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Publicités sexistes de 2005 signalées par des membres de La Meute
(par ordre chronologique inverse)

voir aussi l'action contre Thalys

et contre Mazda


publicité télévisuelle pour la 407 coupé Peugeot (nov. 05)
Dans un monde de femmes actives, la bête à 4 roues surgit, sûre de son pouvoir de séduction (TOUTES les femmes tournent la tête à son passage) et pour finir le slogan-massue est assené (au cas ou "elles" n'auraient pas compris) "nouveau coupé 407 : le retour des hommes"; alors la porte s'ouvre comme pour "autoriser" la jeunne femme plantée devant cette merveille technologique à fantasmer sur l'éphèbe qui devrait en sortir. Mais là, suprême délicatesse, le film s'arrête net : nous ne saurons jamais si ça valait le coup de rester en pâmoison pendant 35 secondes.
Jean-Pierre Caminade

Une affiche pour l'opticien Afflelou, abondamment diffusée dans le métro parisien depuis le 26 septembre 2005, montre un jeune homme enlaçant d'un bras une femme brune et de l'autre une blonde, tous trois déguisés en mariés et ne portant pas de lunettes.

Slogans : « Un peu trop Tchin-Tchin peut-être ?
Vos secondes lunettes pour 1 Euro de plus
Dommage qu' Afflelou ne soit qu'opticien ! »

S'agit-il de promouvoir des lunettes à double foyer ?

La Meute dit NON à la polygamie ! NON à la publicité sexiste !

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Commentaires de membres de La Meute, et lettres à la HALDE

Florence CARESSA
Qu'en penser ?
- qu'une paire de lunettes permet d'attraper une femme et que 2 permettent d'attraper 2 femmes ?
- que pour 1 Euro de plus, on s'offre une femme et pour la vie ? (image suggérée)
- que la femme est stupide comme de bien entendu ?
- que la femme est un objet ET très bon marché (futile), comme de bien entendu ?
J'ouvre donc une plainte contre cette publicité que j'estime être sexiste et qui véhicule une fois de plus une image de femme objet futile et sans cervelle et vous remercie de faire retirer cette publicité le plus rapidement possible.

Marine Van Hoof
Cette publicité suggère les bienfaits d'une situation que la France condamne, la polygamie, qui n'a pas sa place dans une société qui se veut progressiste dans les rapports humains, en particulier entre les hommes et les femmes. Cette société sait que le phénomène de la polygamie n'est pas du tout synonyme d'émancipation pour les femmes qui doivent se plier à ce système, au contraire.

L'agence de publicité a cédé à la solution facile de donner du poids à son image en s'appuyant sur un stéréotype, celui du mâle cueilleur de plusieurs femmes et gagnant; en agissant ainsi et en présentant cela comme évident et normal, elle vient renforcer l'ancrage de ce stéréotype, renforcer l'image des relations entre les sexes comme une cueillette des femmes par les hommes plutôt que comme une relation équilibrée.
Cette publicité nuit à l'image des femmes et encourage une perception tronquée de leur partenariat avec les hommes. Si vous avez des difficultés à saisir le bien-fondé de mes remarques, faites l'expérience d'intervertir les rôles : imaginez une femme en robe de mariée au centre, enlaçant deux hommes en tenue de marié. L'effet est incongru et l'image tombe à plat, ça n'a pas de sens, ce n'est même pas drôle. La population n'apprécierait pas l'image proposée. C'est normal puisque l'histoire des relations entre les sexes n'a pas permis d'ancrer la polyandrie - quasi inexistante dans le monde - et d'en faire un stéréotype.
Je suis consciente que la publicité joue sur certains stéréotypes pour faire rire, et il existe d'ailleurs des stéréotypes qui illustrent de manière amusante les rapports plus ou moins conflictuels entre les sexes. Ils sont acceptables lorsqu'ils n'ont pas de connotation de supériorité ou de domination d'un sexe sur l'autre. Ce n'est pas du tout le cas ici, puisque la polygamie existe au détriment des femmes.

Gaëlle Coudurier-Abaléa
Peut-être aurez-vous remarqué les publicités de l'opticien dans le
métro ou un jeune marié étreint tendrement ses ... deux jeunes mariées.
Je suis heureuse d'apprendre qu'une femme et une paire de lunettes sont
deux objets que l'on peut acheter à l'unité ou par paire. Dommage
qu'Alain Afflelou ne vende pas de femmes.

Maud Ferrari
Je vous écris pour me plaindre d'une publicité qui sévit depuis le 26 septembre dans le métro parisien. Il s'agit d'une affiche pour l'opticien Afflelou montrant un jeune homme enlaçant deux jeunes femmes, un brune et une blonde. Tous trois sont habillés en mariés et on peut lire le slogan suivant : « Vos secondes lunettes pour
1 euro de plus. Dommage qu'Afflelou ne soit qu'opticien ! »
Cette publicité fait clairement le parallèle entre une paire de lunettes et une femme : pour 1 euro en plus, on a une femme/lunette en plus ! Je suis très choquée par cette publicité, et j'avoue qu'à chaque fois que je passe devant, je me sens agressée et humiliée en tant que femme.
En votre qualité d'Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, je vous demande donc d'intervenir de manière à ce que cette scandaleuse publicité soit retirée dans les plus brefs délais. Il semblerait que la chosification des femmes ne choque pas les publicitaires, il faudrait donc leur rappeler ce qu'est la dignité et le respect dus à toute personne humaine, dont les femmes font partie.

de Lyliane BOIS à la HALDE
Je m'étonne que votre Comité consultatif n'ait pu voir dans la
publicité, abondamment diffusée dans le métro, d'AFFELOU montrant un jeune homme enlaçant deux jeunes femmes l'une brune brune et l'autre blonde, selon leur précédente publicité : 2 PAIRES DE LUNETTES POUR 1 EURO DE PLUS. son sexisme.
Comment ne pas voir dans cette affiche, le rôle attribué aux femmes,
une de plus pour rien du tout !!! ou 2 pour le prix d'une !!!
Je vous serais reconnaissante de mieux contrôler les publicistes et
d'éviter tout sujet sexiste, acceptant la polygamie, dans l'avenir.
Actuellement, je vous demande de faire le nécessaire pour retirer cette
publicité indigne de la France.
Quand est-ce que les publicistes trouveront leurs inspirations en
dehors d'un humour de bas étage complètement dépassé ?
Je compte sur vous pour lutter contre les discriminations et pour
l'égalité, PAS pour en faire un sujet de gloriole.
Je vous remercie de votre diligence.

de Julie (Paris) à la Haute autorité de lutte contre
les discriminations et pour l'égalité
affiche pour l'opticien Afflelou, abondamment diffusée dans le métro parisien depuis le 21 septembre
J'aimerais dire haut et fort mon mécontentement face à cette publicité que je trouve de plus en plus insupportable à regarder... Cet annonceur montre clairement qu'il se fout des valeurs de la République.
Vendre des lunettes en prétextant qu'une femme exige aujourd'hui trois bagues de fiançailles au lieu d'une peut être drôle (référence à la publicité de ce même annonceur qui a envahi notre petit écran et quasiment toutes les séances de cinéma), mais se servir de femmes objets mariées à un homme polygame, je trouve cela très bas et très irrespectueux :
- Premièrement, cette publicité par un jeu de mots et d'images nous laisse entendre que les femmes ne valent pas mieux que des lunettes, simples objets donc qui permettraient d'y voir plus clair !
- Deuxièmement, elle présente comme accessible une union qui est interdite en France. Que veut donc nous dire cet annonceur : que le polygamie existe en France mais que sous couvert de belles robes blanches elle devient plus acceptable ?
Notre République n'autorise que la monogamie. Mais elle doit aussi condamner la polygamie et ceux qui incitent à ledevenir ! J'aimerais que cette affiche soit rapidement retirée des supports publicitaires. Et j'espère que la dénoncer ne sera pas vain.

De Patricia Landry
à LA HALDE
En tant que membre de l'association de défense des droits de la femme 'La Meute' et en tant que femme, je me permets d'attirer l'attention de la HALDE sur une publicité de la marque Alain Afflelou, actuellement affichée dans le métro et sur les panneaux publicitaires de Paris.
Il s'agit d'un jeune homme flanqué de deux femmes en robes de mariée, l'objectif étant bien entendu de faire glisser de la paire de lunettes à la paire de jumelles (des femmes) et de faire miroiter le bénéfice d'en acheter une et d'en recevoir deux pour lemême prix. Le slogan qui accompagne cette publicité est le suivant :
« Un peu trop tchin tchin peut-être -une 2e paire pour 1 euro deplus. - Dommage qu'Afflelou ne soit qu'opticien ! »

Il y a peu de temps une agence de voyage vantait le fait d'en avoir deux pour le prix d'une, avec un homme accompagné également de deux femmes.
Si votre mission est de prendre acte de tous les clichés sexistes dont les publicistes sont particulièrement friands, sans doute par pauvreté d'esprit et pour flatter le public dans la bassesse qu'on lui prête et qui est probablement plutôt celle des publicistes en question, vous ne manquerez pas de dénoncer cette campagne publicitaire de M. Afflelou. Une fois de plus, la femme y est présentée comme un objet de consommation, à mettre en parallèle avec des paires de lunettes et ce que l'on peut désirer de mieux c'est d'en avoir deux pour le prix d'une. Je pensais que la polygamie n'était pas admise en Occident, c'est sans doute une règle dont les publicistes s'estiment affranchis.
Je vous remercie d'avance de prendre en compte ces remarques et d'engager une lutte efficace contre une tournure d'esprit qui empoisonne la vie de beaucoup et fait stagner la société.

de Agnes Fontana à la HALDE
Monsieur le Président,
Comme de nombreuses personnes, j'ai été choquée par la campagne de publciité actuellement diffusée par l'opticien Afflelou. Ces affiches représentent un jeune homme enlaçant deux jeunes femmes, l'une blonde, l'autre brune, l'air particulièrement stupide.
L'argument semble reposer sur la circonstance qu'Afflelou offre une seconde paire de lunettes pour 1 euro supplémentaire.
Libre à lui, mais représenter à cette occasion, et une nouvelle fois, les femmes comme des individus interchangeables et indifférenciés (on dirait en droit "des choses de genre"), alors que les hommes apparaissent toujours comme des personnes, c'est dommage. Rabaisser la valeur des femmes à un euro, c'est dommage aussi.
Espérant que les travaux de votre institution mettront fin à ce traitement systématiquement péjoratif des femmes, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus distingués.

La HALDE a accusé réception de la lettre de La Meute au sujet de la publicité sexiste d'Afflélou, par une réponse datée du 10 octobre 2005, de Marc Dubourdieu, directeur général, qui nous assure qu'elle « fera l'objet d'un examen attentif dans les meilleurs délais ».

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Voici un texte d'Elise Thiébaut, membre de La Meute, à propos de deux publicités sexistes diffusées pendant l'été 2005.

<< Deux pubs qui ébranlèrent l'immonde

Le monde capitaliste et patriarcal a ses puissants et ses misérables. Il a, aussi, ses valets. Nous avons certes beaucoup à faire avec les intégrismes monothéistes, qui ont parsemé notre été de saillies charmantes, mais il ne faudrait pas en oublier les autres. La religion la plus puissante aujourd'hui est celle du Veau d'Or. Elle a pignon sur rue. Ses temples défigurent nos paysages, affichant des enseignes toujours plus agressives : les supermarchés. Bien plus forte que l'islam avec ses cinq prières quotidiennes, elle nous assène des centaines de messages par jour ! Ses curés se disent créatifs, et officient dans des agences publicitaires où le jésuitisme règne en maître. Leur arme de guerre est la perversion.

Deux publicités parues ce mois-ci en témoignent. La première est signée Edouard Leclerc. Son slogan, par sa radicalité, est admirable : “Aujourd'hui, la Lutte, c'est le Pouvoir d'Achat”. Comme si hier non. Et demain non plus. Le pouvoir d'achat, c'est le truc du moment, de maintenant. Et d'une certaine façon, c'est vrai : notre pouvoir, nos luttes, n'ont plus désormais pour seul horizon que la Consommation. Pour nous convaincre de cette juste cause, Leclerc accompagne son credo d'icônes qui détournent le graphisme militant des années 70. La première, en version XY, nous montre des manifestants apparemment pas contents qui lèvent un bras en signe de victoire. Ces bras levés doivent exhaler des effluves fleuris (j'ai toujours eu un faible pour la testostérone), car une petite flèche rose désigne l'interstice à la foule en délire, avec cette indication : Déodorant 1,36 €. Il y aurait beaucoup à dire sur les déodorants en général, dont une étude révélait récemment qu'ils étaient susceptibles d'être cancérigènes. Mais nous nous en tiendrons pour l'instant à ce détournement cynique des luttes sociales, humiliant pour les hommes et les femmes qui s'y engageaient et s'y engagent encore, à la sueur… de leur front !
Plus perverse encore est l'autre image de la campagne, qui montre une jeune fille traînée par des forces de police, apparemment en Angleterre dans les années 70. S'agissait-il d'une manifestation ou d'une émeute à la suite d'une apparition des Beatles ? Nul ne le sait. En revanche, la culotte de la jeune fille, portée par deux égrillards en uniforme, fait l'objet d'un renvoi similaire : Culotte, 4,95 €. Là, ce sont les luttes féministes qui en prennent pour leur grade. Peu importe, sous-entend l'image, qu'elles aient brûlé leurs soutien-gorge il y a trente ans. Aujourd'hui, quand elles portent la culotte, elles sont évacuées manu militari. Et le pire, c'est que cette publicité est faite précisément dans le but de m'énerver, moi et mes semblables, pour s'assurer une diffusion maximale. D'où la publication dans le Monde et dans Libération.
A ce point de ma réflexion, j'ai bien sûr hésité à rédiger cette chronique. Mais, si parler du foulard fait de la publicité aux islamistes, on voit mal comment on pourrait s'opposer à un message sans le critiquer publiquement. Pour ma part, je suis résolument décidée à boycotter la marque Leclerc, et je m'y tiendrais. Comme je m'épargne la fréquentation trop assidue des madrasas, toujours un peu démoralisante.

Il était dit pourtant que ma semaine ne se terminerait pas sur cette note enjouée. Une autre publicité en effet est venue m'exciter la bile, et de propos délibéré. Il s'agit d'une campagne pour une chaîne de télé par satellite, parue dans divers journaux et magazines, dont le magazine Elle. On y voit une rouquine androgyne attendrir un morceau de barbaque à coup d'ongles peints, sous le slogan suivant : “Une féministe déclare : maintenant, je sais que ma place est dans la cuisine.” Cette publicité au fort relent de boucherie chevaline est destinée à vanter les mérites de la chaîne du “lifestyle”. Je ne sais pas de quelle life elle parle, en tout cas pas de la mienne. Mais quand le Veau d'Or s'en paye une tranche sur ma couenne, mon sang ne fait qu'un tour. Je sais bien qu'il ne faut pas réagir à la provocation, seulement… on ne peut pas s'insurger contre les élucubrations d'un imam qui nous explique comment battre une femme, ou contre les déclarations sexistes de Benoît XVI sur la nécessaire soumission des femmes, et se laisser insulter à longueur de publicité pour faire vendre des choses dont personne n'a besoin. Dans ce registre, on aimerait pouvoir poursuivre les annonceurs pour propos injurieux et discriminatoires. Après tout, imaginez donc cette publicité avec un autre vocable que “féministe”. Par exemple : “Un homosexuel déclare : maintenant, je sais que ma place est dans le placard.” Ou encore : “Un immigré déclare : maintenant, je sais que ma place est dans mon pays.” Et enfin : “Un communiste déclare : maintenant, je sais que la lutte, c'est le pouvoir d'achat”. Mais je m'égare. A force de regarder les publicités, c'est vrai, on y perd un peu son latin (de cuisine). En tout cas, j'engage vivement les féministes à réclamer leur dîme à l'annonceur de cette publicité lamentable : un petit dixième de leur budget publicitaire aiderait bien nos associations toujours à cours de pépètes ! >>

Réactions d'autres membres de La Meute

De Thierry Lenain
En écho à votre réaction "Leclerc", je vous envoie en clin d'oeil l'adresse de ma note "Je me suis grillé avec Michel-Edouard"


de Jean-François Debourg
Monsieur,
Vous trouverez ci-joint la carte Leclerc; je n'en ai plus besoin. Je réagis certes un peu tard suite à votre campagne de publicité odieuse qui s'est affichée sur certains murs de France. Vous voulez qu'on parle de vous? C'est réussi!
Je suis féministe, membre de La Meute, mouvement luttant contre la publicité sexiste. Je ne peux pas laisser passer vos méthodes pour faire parler de vous. J'étais client Leclerc; je ne le suis plus; vous avez fait ce qu'il faut.
Je ne vous salue pas.



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