créer un délit d'atteinte à la dignité de l'homme et de la femme par l'image publicitaire. Voir http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0615.asp

Extraits de l’exposé des motifs :
« Des annonceurs utilisent leur liberté de création de manière abusive, n'hésitant pas à exploiter des représentations tendancieuses et dégradantes du corps de l'homme et de la femme et à les imposer au public.
(…) La nudité, présentée sous un angle dégradant et vulgaire, est employée comme moyen de vente souvent sans aucun rapport avec le produit mis en valeur. Il s'agit bel et bien d'une manipulation du consommateur.
À l'occasion d'enquêtes d'opinions, les Français se disent choqués par cette nouvelle tendance commerciale et réagissent de plus en plus mal face à cette violence symbolique.
(…) Le devoir de vigilance en matière de représentation de la personne humaine dans la publicité apparaît comme une exigence éthique. Il est difficile d'admettre une certaine vision matérialiste de l'être humain imposée à la société par quelques personnes qui veulent faire du profit et semblent, dans ce but, confondre le corps humain avec une simple marchandise de consommation.
Le législateur ne peut continuer à accepter la banalisation d'images porteuses de symboles aussi pervers ou ambigus sur l'homme et la femme, dont il ne peut mesurer à plus ou moins longue échéance les effets sur le comportement social des individus. Le principe de précaution doit prévaloir dans tous les cas.
(…) Loin d'avoir le projet de limiter la liberté de création, il s'agit aujourd'hui d'endiguer les dérives qui sévissent dans le domaine de la publicité en disposant de moyens légaux pour prévenir et sanctionner certaines représentations du corps humain non conformes aux valeurs de respect et de dignité de l'homme et de la femme dans notre société. »

Du dépôt de la proposition de loi à l’entrée en vigueur de la loi, il y a un long chemin, mais cette proposition étant déposée par un groupe de députés du parti majoritaire, elle a des chances d’aboutir.
En Belgique aussi, un projet de loi antisexiste a été déposé le 31 janvier 2003 (voir son histoire, par Marie-Hélène Lahaye, http://lameute.org.free.fr/agir/loi.php3)

Nous suivrons avec intérêt son cheminement, en rappelant que, outre les 3 130 membres de La Meute, des dizaines de milliers de personnes en France demandent depuis des années une loi antisexiste, sur le modèle de la loi antiraciste de 1972.
Il ne s’agit pas tant de punir — les peines prévues sont d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende — que de marquer une limite, avec une volonté politique clairement exprimée.
Les publicitaires semblent avoir besoin qu’on leur indique des limites, car l’autovigilance n’a pas donné de résultats satisfaisants.

Dernier exemple en date : l’alerte de La Meute contre une publicité sexiste pour un plat préparé de Nestlé (« 7 minutes d’intelligence par jour »)
Le 30 janvier 2003, Nestlé avait écrit à La Meute : « Son humour [de cette publicité] ayant heurté les sensibilités, nous avons décidé de retirer les affiches », mais il n’a fait que très partiellement, tout en annonçant qu’il maintenait la campagne à la télévision.
Nous avons écrit en nombre au BVP (Bureau de vérification de la publicité) en dénonçant l’utilisation de clichés sexistes sur les blondes idiotes, dans les affiches comme à la télévision. L’un des films montre une blonde au téléphone avec… l’horloge parlante, et engageant le dialogue !

Voici la réponse qu’une juriste du BVP a envoyée :
« (…) nous ne partageons pas votre interprétation concernant les trois films publicitaires diffusés à la télévision qui présentent, soit une jeune femme au téléphone, soit un homme musclé face à son miroir, soit enfin un couple avec un canapé ; accompagnés du slogan "7 minutes d'intelligence par jour".
Ceux-ci sont, à notre avis, à dissocier des publicités diffusées par voie d'affichage, lesquelles apparaissaient en effet, comme contraires à la recommandation "Image de la personne humaine" du BVP.
Nous vous précisons que, lors de l'examen de ces spots pour avis avant diffusion, le BVP a considéré que les personnages mis en scène représentaient des situations isolées, à l'évidence exagérées et humoristiques, sans viser une catégorie spécifique de population à laquelle les téléspectateurs seraient susceptibles de s'identifier, et pouvaient de ce fait être acceptés. »

Voici la réaction d’une membre de La Meute, qui n’a pas été convaincue par les arguments du BVP et qui explique pourquoi :
« Concernant la jeune femme au téléphone (blonde, bien sûr) :
1- a priori, je ne vois pas en quoi cette situation est "à l'évidence exagérée" ou humoristique;
2- je ne comprends pas non plus pourquoi aucune catégorie de personne n'est susceptible de s'identifier : je pense quand même que les femmes blondes sont plus susceptibles de le faire que les hommes bruns ! Et c'est surtout méconnaître l'idée reçue selon laquelle les femmes passent des heures au téléphone pour ne rien dire, a fortiori les blondes (voir les milliers de blagues sur les blondes idiotes).
Dites-moi en quoi cette scène est drôle ! Pensez-vous que si la personne au téléphone avait été un homme, cela aurait eu le même effet ?

Concernant l'homme musclé : - là non plus, je ne comprends pas pourquoi aucune catégorie de personnes n'est susceptible de s'identifier. Je pense au contraire que beaucoup d'hommes, en particulier les jeunes, peuvent facilement se retrouver, à un âge où ils essaient de plaire au moyen de leur virilité. Cette représentation correspond encore ici à un cliché : celui de l'homme musclé qui est forcément bête.

Toute l'histoire de l'humanité montre le grand danger des préjugés discriminatoires (raciaux, religieux, sexistes, etc.), depuis les injustices jusqu'aux crimes auxquels ils peuvent mener. Aujourd'hui encore, nombreuses sont les personnes qui subissent au quotidien ces violences physiques ou psychiques.
Beaucoup d'hommes et de femmes ont lutté par le passé, et d'autres continuent à le faire aujourd'hui pour supprimer les discriminations quelle que soit leur nature. En ne voyant pas les idées discriminatoires et en autorisant leur diffusion à grande échelle, vous constituez un frein à cette évolution.
Entretenir les préjugés même sous couvert de l'humour, c'est contribuer à la persistance des inégalités et des injustices.
Carole Ledoux »

Renault (suite)
loi antisexiste en France (complément historique)

Plusieurs membres de La Meute ont vu la publicité de Renault à la télévision et ont espéré que nous avions été entendus, car le passage sur la copine avait disparu.
Explication. Le film existe en plusieurs versions. Je l’ai vue à la télévision dimanche 2 mars après le journal de 20h, avec une différence : sur TF1 l’homme change de maison, de copine, de loisirs, d’amis ; sur F2 il change de maison, de chien, de loisirs, d’amis. Dans les deux cas, il ne change pas de voiture.

Bravo à tous ceux qui ont protesté par courriel auprès de Renault !
Mauvaise nouvelle : l’adresse indiquée n’était pas la bonne.
Voici celle du responsable légal des publications du site web : Nicolas.PERRARD@renault.fr

***
loi antisexiste en France (complément historique)

Dans un courriel, Anne Zelensky, présidente de la Ligue du droit des femmes, s’étonne que je ne cite, à propos du projet de loi antisexiste
« ni la Ligue du droit des femmes, qui en est à l'origine, dès 1974, ni le Ministère des droits de la femme, qui a tenté de la faire voter en 1983, sans succès et avec le tollé que nous savons. Si nous-mêmes ne faisons pas notre devoir d'histoire, comment aller reprocher aux autres de nous occulter? Toute occasion est bonne pour rappeler que les choses ne tombent pas du ciel et qu'elles sont le produit d'un enchaînement patient et long de luttes souvent obscures. »
Accomplissant mon devoir de féministe et d’historienne, je rappelle donc que le projet d’une loi antisexiste figurait dans les propositions du candidat Mitterrand en 1981.
que la ministre des droits de la femme, Yvette Roudy, ayant annoncé le dépôt d’un tel projet, fut l’objet en 1983 d’une violente campagne de la part de publicitaires.
Ce projet présentait le sexisme comme « la forme la plus banale et la plus courante de racisme ». Parmi les réactions hostiles, celle du concepteur d’une affiche vantant une marque de blue-jeans avec l’image d’une femme ligotée : il qualifia les féministes de personnes « torturées » et « mal dans leur sexe ».
La loi ne fut pas adoptée. Aucune des successeurs d’Yvette Roudy n’osa prendre un tel risque. Néanmoins, Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle dans le gouvernement actuel, a annoncé la préparation d’un tel projet lors d’une réunion avec des féministes, le 25 novembre dernier.
On apprend que des députés de la majorité ont déposé une proposition de loi visant uniquement la publicité sexiste (voir courriel précédent). Elle vise à créer un délit d'atteinte à la dignité de l'homme et de la femme par l'image publicitaire. Voir http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0615.asp
(à suivre)


N°56 – 28 février 2003

Alerte de La Meute n°4 : Renault
Plusieurs membres de La Meute ont réagi à une publicité d’une voiture Renault, diffusée à la télévision française et disponible sur Internet : http://clio.renault.fr/index.php?lieu=bz2fg07_g

Voici la lettre j’envoie au PDG de Renault
« Monsieur,
Je vous prie de transmettre ce message au PDG de Renault et aux responsables de la publicité.

Depuis le 22 février, vous diffusez un film de publicité à la télévision et sur Internet pour vanter la voiture Clio.
Un homme vient de gagner au loto. Slogan : « Il a tout changé dans sa vie sauf une chose… à vous de voir ». En effet, on nous montre qu’il a remplacé sa maison, ses amis, son chien, ses loisirs… et sa copine, mais qu’il refuse de changer sa voiture, une Clio.
Une séquence oppose, d’une part « sa copine », de l’autre « sa nouvelle copine ». L’ancienne est grosse, apparemment enceinte, le cheveu tombant, l’air maussade ; elle a le dos appuyé contre un évier, les mains gantées de caoutchouc, et elle tient à la mainune brosse à vaisselle.
La « nouvelle copine » est debout au bord d’une piscine, au soleil, sur fond de fauteuil et de palmiers ; très mince, bronzée et vêtue d’un bikini, elle sourit, un téléphone portable à l’oreille.

Bravo pour votre message écologique ! Je vais suivre l’exemple que vous proposez, et garder ma voiture tant qu’elle marchera.
Bravo pour votre contre-message publicitaire ! Quand je changerai de voiture, je sais laquelle je ne choisirai pas : une Renault, car votre publicité donne une image sexiste des femmes, ménagères ou bimbos.
Dès aujourd’hui, je dissuade tout mon entourage d’acheter un modèle de votre marque, et je continuerai tant que vous n’aurez pas renoncé à cette campagne.
Avec La Meute contre la publicité sexiste, je vous demande de faire des excuses
aux femmes qui s’habillent en taille 44 et plus (la moitié des Occidentales)
aux femmes qui font la vaisselle sans plaisir pendant que leur copain regarde la télé
aux jeunes mères élevant seules et avec un petit salaire des enfants dont le père n’assume pas ses devoirs
aux belles femmes qui en ont assez d’être traitées comme de la viande en exposition
à toutes les femmes et à tous les hommes qui en ont assez
- des clichés sexistes opposant la maman à la putain
- des clichés sexistes sur les hommes obsédés par les voitures et les bimbos
Cela fait des millions de personnes qui auraient pu acheter une Renault, mais qu’une publicité aussi sexiste fera changer d’avis. Comment pouvez-vous mépriser ainsi votre clientèle potentielle ? »

Vous pouvez prendre ce que vous voulez de cette lettre, l’enrichir et la personnaliser à votre idée !

Courage ! Écrivez par la poste : M. Louis Schweitzer, PDG de Renault 13 quai Alphonse Le Gallo 92100 Boulogne-Billancourt, France.

Envoyez une copie au PDG de l’agence qui a réalisé ce film : Publicis maurice.levy@publicis.fr
et au BVP qui affirme être vigilant sur l’image des femmes contact@bvp.org

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8 mars, Journée internationale des femmes
De nombreuses manifestations sont annoncées sur le site créé par Romy Duhem-Verdière, membre de La Meute : http://8mars.online.fr/

Si vous pouvez venir à Paris le 8 mars…
À l'issue de la marche des femmes des quartiers contre les ghettos et pour l'égalité, une manifestation féministe aura lieu à Paris le 8 mars.
Départ à 14 heures, place de la République. Rendez-vous sous la statue.

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Sur le site de La Meute, vous pouvez lire le compte rendu des activités depuis le lancement du Manifeste "NON à la pub sexiste !", le 28 septembre 2000 : http://lameute.org.free.fr/reseau/compterendu.php3

N°55 – 25 février 2003
Prix Femino et Macho 2003

Bravo aux membres de La Meute qui pendant toute l’année 2002 ont envoyé ou signalé des publicités, sexistes ou non, pouvant concourir pour les prix Macho et Femino !
Vous avez voté en grand nombre pour distinguer les publicités les moins sexistes et les plus sexistes (presse ou affichage) diffusées en 2002.

Sur les 1770 membres ayant une adresse courriel, 330, soit 18,6%, ont voté.
Voici les résultats des prix Femino 2003 :
Kingfisher 79 voix (24%) prix Femino d’or
Louise Bourgeois (palais de Tokyo) 59 voix (18 %) prix Femino d’argent
Ça m’intéresse 49 voix (15%) prix Femino de bronze

Picard 33 voix
HP 30 voix
Timberland 26 voix
IBM 20 voix
UBS 20 voix
Médoc 14 voix

L’objectif des prix Femino, décernés pour la première fois, est pédagogique. La Meute veut encourager les publicitaires qui, loin des clichés machistes, donnent une image positive ou valorisante des femmes, ou des rapports entre hommes et femmes.
Vous trouverez sur le site de La Meute la reproduction de ces publicités et de nombreux commentaires de votant-es : http://lameute.org.free.fr/prix/nommees.php3

Le Femino d’or 2003 récompense Kingfisher pour son annonce presse représentant trois enfants sur un kart artisanal en bois, avec une fillette au volant. Agence : EURO RSCG. Kingfisher groupe plusieurs marques (Darty, Castorama, But, etc.)
La Meute aime cette représentation dynamique de la mixité, avec une fillette qui conduit l'ensemble.

Le Femino d’argent 2003 récompense le Palais de Tokyo pour son affiche de Louise Bourgeois (presse et métro). Une grande photo en noir et blanc, avec le vieux visage tout ridé de la sculptrice franco-américaine.
La Meute aime voir représentée une grande artiste de notre époque, voir diffusé un visage de femme vieille et pétillante de vie.

Le Femino de bronze 2003 récompense Ça m'intéresse pour son annonce presse. Deux garçons, vus de dos, accrochés à un mur, regardent par-dessus. Slogan : « Les lecteurs de Ça m'intéresse ne s'intéressent pas au bronzage des filles sur la plage. Ils s'intéressent aux risques de marée noire dans le Golfe de Gascogne. » Agence : D’Arcy.
La Meute aime l'humour du slogan qui réagit au cliché sexiste habituel des hommes et des garçons obsédés par les "belles filles à poil".

Prix Macho 2003
Neuf publicités sont co-lauréates : ce sont les plus sexistes de 2002.
1. Clichés sur les femmes : Intermarché, Egg
2. Nudité ou sexualité sans rapport avec le produit : C&A, Egg
3. Violences : Galeries Lafayette (affiches pour les soldes)
Prostitution : Barbara, C&A
Pornographie : Bigard, Mikli
(détail des votes, et commentaires de votant-es sur le site http://lameute.org.free.fr/publicites/pubcomm/)

S’il fallait n’en retenir qu’une, ce serait Barbara.
Images : buste d’une femme en soutien-gorge, l’air engageant.
Slogans : « Quand on me dit non, j’enlève mon pull. »
ou « Mon banquier me préfère à découvert, allez comprendre »
Cette campagne a été exposée pendant une semaine d’avril 2002 sur des panneaux Decaux partout en France. Le lien entre sous-vêtements féminins et prostitution a suscité de nombreuses protestations.

Faisons savoir aux personnes qui vendent ces produits ou ces services que nous ne les achèterons pas tant que l’entreprise n’aura pas changé sa campagne publicitaire. Nous, consommatrices/teurs, avons un pouvoir économique : si nous choisissons d’orienter notre consommation en fonction du sexisme des publicités, ce pouvoir deviendra sensible, et les annonceurs changeront de stratégie. C’est ce qui s’est produit, par exemple au Québec, avec les prix Éméritas et Déméritas, décernés de 1981 à 1989 par le Conseil du statut de la femme.
Nous encourageons les annonceurs co-lauréats du prix Macho 2003 à modifier l’esprit de leurs prochaines campagnes. Encore un effort, et ils pourront même figurer dans la liste des annonceurs dont les publicités auront été sélectionnées en vue du prix Femino 2004 : cela ne tient qu’à eux…

Les prix ont été remis le 25 février 2003 au Centre d'accueil de la presse étrangère, à Paris. Le philosophe André Comte-Sponville, parrain des prix, a commenté la phrase de Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. » On peut rire d’une blague sexiste, mais pas avec des machos. De même, on peut apprécier une photo érotique dans un cadre privé, mais la même image change de sens en devenant publique : si elle s’expose dans la rue sur une affiche de publicité, elle devient sexiste. Enfin, il a attiré l’attention sur les dangers, pour les enfants, de la publicité sexiste, qui a contribué à accentuer la violence machiste chez les jeunes générations.

N°54 – 16 février 2003

Ce courriel s’adresse surtout aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !" habitant la région parisienne. Il est envoyé pour information à l’ensemble de La Meute.

À l’occasion de la remise des premiers prix Femino, que La Meute a décernés aux publicités les moins sexistes (presse ou affiches) diffusées en 2002, vous êtes convié-es à la

Fête de La Meute

qui aura lieu le lundi 10 mars 2003 à partir de 19h

à la SCAM 5 avenue Vélasquez 75008 Paris (métro Villiers)

Au programme :
présentation des publicités sélectionnées pour le premier prix Femino 2003, et de celles qui ont été primées par La Meute (Femino d’or, d’argent et de bronze)
L’objectif des prix Femino, décernés pour la première fois, est pédagogique. La Meute veut encourager les publicitaires qui, loin des clichés machistes, donnent une image positive ou valorisante des femmes, ou des rapports entre hommes et femmes.
Seront aussi présentées des publicités ayant reçu le prix Macho 2003 et qui ont été choisies comme les plus sexistes de 2002.

Suivra une projection de films courts, puis un débat avec celles de leurs auteures qui pourront être présentes.
Pub et femmes, toute une histoire, montage réalisé par Anne Saint-Dreux (Maison de la pub, 1998). De 1904 (une femme nue sort d’un flot de spaghetti) à nos jours (« Il a l’argent, il aura la femme »), le même sexisme, de plus en plus cynique.
Pub, quand tu nous tiens !, montage réalisé par La Meute de Lyon (2002). Sur une malicieuse chanson féministe d’Anne Sylvestre, un défilé de publicités sexistes qui l’illustrent par l’absurde.
No Comment, de L. Lemoine Torrès (Jamais vu et Shadows films, 1997). Avec une inversion des rôles et des images, tout s’éclaire.
Spartacus, de Virginie Lovisone (les films en hiver / les films du requin, 2001). Prise de pouvoir au BHV, ou comment faire retentir un discours féministe.
What are we doing tonight ?, de Marie Vermeiren (2002). Des féministes écrivent sur des affiches, la nuit à Bruxelles. Sportif et plein d’humour.

Enfin, nous pourrons prolonger la discussion dans un café voisin.
Prière de répondre si vous pouvez venir ! Précisez si vous souhaitez aussi venir au café (vers 22h), ce qui facilitera la réservation.
Vous recevrez par courriel vers le 25 février les résultats des prix Femino et Macho. Vous pouvez voir sur le site de La Meute les neuf publicités sélectionnées : http://lameute.org.free.fr/prix/nommees.php3

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Une autre occasion pour nous retrouver à Paris : pendant les manifestations organisées autour de la Journée Internationale des femmes, le 8 mars. Les 7, 8 ou 9 mars, entre 10h et 20h, des responsables de La Meute assureront une permanence sur l’un des stands du Village des associations, place de l’Hôtel de Ville.

N°53 - 12 février 2003

Pour une Saint-Valentin libre et gratuite !
NON à la récupération commerciale de la Fête des amoureux !
NON à l’avalanche de publicités exhibant de la viande de femme !
NON aux cadeaux coûteux ! NON aux clichés sexistes !
OUI à la gratuité, OUI à l’imagination !
OUI à la fantaisie, OUI au désir réciproque !

Ce n’est pas l’argent qui prouve l’amour.
L’amour ne s’achète pas, l’amour n’est pas à vendre.

Vous aimez ? Montrez-le autrement qu’en dépensant de l’argent ! Résistez à la propagande ! Inventez vous-même, le jour qui vous plaît, votre fête de l’amour ! La personne que vous aimez appréciera un sourire, une attention, un mot ou une lettre d’amour.
La Saint-Valentin vous fait souffrir ? Mieux vaut oublier les marchands et leurs conseils intéressés ! L’argent ne peut pas tout acheter.

NON à la publicité sexiste !
à diffuser sans modération !


N°52 - 3 février 2003

« Imbécillibol », de Maggi (suite)

À la suite de l’action de La Meute, Nestlé a décidé le 30 janvier 2003 de retirer les affiches représentant une blonde et une brune avec le slogan « au moins 7 minutes d'intelligence par jour ». Extrait de son communiqué : « Cette publicité se voulait humoristique et n'avait aucune volonté de sexisme ou de discrimination. Son humour ayant heurté les sensibilités, nous avons décidé de retirer les affiches ».
Alain Wittevrongel, responsable de la communication produits de Nestlé France, a indiqué le 31 janvier que « la campagne télé, qui utilise le même slogan, [allait] toutefois continuer ».
Le 3 février, le BVP (Bureau de vérification de la publicité) a répondu à La Meute : « Ces publicités (au contraire de la campagne globale) étant non conformes à notre Recommandation Image de la personne Humaine, nous sommes intervenus auprès de l'annonceur et de son agence pour leur faire part de votre réaction et de nos observations. »

La campagne comprend aussi des films diffusés à la télévision, avec le même slogan « au moins 7 minutes d'intelligence par jour ». On voit un homme gonflant ses muscles devant un miroir, une femme blonde au téléphone, et un couple essayant de faire passer par une porte un canapé trop grand.
Le BVP, à qui la campagne télévisée avait été soumise avant diffusion, avait estimé que ces représentations étaient conformes à sa recommandation Image de la personne Humaine. Après les protestations de La Meute, les affiches des femmes blonde et brune lui semblent non conformes.
La Meute s’étonne de ce traitement différent.
Le slogan « au moins 7 minutes d'intelligence par jour » est une insulte à tous, hommes et femmes, à tous les consommateurs, à tous les téléspectateurs !

La Meute demande que ces films publicitaires méprisants pour les hommes et pour les femmes cessent d’être diffusés à la télévision. Nous n’achèterons aucun produit des marques de Nestlé tant que nous n’aurons pas reçu de réponse satisfaisante.
Écrivez, écrivez encore !
Nestlé France, BP 900, 7 boulevard Pierre Carle 77446 Marne La Vallée Cedex 2
courriel : Contact@endirect.nestle.fr
Vous pouvez aussi laisser un message sur le site http://www.nestle.fr/en_direct/conso.asp
ou le site de Maggi : http://www.maggi.ch/fr/aboutus/contact.asp
Envoyez une copie de votre message au BVP (Bureau de vérification de la publicité, contact@bvp.org).

Voici un canevas de texte, à enrichir à votre idée ! Envoyez-moi une copie.
« Monsieur,
Vous avez décidé de retirer les affiches pour Irrésistibol dont le prétendu humour avait, déclariez-vous, « heurté les sensibilités ». La campagne télévisée que vous poursuivez heurte aussi ma sensibilité.
Le slogan « au moins 7 mn d'intelligence par jour » est une insulte à tous, hommes et femmes, à tous les consommateurs, à tous les téléspectateurs !
Je vous demande de cesser au plus vite cette campagne. Dans l’attente de votre réponse positive, je m’engage à n’acheter aucun produit des marques de votre groupe et à inciter mon entourage à faire de même. »
Indiquez que vous êtes membre de La Meute !


N°51 - 30 janvier 2003

Nestlé retire ses affiches !

Nous avons écrit en grand nombre à Nestlé pour exprimer notre indignation au sujet des affiches montrant une blonde, ou une brune avec le slogan « 7 minutes d'intelligence par jour ». (alerte de La Meute n°3, voir http://lameute.org.free.fr/publicites/pubcomm/acces.php3?pub=maggi)
Nous annoncions que nous n'achèterions aucun produit des marques de Nestlé tant que nous n'aurions pas reçu de réponse satisfaisante.

Dans les milieux de la communication, on sait qu'une lettre d'une personne furieuse correspond à la même réaction de MILLE personnes qui n'ont pas écrit.

Une membre de La Meute vient de recevoir la réponse suivante :

« Nous vous remercions de nous avoir fait part de vos réactions concernant notre publicité "Irresistibol".
Cette publicité se voulait humoristique et n'avait aucune volonté de sexisme ou de discrimination. Son humour ayant heurté les sensibilités, nous avons décidé de retirer les affiches.
Toujours à votre écoute, nous attachons une grande importance aux remarques de nos consommateurs
Bien sincèrement,
Service Consommateurs Nestlé »

Moralité : continuons à écrire aux responsables de publicités sexistes !
Ça marche
!